Chapitre 6, partie 5 : Une nuit infernale

59 7 0
                                    


" Pas vraiment, répondit désinvolte Dancionnos. Tout dépend vers qui se tourne votre loyauté. La mienne va à la Grande Reine Magicienne.

- Et depuis quand ? Je vous connais depuis toujours ! Hurla le roi. Sans moi, vous auriez fini au bout d'une corde, en surface !

- C'est, ma foi, vrai. Mais j'ai juré fidélité à la Grande Reine Magicienne depuis qu'elle m'a sorti vivant de ce maudit tunnel où vous nous aviez envoyé, mes hommes et moi, pour une de vos mesquines rapines ! A cause de vous, ils y sont tous passés, et j'ai bien failli y rester aussi. Mais, ma reine m'a promis ma vengeance et je l'obtiens, en détruisant cette cité immonde, que vous prétendez gouverner, faux-roi !

- Dancionnos, tenta de raisonner le roi, je n'ai jamais chercher à vous tuer. Ni vous, ni aucun des hommes qui vous avaient accompagné ce jour-là. Si j'avais su que des monstres s'étaient mis à rôder là-bas, jamais je ne vous y aurais envoyé !

- Peu importe tes fausses excuses, mécréant. La Grande Reine m'a montré la voie à suivre. Elle m'a montré le rôle que j'avais dans ses desseins. Grâce à elle, je vais, enfin, sortir de ce maudit caniveau et montrer à la face du monde, qui je suis réellement.

- Oui, le visage d'un traître, faible et couard. Siffla entre ses dents Cador.

- Chevalier... (Dancionnos se tourna vers Cador). Je l'ai averti de votre présence. Elle vous considère comme un adversaire digne de ce nom. Elle vous promets la gloire et la richesse si vous la servez et l'esclavage dans la mort si vous lui résistez !

- Alors mon choix est fait, pas vous sire, demanda Cador en se tournant vers le roi ?

- Tout à fait chevalier... dit doucement le roi, le regard furieux rivé sur son ancien ministre de la police. Tout à fait..."

Cador chargea droit sur les morts-vivants, suivi du sergent Vellocastus. Le roi des petits rats chargea Dancionnos, bien décidé à régler le problème lui-même. Lohrâ alla se mettre à l'abri derrière le mobilier, à l'affût de la moindre occasion de frapper, le poignard à la main. Mais l'espace exigu empêchait déjà les propres gardes du roi de pouvoir défendre leur maître. Ils restaient coincés en arrière, leurs lances aussi inutiles que des morceaux de tissus.

Cador, appuyé par Vellocastus, abattit facilement le groupe de morts-vivants, de quelques revers et coup d'estoc. Mais, bientôt un autre groupe se présenta, plus nombreux. Et alors que les deux compagnons les mettaient à leur tour, en pièce, Cador s'aperçut que le flot de vectitöden s'amplifia. Ils étaient de plus en plus nombreux et seul l'étroitesse du passage permettait aux humains de les tenir en respect. Mais, ils n'étaient pas inépuisable. La fatigue finirait par les gagner et là... Mieux valait ne pas y penser.

Le chevalier réfléchit rapidement. Si autant de ces vectitöden parvenaient à entrer dans le donjon, c'est que la grande porte devait être ouverte. Il leur fallait tarir ce flot ininterrompu de monstres, et rapidement, ou bien ils finiraient submerger et rejoindraient les rangs des morts.

" Sergent ! Appela Cador. La porte est ouverte, il va nous falloir la fermer si nous ne voulons pas être submergés !

- Bien d'accord chevalier, mais ces choses nous ont coincés ici, comment rallier cette damné porte sans être tué avant ?"

La pièce n'avait qu'une seule porte, actuellement bloquée par les vectitöden qui ne cessaient de rentrer. Il fallait passer ! Coûte que coûte ! Se tournant vers les deux gardes, le chevalier s'aperçut qu'ils en étaient encore à regarder leur roi se battre avec fureur contre Dancionnos. Leurs lances seraient les bienvenues.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant