La sorcière l'attendait au sommet du donjon. Bien. Mais, quel chemin prendre pour parvenir au sommet, sans pour autant, perdre un temps plus que précieux dans de nombreux combats contre les troupes de mercenaires. Sans parler des risques de se faire tuer, avant de parvenir au sommet.
De plus, il ne pouvait pas aller seul jusqu'au donjon. Ses chances seraient, non pas nulles, mais carrément négatives.
Cador se tourna vers ceux qui l'accompagnait. Les observant attentivement. Ils n'étaient guère nombreux, leurs uniformes auraient fait fuir une armée de ménagères, tant ils sales et tâchés de sang, parfois par le leur. Ces hommes avaient été tirés du sommeil brusquement, devant défendre leur vie. Chèrement. Leur armement était hétéroclite, représentant une bonne partie de ce que l'on pouvait trouver dans les armées impériales. Ces soldats impériaux ne faisaient vraiment pas bonne figure.
Mais, malgré cela, ils pourraient très bien passer les défenses des mercenaires et atteindre la sorcière. Cador en était persuadé. Il pouvait sentir en eux, cette pulsation particulière. Ce petit quelque chose, de pratiquement indéfinissable, qui lui permettait de reconnaître des héros anonymes, mais véritables. De ceux dont on fait l'étoffe des plus grandes légendes guerrières.
« Chevalier, commença Cherche-chemin, légèrement hésitant sur le ton à employer avec Cador, je sais très bien que vous voulez sauver la petite. Par Lugdum, moi aussi je n'ai que ça comme envie ! Mais, pour atteindre le donjon il va falloir affronter plus de mercenaires que nous n'en n'avons affronté jusqu'à présent. Certainement parmi les mieux armés et les plus dangereux. Nous ne sommes pas assez nombreux, ni assez bien armés pour parvenir au sommet sans y laisser trop de plumes.
- En effet voltigeur. Mais nous pouvons éviter d'avoir à tous les affronter. Il y a, peut-être, une autre solution.
- Comment ça ?
- Ce donjon date de l'époque de l'empereur Gadius Le Brillant. A cette époque, il était très courant de faire des passages secrets, afin d'échapper aux sièges qui tournaient mal. La quasi-totalité des édifices impériaux en sont pourvus. Je ne vois pas pourquoi celui-ci, ne le serait pas. Il doit donc exister de tels passages menant directement au sommet du donjon. Ou au moins, nous en rapprocher suffisamment.
- Si je puis me permettre chevalier, intervint le sergent Amnios, un de mes gars est le rejeton d'un des larbins du baron. Et apparemment, un tel passage existe, selon-lui. Il passe par les cuisines, d'après lui, ça mènerait directement à la chambre du baron.
- C'est excellent, jubila Cador. Nous allons pouvoir nous frayer un chemin, sans coup férir, jusqu'à cette maudite sorcière.
- Tout en préservant nos forces. Compléta Cherche-chemin.
- N'oublions pas non plus ce baron félon, dit Amnios (une sourde colère lui enflammait les pupilles, la mort de tant de ses camarades, lâchement assassinés, lui fournissait une rage meurtrière).
- Nous ne l'oublierons pas non plus, vous pouvez me faire confiance sergent. Maintenant, montrez-moi ce soldat. Il a des choses à nous dire ! »
Amnios se retourna vers sa petite troupe et en extirpa un jeune soldat. Il s'agissait d'un lancier, appartenant à un des régiments de la garnison. Il ne devait pas être soldat depuis très longtemps, car son visage conservait encore la fraîcheur de la jeunesse. Le jeune lancier, impressionné par la carrure et la stature du chevalier, lui expliqua où se trouvait exactement l'entrée du passage dans les cuisines, ainsi que la destination dudit passage, dans la chambre du baron.
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L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ -Récit terminé -
ParanormalAprès leur défaite, sorciers et guerriers Déchus sont retournés panser leurs plaies dans leur lointain pays. Ruminant leur défaite. Préparant leur retour sanglant. Toutefois, certains d'entre eux sont restés au sein de l'Empire, préparant le terrain...