Chapitre 1 : la traque

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            Il chevauchait depuis trois jours, sans s'arrêter, ni pour se sustenter, ni pour dormir. La pluie, qui s'était mise à tomber depuis le milieu de matinée, n'avait guère arrangé son humeur, déjà massacrante. Sa proie allait s'échapper. Cela ne devait pas arriver. Et cela ne sera pas.

Pourtant, il lui serait bientôt urgent de faire une halte. Car tout aussi fidèle et robuste que fut son compagnon équestre, l'épuisement finirait par le tuer. Une nuit à la belle étoile et sous la pluie semblait se profiler. Peu lui importait ! Ainsi était sa vie depuis le jour où il avait accepté de devenir chevalier de l'Ordre et, ainsi, de porter un morceau de l'Epée de Justice.

Et c'est ainsi qu'elle sera jusqu'à son dernier souffle, que ce soit au sein d'un dernier carré héroïque sur le champ de bataille, ou bien dans une ruelle sombre et sordide d'une ville malfamée. Un couteau coincé entre les omoplates.

Le cavalier, perdu dans ses pensées désordonnées, vit juste à temps le panneau de bois sis au croisement de trois routes, indiquant les différentes directions de chacune d'entre elles.

L'une d'elle s'en allait vers Gervaldburg, une importante cité des régions estivales de l'Empire Krannien, l'autre vers Wolfenhöhle, bourg réputé pour ses draps de grande qualité, et la dernière, celle d'où il venait, s'en allait vers la capital de l'empire : Krankdorf.

Mis à part pour Krankdorf, quelle route emprunter ? Par laquelle sa proie s'était échappée ? Un des chiens de l'Ordre, au flair magiquement amélioré, aurait été le bienvenu. Malheureusement, il n'en n'avait pas avec lui. Ils étaient rares. Aussi, devrait il faire sans.

Le cavalier choisit, de façon logique, la direction indiquant la ville la plus proche : Gervaldburg. A seulement cinq kilomètres. Peut être que ça serait dans un lit qu'il pourrait se reposer finalement.

Le cavalier donna un coup d'éperon dans les flancs de sa monture et celle-ci partit au galop. Droit sur Gervaldburg.

Il ne fallut pas longtemps au cavalier et à sa monture pour arriver aux portes de la ville. La nuit n'était pas encore tombée, toutefois il avait cessé de pleuvoir et le ciel commençait à se dégager. Le cavalier en rendit grâce aux Dieux. Il n'aimait vraiment pas être mouillé.

Il put alors contempler la ville impériale dans un bref et timide rayon de soleil couchant.

La cité était immense, ses murailles, d'une trentaine de mètres de haut, avaient, par le passé, défait plusieurs fois des armées nombreuses et puissantes. La cité était un important nœud commercial avec les états voisins de l'Empire et grouillait de marchands, banquiers, investisseurs et autres artisans. Les foires organisés par la noblesse de la cité était de renommé mondiale et se déroulaient à l'ombre de ses murailles une fois l'an, durant dix-sept jours, où n'importe qui pouvait s'y rendre, tant qu'il était commerçant, investisseur ou encore client, que l'on appelait, couramment, dans le jargon commercial "des pigeons", et n'était pas accompagné par une armée d'invasion.

Le mur d'enceinte était d'une blancheur d'albâtre, ils avaient été lisses à l'époque de leur construction mais les dernières invasions avaient laissé différentes marques : des impacts de roche, des traces de suies...

La cité en elle-même était bâtie sur une colline et s'était entièrement répandu dessus. Tout au sommet se trouvait le donjon du baron dirigeant la cité. Il avait été bâti sur l'ancienne motte ancestrale. Les immeubles, généralement à quatre ou cinq étages, avaient un air miséreux, totalement décrépis. Les cheminées des quelques forges de la ville crachaient une fumée noire qui venait ensuite noircir les toits des bâtisses disposées dans les quartiers défavorisés et populaires de la cité. Les quartiers chics, eux, étaient situés au plus proche du sommet et du château. Les toits de certains des immeubles les plus riches était fait de tuiles en cuivre ou même d'or, rehaussé d'argent.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant