Chapitre XXXIII.

13.5K 1.3K 95
                                    

   Après l'avoir fusillé du regard, elle baissa la tête. Comme si elle était une petite fille prise sur le fait. En effet, elle se sentait coupable. D'avoir fricoté avec un autre? Inconsciemment alors. Et puis merde, Lucian lui avait fait clairement comprendre qu'il n'attendait plus rien d'elle. Ce qui signifiait donc qu'elle était célibataire. Elle se passa cette tirade plusieurs fois dans la tête en remontant l'allée ainsi que l'escalier gauche. Le pas pressant d'Illias l'avait enjoint à le suivre. Elle s'intima de ne pas regarder Lucian. Par ailleurs, arrivée à sa hauteur elle ne put s'en empêcher. C'était comme si elle ne contrôlait pas son corps.

- Maître. Murmura Illias en s'abaissant légèrement.

    Lucian ne lui jeta pas un coup d'œil. Il était concentré sur Yris et son regard était empli de reproches.

- Je vois que vous vous êtes bien amusés.

- Yris voulait simplement voir...

- Pour toi c'est Mademoiselle O'donnell! Casse toi! Lui hurla t-il au visage.

     Le ton employé par Lucian avait fait sursauté la jeune femme. Des têtes s'étaient même retournées, hagardes de curiosité. Elle tourna la tête vers Illias, il s'éloigna d'eux sans lui jeter un regard.

- Je l'ai autorisé à m'appeler par mon prénom. Tu n'as pas à lui parler sur ce ton! Il n'a rien fait!

- Il n'a pas à être aussi familier avec toi. Il ne doit pas oublier son rang.

- Je te signale que c'est moi l'humaine ici. (Elle souffla) S'il-te plait, ne le réprimande pas.

   Un large sourire mesquin s'étira sur le visage de Lucian. Il approcha lentement la tête vers elle.

- Tu ne crois quand même pas que je vais démembrer l'un de mes plus valeureux guerriers pour une femme?

   Et hop un petit crochet du droit.

- Rien ne t'oblige à être aussi cruel avec moi. Je retourne à ma chambre.

   L'expression de Lucian s'adoucit un instant. Puis, il reprit son air glacial.

- Je vais demander à une bonne de t'accompagner.

- L'une d'entre elles, m'a donnée un plan ce matin. Je n'ai besoin de personne.

   Elle avait particulièrement insisté sur ce dernier mot. Puis, elle pénétra dans le château. En marchant, elle se dit qu'elle détestait Lucian Davis. Elle se demandait où était passé l'homme qui l'avait faite tomber amoureuse. Peut-être qu'il n'était qu'une mascarade. Elle le détestait pour cela. Donc, elle prit la bonne résolution de le lui faire payer. Quoi de mieux que de profiter pleinement de sa vie en l'ignorant. Après tout, elle ne lui devait rien.


- Cette robe est grandiose. Répéta Yris pour la dixième fois, assise devant la coiffeuse.

   Elle en avait porté des robes dont de très belles. Souvent offertes par Lucian. Mais celle-ci, elle était ... whouah. Délicatement, elle caressa le tissu recouvrant ses cuisses. Excepté pour le devant, les côtés étaient recouvert entièrement de perles et sûrement de diamants vu leurs éclats. De même que le haut en forme de cœur. Quant aux endroits où ils n'y en avaient pas, la robe donnait l'impression d'être transparente. Lorsqu'elle avait vu cette robe grise dans l'immense armoire, différents sentiments s'étaient bousculés en elle. La surprise devant cette œuvre d'art, le bonheur de pouvoir la porter mais aussi de la gêne. En effet, elle était persuadée que cette robe était faite pour une mannequin. Désormais qu'elle l'avait enfilée, elle pensait que cette robe était faite pour elle. Comme si elle avait cousu sur son corps. Particulièrement pour le haut qui suivait les lignes de son torse et de sa poitrine. Le bas était plus évasé et fluide. Pendant que la femme de chambre finissait son chignon, elle admira ses chaussures. Si Cendrillon avait existé, elle aurait eu ses chaussures. Elle ressemblait à des chaussures de verre. La touche originale était le haut orné d'immenses diamants.

Diablement Vôtre. Tome I et II.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant