Diablement Vôtre. Tome I et II.

Chapitre LII.

     Allongée dans l'herbe, une main sur le ventre, l'autre levée devant les yeux, elle admirait l'un des nombreux symboles de son amour pour Lucian. En effet, il y a sept mois, le lendemain du mariage humain, elle s'était fait tatouer deux petites ailes noires sur le poignée. Cela l'unissait à Lucian, même si le sien était naturel. Au départ, elle avait pensé à faire un second tatouage pour ses enfants mais ils ignoraient le sexe et n'avaient pas choisi le prénom. D'autant plus qu'ils ne savaient pas combien d'enfants ils auraient, autant que possible! Le seul point dont ils étaient certains était que le prénom du bébé commencerait lui aussi par un "L" comme son grand frère et son père.

      Depuis sept mois, elle remplissait son rôle de reine des enfers. Celui-ci consistait à profiter de tous les plaisirs de la vie et à soutenir Lucian lorsqu'il en avait besoin. Elle remontait sur Terre dès qu'elle en ressentait l'envie. De plus, Matthieu avait tenu sa promesse, il venait la voir régulièrement. Quant aux serviteurs, particulièrement les nobles, ils la craignaient. C'était mieux que rien. Finalement, c'était bien plus facile qu'elle ne le croyait! Cependant, elle devait se l'avouer, parfois, voire souvent, elle s'ennuyait. Son métier lui manquait, terriblement! Elle restait avocate dans l'âme et ce, pour toujours. Donc, elle s'entêtait à chercher si elle possédait des pouvoirs. A sa plus grande déception, à part le fait qu'elle avait une santé de fer, aucun pouvoir ne s'était déclaré! Et heureusement, elle ne s'était pas blessée. Donc, elle ne pouvait savoir si son corps se "régénérait" rapidement. Quoi qu'il en soit, le plus important restait la santé du bébé. Avec Lucian, elle ne courait aucun risque car il était surprotecteur. En plus des domestiques il lui en avait affecté une autre juste pour l'aider à se relever ou pour les autres désagréments de la grossesse. Par ailleurs, lorsqu'ils étaient à deux, il prenait un malin plaisir à la voir se dépatouiller comme elle le pouvait pour sortir du lit par exemple. Malgré les menaces de lui foutre un poing, il l'appelait "la baleine échouée".

- Yris! Euh, Maîtresse!

    Elle leva la tête, Illias courait vers elle en agitant les bras. Avant qu'elle ne fasse un geste, la domestique s'était placée devant elle et l'aida à se lever. De la main, elle refusa que celle-ci lui replace sa longue robe noire en soie. Elle fronça les sourcils en voyant le guerrier courir comme un dingue. Il n'avait même pas penser à transplaner. Ce qui signifiait que la nouvelle qu'il venait lui annoncer devait être renversante. Il l'attrapa par les avants bras et tenta de reprendre sa respiration. Dès qu'il remarqua qu'il touchait la reine, il écarta les mains comme s'il venait de se brûler.

- Mais enfin, que se passe t-il?

- Je viens de m'entretenir avec le Maître et devinez quoi?

   Elle réfléchit un instant. Une seule chose pouvait la rendre aussi heureux: Tout ce qui tournait autour de Julia. En effet, lors du mariage, le guerrier avait été dans la ligne de mire de son amis. Ils s'étaient revus à l'occasion de nombreux rendez-vous et à la plus grande surprise de leur entourage, la magie avait fonctionné. Désormais qu'il connaissait l'amour, il avait alors oublié ce qu'il pensait ressentir pour sa reine. Elle était plutôt devenue une confidente. Dès qu'il avait besoin de conseils, il venait la voir. Après tout, elle connaissait parfaitement sa délurée d'amie qui s'était assagie, qui l'eut crû! Elle était réellement heureuse pour eux et elle envoyait valser le protocole qui interdisait à la famille royale d'être amis avec leurs serviteurs. Après tout, elle était née humaine et bien loin de ce genre de vie.  Même Lucian avait fait de progrès en sociabilité avec Illias et Marius.

- Je suppose que c'est une bonne nouvelle, donc cela signifierait que Lucifer ait été gentil avec un serviteur... Euh... Je donne ma langue au chat!

- Il a accepté que je révèle la vérité à Julia! Ainsi elle pourra venir occasionnellement, ici! Enfin si elle veut toujours de moi...

    Elle sauta de joie en le tenant par les épaules.