Diablement Vôtre. Tome I et II.

Chapitre XXIV

              Qui l'eut cru? Lucian Davias appréciait l'opéra. Plus précisément l'un des plus magnifiques: L'opéra Turandot. Cette chanson correspondait à l'acte où le personnage de Calaf, plongé dans la solitude de la nuit, attend le jour où il pourra finalement conquérir l'amour de la princesse de glace. Lucian s'était avancé en un éclair vers elle. Désormais alors qu'il se trouvait devant elle, la main tendue, les sourcils froncés en signe d'étonnement, Yris se demandait quelle était sa véritable intention. Le connaissant, il était probable qu'il ait choisi cet opéra afin qu'elle comprenne la ressemblance de l'histoire avec la leur. Même si Lucian était loin de vouloir son amour. Il voulait plutôt ses fesses oui! Et son sourire en coin ne lui inspirait pas confiance. Loin de là!

" Toi aussi, Ô Princesse,

Dans ta froide chambre tu regardes les étoiles,

Qui temblent d'amour et d'espérance. "

               La voix du Ténor accéléra, de même que le cœur d'Yris dès l'instant où elle décida d'accepter de danser avec Lucifer. Les battements s'intensifièrent lorsque leurs mains se touchèrent. Comme s'il avait peur qu'elle change d'avis, il serra fermement sa prise. Elle enleva la serviette sur ses genoux et la posa sur la table. Puis elle se leva. Elle se retrouva à quelques centimètres de lui et il lui tenait la main. Elle ne pouvait oublier cela car sa paume était brûlante. Elle n'arriverait jamais à s'y faire. Ils se regardèrent quelques secondes. Elle était envoutée par ses yeux. Une sorte de lien invisible se créa entre eux. Elle eut l'impression que plus rien ne comptait, à part cet échange.

" Mais mon mystère est scellé en moi,

Personne ne saura mon nom! "

             Soudain elle prit peur et tourna la tête. Lucian décida alors de l'amener vers l'espace libre sur la gauche. Elle fut obligée de lui faire face une fois de plus.

"Non, non, sur ta bouche, je le dirai.

Quand la lumière resplendira!"

- Puis-je? Dit-il en levant la main.

- Je ne te connaissais pas aussi gentleman. Le taquina t-elle.

            Elle regretta ses paroles lorsqu'un sourire malicieux réapparut sur ce visage diaboliquement beau.

- Me préfères-tu plus crû?

- Je n'ai rien dit de cela. Répondit-elle en plaçant sa main dans la sienne.

             Elle lui envoya un sourire de défi. Cependant elle le perdit rapidement lorsqu'il l'amena brutalement contre son torse en lui attrapa la hanche. Elle en hoqueta même de surprise. Lorsqu'il lui entoura la taille de son bras libre, elle en fut pétrifiée. Quant à lui, il se pencha doucement vers elle. Dès qu'elle sentit son souffle contre son oreille, elle ne réussit pas à garder les yeux ouverts. Ce parfum si puissant convenait parfaitement à cet homme. Un feu naquit en elle. Embrasant tout son être.

- Ed il moi bacio scioglierà il silenzio che ti fa mia. Murmura t-il en même temps que le ténor. (Et mon baiser brisera le silence qui te fait mienne).

              Instinctivement, elle pencha la tête afin d'être encore plus près de lui. A sa plus grande surprise, il n'en profita pas et commença à la faire tourner lentement. Les hanches de Lucian ondulaient contre les siennes. Il était la personnification de la luxure. Elle n'osait pas le regarder donc elle se concentra sur tout ce qu'elle voyait par dessus son épaule. Particulièrement car elle se sentait plus qu'idiote d'avoir failli céder à la tentation. Et lorsqu'elle était dans cet état, elle ne pouvait s'empêcher de parler.