Diablement Vôtre. Tome I et II.

Chapitre XLV.

Je suis coincée chez moi en compagnie d'un lumbago donc autant penser à vous! :)

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 Yris se réveilla en entendant des coups portés à la porte. Elle ouvrit lentement les paupières et fixa la double-porte de sa chambre. S'assoupir avec ces questions qui la torturaient avait été un véritable miracle. En effet, à chaque fois qu'elle fermait les yeux, des images de ce jugement macabre lui revenait à l'esprit. En cet instant, elle n'était pas en état d'affronter Lucian. Elle n'avait pas encore fait le tour de la question et se trouvait toujours dans le flou total.

- Mademoiselle, c'est le repas du soir. L'informa d'une voix douce la domestique.

  Elle fut choquée de constater qu'elle avait dormi autant de temps. Elle se toucha le ventre. Le nœud était toujours là. Elle n'avait pas faim. Du tout.

- Laissez le plateau devant la porte.

   Elle entendit la gouvernante le poser. Elle s'allongea sur le dos et regarda le ciel de lit. En fait, c'était véritablement un ciel étoilé. Cela lui rappelait la première fois où elle avait dansé avec Lucian. Il avait fait apparaitre le même ciel. Elle souffla et se tourna sur le côté. Elle ne voulait penser à rien. Même pas à Lucian. Alors elle se repassa les choses primordiales qu'elle avait à faire: l'enterrement de vie de jeune fille de Claire dans un semaine et son mariage le lendemain. Elle devait avoir des centaines de messages sur son portable. C'était angoissant de ne pas avoir de réseau ici. Une bouffée de chaleur s'empara d'elle lorsqu'elle pensa au fait qu'elle n'avait encore rien prévu. Il lui restait une semaine et la nuit portait conseil. Demain, elle prendrait les choses en mains, sa vie comme l'organisation de cette soirée de folie pour son amie. Elle sentit comme une caresse le long de son flan. Elle ouvrit les yeux et fit face à Lucian. Il lui souriait tendrement. Elle le fusilla du regard et se tourna de l'autre côté. Mettant fin à cette caresse. Il resta là quelques secondes. Puis, elle entendit la porte claquer violemment, la faisant sursauter. Elle se pinça les lèvres et se mit à pleurer silencieusement. Elle ne voulait pas lui faire du mal mais pour l'instant elle ne pouvait pas le voir. Pas lorsqu'elle était dans ce brouillard. Par ailleurs, elle tourna la tête. Elle ne pouvait s'empêcher de vérifier s'il était encore là. A part le plateau de nourriture, il n'y avait personne. Elle comprit alors qu'elle avait besoin de Lucian. Cependant, elle avait peur de Lucifer. Elle était folle amoureuse du premier mais ne l'était pas du second. Malheureusement, ils étaient la même personne.

    Elle regarda autour d'elle en cherchant comment occuper son esprit torturé. Elle se leva et enleva la longue robe prune qu'elle portait à la cérémonie. Elle enfila une nuisette en soie bleue marine. Elle s'arrêta un instant. Dans l'armoire était pendue la chemise blanche de Lucian. Celle qu'elle avait mise après leurs retrouvailles dans la bibliothèque. Elle renifla le vêtement. Il y avait encore l'odeur si masculine de Lucian. Elle ferma les yeux. Au fond d'elle, elle savait ce qui l'attendait. Elle allait devoir le... Elle était incapable de penser à ce mot. Le faire sera invivable. Elle s'interdit de penser à cela. Elle n'était sûre de rien. Allait-elle tout quitter et passer le reste de sa vie malheureuse, sans l'amour de sa vie, simplement car il était un tueur? Elle se prit la tête dans les mains et souffla à plusieurs reprises. Elle devait se changer les idées. Elle s'assit dans le lit en ramenant le plateau sur ses genoux. C'était une jardinière. Ce repas simple la surprit. Cela changeait de la gastronomie servie en enfer. Elle se versa un verre d'eau et le but tout en fixant la porte devant elle. Elle trifouilla les carottes et les petits pois. Sans avoir de la nourriture dans la bouche, elle en avait déjà la nausée. Elle laissa tomber la fourchette sur le plateau et le repoussa. Elle appuya sur un bouton de la télécommande et le mur près de la porte s'ouvrit. Faisant apparaitre un énorme écran plat. Lucian lui avait expliqué qu'il suffisait de frapper des mains mais cela n'avait jamais fonctionné pour elle. Elle zappa un moment, cherchant un programme où elle ne devait pas réfléchir et évita toute comédie romantique. Mel Gibson apparut. Elle reconnut immédiatement le film "Braveheart". Bon, même si cet écossais se battait contre l'Angleterre pour la liberté en souvenir de son amour, elle aimait trop ce film pour ne pas le regarder. En plus, il venait de commencer. Elle se promit de prendre une décision demain. Soit elle restait ou soit elle prenait son fils et partait.