Chapitre 26, partie 2 : L'Ultime Combat

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            Hurlant tout aussi bien des encouragements, que des injures, Dacios ordonna à ses derniers mousquets d'ouvrir le feu. Le crépitement d'une vingtaine de mousquets résonna dans la rue. Ce qui surpris les soldats se battant au sein de la deuxième ligne.

Arrosant de fer et grêlant le cuir, épais, des Kevnidenn, les mousquets rechargèrent aussitôt leurs armes. Sans en attendre l'ordre.

Hélas, les impériaux constatèrent l'inefficacité du tir. Tout juste, les monstres furent-ils surpris par cette tempête de fer, mais aucun n'en souffrit réellement.

Le monstre de tête fut celui qui reçu le gros du tir. Les balles arrachèrent bien d'énormes morceaux de chairs, mais le Kevnidenn ne cilla pas. Hurlant de rage, il plongea sur la ligne humaine et commença un véritable carnage.

A nouveau, on entendit le crépitement des mousquets. D'autres tirs.

Malheureusement, sans plus d'effet.

Hurlant un cri de guerre, Dacios chargea le Kevnidenn de tête, accompagné par une dizaine de soldats.

Le seigneur-général savait, parfaitement bien, que s'ils n'abattaient pas rapidement cette créature, tout leur dispositif allait s'effondrer et aucun d'entre eux ne pourrait en ressortir vivant. Car, pendant que les Kevnidenn abattaient leurs lances sur ses hommes, toujours plus de vectitöden arrivaient.

Ils allaient être submergés par le nombre.

Sentant la fin proche, le seigneur-général Dacios se battit de toute l'énergie du désespoir. « Autant en emporter un maximum, avec moi », se dit-il.

Le Kevnidenn de tête ne les vit pas arriver, trop occupé à tenter de tuer un habile hallebardier. Le monstre ne s'aperçut de la présence de ce danger, que lorsqu'il sentit la morsure de la lame récupérée de Dacios, dans son flanc droit. Le monstre entra alors dans une rage folle.

D'un coup de sa pince, il attrapa l'un des soldats impériaux, le levant haut au-dessus de lui. L'homme hurlait de terreur. Puis, il fut projeté, au loin, dans la masse grouillante de monstres morts-vivants, par le Kevnidenn furieux.

Sans attendre, Dascios frappa, encore et encore. Appuyé par les quelques soldats l'ayant suivi. Finalement, et non sans mal, ils parvinrent à couper une des pattes de la créature, la jetant alors à terre, pour quelques précieux instants. Ce fut juste assez pour que les soldats impériaux, appuyés par quelques loqueteux, n'infligent trop de blessures au Kevnidenn mort-vivant, mettant ainsi un terme à sa non-existence. Toutefois, il restait encore deux de ces monstres.

Sans compter les milliers de vectitöden derrières eux. Se pressant et se bousculant, afin de tuer tout ce qui pouvait être vivant, dans la cité entière.

Dacios mena la charge contre le deuxième Kevnidenn. Celui-ci était occupé à tenter de défoncer la façade, en torchis, d'un immeuble, sur le côté de la rue, dans le but, évident, d'attraper ses occupants et de les tailler en pièces.

Le seigneur-général était accompagné par les survivants de l'assaut contre le premier Kevnidenn. Mais, un rapide coup d'œil en arrière, lui permit de voir que, sur la dizaine de soldats qui l'avaient suivis, ils n'étaient plus que trois.

Dacios asséna plusieurs coups de son épée réglementaire, avant qu'un coup de patte du Kevnidenn ne le renversa. Roulant au sol, le seigneur-général s'éloigna des pattes du monstre, avant de se relever prestement. Il put, alors, voir ses trois derniers hommes, être réduits en charpie par le Kevnidenn. L'un d'eux se retrouva cloué au sol par une des pattes du monstre, le deuxième eut le thorax perforé par la lance d'or, quant au troisième, le monstre le prit dans l'étreinte d'une de ses pinces. Le pauvre homme fut coupé en deux, sous la pression exercée par le Kevnidenn.

Hulant de rage, Dacios chargea. Seul. L'épée levée au-dessus de sa tête.

Il frappa si fort, qu'il en ressentit les vibrations tout le long de ses bras. Mais, il parvint, également, à couper la pince droite du Kevnidenn, à la base de celle-ci.

Hélas, le Kevnidenn lui asséna un coup de son poing, projetant, une fois encore, le général impérial au sol.

Mais, ce-dernier n'eut pas le temps de se relever que, déjà, le Kevnidenn se mit au-dessus de lui.

Prit de panique, Dacios voulut se dégager, mais d'une simple pression de sa patte, le Kevnidenn empêcha l'humain de pouvoir s'enfuir.

Le seigneur-général riva alors son regard dans celui du monstre. Les yeux noirs du Kevnidenn étaient morts, pourtant, une étincelle de malveillance y brûlait tout de même. Ce n'était pas l'âme du Kevnidenn qui habitait ce corps, mais bien une entité de magie maléfique.

Faisant la paix avec lui-même, et se sachant fini, Dacios ne s'était jamais sentit aussi calme de sa vie.

Il allait mourir. Là, tout de suite. D'une mort digne des plus grands guerriers des contes et légendes de son enfance. Bien qu'il se doutât que personne ne viendrait chanter de chansons sur lui, le seigneur-général avait le sentiment du devoir accompli. Il avait fait du mieux qu'il l'avait pu. Désormais, il pouvait rejoindre Lugdum et ses héros, pour pouvoir prendre place auprès d'eux.

Mais, ce ne devait pas être aujourd'hui, qu'il devait mourir.

Tandis que le Kevnidenn levait sa lance pour frapper en un coup mortel, le son d'un cor le stoppa net dans son élan.

De nouveau, on entendit le même cor. Puis, soudainement, alors que la ligne de bataille des impériaux et de leurs renforts de traîne-savates, allait s'effondrer, définitivement, une importante troupe de mercenaires se jeta dans la bataille.

Mener par un chef de la Compagnie Blanche, à l'uniforme tâché de sang et de boue, les mercenaires éradiquèrent tous les vectitöden sur les arrières des impériaux. Puis, ils continuèrent sur leur élan et vinrent renforcer les troupes impériales, dans leur combat pour la survie.

Chargeant la horde de vectitöden, les mercenaires manièrent leurs vouges et épées, de manière experte. Détruisant un très grand nombre de monstres morts-vivants.

Puis, une pluie de carreaux d'arbalètes s'abattit sur la marée de vectitöden qui ne broncha pas de voir de nouveaux ennemis lui tomber dessus.

Le Kevnidenn, au-dessus du seigneur-général Dacios, se retrouva criblé de carreaux d'arbalète. Ce qui le fit reculer, en se protégeant la tête, du mieux qu'il le put. Totalement désorienté, le monstre ne put esquisser le moindre geste pour se défendre et reçu plusieurs lances dans le corps.

Profitant de cette occasion inespérée, Dacios frappa de toutes ses forces le monstre à l'abdomen, la partie molle et la plus faible. La créature hurla de haine et de douleur, comme la magie lui permettant de « vivre » s'étiolait.

Finalement, Dacios frappa une nouvelle fois et le monstre s'écroula sur le dos, ramenant ses monstrueuses pattes vers son ventre.



L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant