Chapitre 16, partie 1 : De Vieux Sergents

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            Alors qu'ils sortaient de la grande salle, Cador et Cherche-chemin tout absorbés par ce repas de victoire prochaine, sans savoir sur quel ennemi la victoire serait remportée, se retrouvèrent soudainement face-à-face à deux hommes de la Compagnie Blanche. Les deux mercenaires croisèrent leurs lances afin de barrer le chemin aux deux comparses.

L'un d'eux, celui ayant la plus grande plume blanche avec le haut peint en bleu, leur parla d'une voix grave :

" Halte messires ! Par ordre du capitaine Ortius, nous devons vous escorter jusqu'à vos appartements.

- Merci bien soldat, mais nous n'avons guère besoin d'escorte. Répliqua du tac-au-tac Cador.

- Pour votre propre, sécurité, messire chevalier. Insista le soldat. Nous vous escorterons tout le long de votre séjour au château. Et le capitaine Ortius n'apprécie guère que l'on n'exécute pas ses ordres.

- Pour ma part je n'apprécie pas le moindre du monde que l'on me force la main, mais soit ! Vous avez vos ordres, nous vous suivrons."

Voyant qu'il ne pouvait rien y faire, le chevalier n'insista pas. Ceci était fort ennuyeux à son goût. Ils devaient désormais trouver le moyen de se débarrasser de ces deux enquiquineurs. Discrètement si cela était possible.

Cador demanda alors à ce qu'ils soient escorter jusqu'au réfectoire des sous-officiers de la garnison. Le chevalier inventa comme excuse qu'ils devaient donner ses ordres au sergent Vellocastus, qui l'accompagnait dans sa traque au traître. Et que ceci n'était pas négociable.

N'y voyant aucune objection à faire au chevalier, le mercenaire se contenta de hocher la tête, tout en faisant un signe de la main à Cador et Chercher-chemin, invitant ces-derniers à le suivre. Ils prirent alors la direction du réfectoire dévolue à la garnison du château, le mercenaire leur ayant parlé ouvrait la marche, tandis que son compagnon la fermait, encadrant le chevalier et Cherche-chemin entre deux.

Cador, le long du chemin, repensa au banquet. C'était pour le moins étrange.

Dans l'Empire, s'il était traditionnel de célébrer la victoire sur le champ de bataille par un grand banquet où tous pouvaient se congratuler, non seulement d'avoir vaincu, mais également d'avoir survécu, les paroles du baron lui restèrent en tête. Elles étaient incompréhensibles. De quel ennemi pouvait-il bien parler ? Des Déchus ? Non, car la région de Gervaldburg était bien trop loitaine pour subir de petits raids. Ou alors des clans de la Terre des Sorciers ? Non plus, pour les mêmes raisons que les Déchus. Mais alors, quoi ?

Ce "quoi" intriguait tout autant qu'inquiétait le chevalier. Il n'y avait pas un seul ennemi autour de la cité et de son territoire. Les seuls ennemis que l'on puisse trouver ici, ce serait des rebelles impériaux ou une Grande Compagnie de mercenaires désœuvrés et sanguinaires.

Quelque chose n'allait pas.

Il décida alors d'en savoir plus.

" Soldat ? Héla Cador.

- Chevalier , répondit le mercenaire leur ayant parlé jusque là, que puis-je pour vous ?

- Sauriez-vous ce que célébraient le baron et ses convives, lors de ce banquet ?

- Vous ne le savez pas, chevalier ? S'étonna le soldat sans se retourner. Ils célébraient notre victoire prochaine. Je croyais les chevaliers de l'Ordre prescients.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant