Diablement Vôtre. Tome I et II.

Chapitre XIX.

Les yeux écarquillés, Yris était incapable de sortir un seul mot. Et encore moins de respirer. 

- Je ne suis pas dupe, je sais que ça va prendre du temps à recoller les morceaux. Mais, laisse-moi juste une chance. 

  Il souffla et baissa les yeux. Les larmes ruisselant sur son visage parfait. Il releva la tête et se mordit la lèvre inférieure. Il était tellement fragile en cet instant, qu'il réussit à faire serrer le cœur de la jeune femme. Et pourtant, depuis quelques jours, celui-ci était empli de colère et de déception. Prise par une pulsion, elle se jeta sur lui et unit leurs lèvres. Stupéfait, il garda les yeux ouverts et ne bougea pas alors qu'elle maintenait son visage. Rapidement, il répondit à ce baiser et celui-ci ne tarda pas à devenir enflammé. Mouillé par la pluie et salé par les larmes, ce baiser était loin d'être doux.

   Il exprimait la colère, la rancœur et en fait... Le manque. C'était comme si leurs corps demandaient ce baiser depuis tant d'années. Qu'ils avaient besoin d'être l'un contre l'autre. Ils se rapprochèrent encore plus, elle lui enserra le cou et il la souleva. Il la souleva par les fesses et passa l'autre main dans sa longue chevelure. Ce baiser faisait presque mal. Il était si renversant qu'elle avait des difficultés à respirer, que leurs cœurs battaient aussi forts l'un que l'autre, que les papillons dans le ventre d'Yris étaient en train de le tordre et que ses jambes flageolaient. Heureusement qu'il la portait.

   Malgré les nombreux baisers qu'ils avaient échangé, ce genre là était inconnu pour eux. En fait avec sa perte de mémoire, elle avait l'impression que ce baiser était le premier. Elle ne voulait pas rompre le contact. Pour rien au monde. Lucian pensa certainement comme elle car il enfonça la langue dans sa bouche. Elle l'accepta en jouant avec celle-ci. Un duel de domination prit place. Ils étaient dans une bulle, seul le bruit de leurs respirations saccadés y étaient autorisé. Dans ses bras, elle oubliait tout. Laissant place à ses instincts primitifs, sa raison était en veille.

     Puis, elle sentit qu'il la faisait transplaner. Dès que ses pieds touchèrent le sol, elle ne chercha pas à savoir où elle avait atterri. Tout en se déshabillant mutuellement ou plutôt en arrachant leurs vêtements, Lucian la forçait à reculer. Des meubles tombaient sur leur passage. A bout de souffle, elle cessa de l'embrasser. Bien-sûr, elle ne comptait pas s'arrêter là. Il ne perdit pas le Nord car il entreprit de lui couvrir le menton et le cou de baisers brûlants. Elle ouvrit les yeux et regarda autour d'elle. Ils étaient dans son salon et celui-ci était saccagé. La table basse avait traversé la moitié de la pièce, une lampe était en miettes sur le sol ou encore des chaises de l'îlot central de la cuisine étaient renversées. En appuyant fermement contre le torse d'Apollon, elle le repoussa. Puisqu'il ne la touchait plus, la rencoeur réapparut. Comment avait-elle pu céder ainsi? Le haut de sa combinaison short était arraché, dévoilant son soutien gorge rose pâle. Quant à Lucian, il était torse nu lui-aussi. En fait, elle ne pouvait décrire ce qu'elle ressentait pour cet homme. On dit qu'entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas. Dans leur relation, ces deux sentiments s'entremêlaient. Elle lui lança un regard noir. Alors que le torse de Lucian prouvait qu'il avait lui aussi du mal à reprendre son souffle, il ne la quittait pas du regard. Celui-ci brillait de désir. Ses iris paraissaient encore plus noires. Il en faisait même peur.

- Je te haies. Murmura t-elle.

- Et moi, bien plus encore.

   En un clin d'œil, il fut collé à elle. La dominant par sa carrure imposante.

- Maintenant je vais te prouver à quel point.

  Il poussa l'épaule de la jeune femme. Elle tomba en arrière en poussant un cri aigu. Le soulagement l'envahit lorsqu'elle atterrit sur le canapé. Elle n'eut pas le temps de reprendre son souffle car il se jeta sur elle. Il se pencha vers son bassin, dévoila ses longues canines et avant qu'elle ne proteste, il arrache le reste de la combinaison. De toute façon, en l'embrassant, il l'empêchait de prononcer le moindre mot. L'effet Lucian fit son grand retour. Elle se perdit dans ses envies. Elle le voulait. Lentement, il descendit la main de son cou jusqu'à son haine. Lui procurant des frissons. Elle avait chaud, comme en enfer. C'était le cas de le dire.