Vellocastus, essoufflé, s'appuya sur ses genoux. C'était véritablement le duel le plus âpre et le plus difficile de toute sa vie. Heureusement que cette chose était déjà morte ! Les kevnidenn étaient de terribles et dangereux adversaires.
Lohrâ, accompagnant Cherche-chemin qui soutenait un Cador venant de reprendre ses esprits, s'approcha du sergent, le regardant d'un œil neuf. C'était quelque chose de voir un soldat se battre contre un tel monstre.
Le chevalier était encore un peu déboussolé et avait un peu de difficultés à remettre ses idées en place. La vilaine coupure qui lui entaillait le cuir chevelu, à l'arrière de la tête, ne saignait plus et Cador n'avait, finalement, pas perdu beaucoup de sang dans cette affaire. Sa plus grande blessure était située au niveau de la fierté.
Son chapeau à plumes lui fut soudain tendu sous les yeux par la jeune fille. Cette-dernière l'avait ramassé comme Cador n'en faisait pas cas, soit parce qu'il n'en n'avait nullement conscience, soit qu'il n'eut plus voulu le porter.
Le chevalier remercia Lohrâ d'un hochement de tête et un fin sourire sur le visage.
" Je vois que tout le monde va bien, dit Cador.
- A part vous, nous n'avons pas eu de blessés. Lui annonça Vellocastus. Sauf votre respect chevalier...
- Ce n'est rien sergent, on va dire que c'est le métier qui rentre. Sourit Cador. Je suis content de voir que vous vous en êtes sortis brillament.
- Merci, mais je ne compte affronter une de ces choses à nouveau. Ou alors, seulement accompagné par tout un régiment. Ce sera moins fatiguant et moins dangereux."
Les adultes éclatèrent de rire. La tension du combat redescendant et les nerfs se relâchant. Décidément, Vellocastus prenait vraiment beaucoup de risques dans cette aventure, observa pour lui-même Cador. Dommage qu'il n'avait aucun potentiel magique, il aurait fait un excellent chevalier de l'Ordre.
" Et maintenant ? Demanda Cherche-chemin. Que fait-on ?
- Cette question, pardi ! S'exclama Vellocastus. On continue ! Nous ne devons plus être très loin désormais.
- Non, plus vraiment. Mais, je n'ai aucune idée du temps qu'il nous faudra, avec le sort de votre sorcière, chevalier, nous avons parcouru en deux jours ce que je parcourrais autrefois en seulement trois quarts d'heure.
- Si cela avait été facile, croyez-moi que l'Ordre ne m'aurait jamais envoyé faire cette traque."
Il fut convenu de repartir aussitôt. Cependant, le sergent intima au chevalier d'attendre que sa blessure soit d'abord nettoyée. Les infections allaient bon train avec de telles blessures, dans des endroits aussi dégoûtants.
Alors que le sergent appliquait un baume, fournit à chaque soldat des Forces Régulières de l'Empire Krannien, Cador repensa à toutes les épreuves qu'ils avaient traversé tous ensemble. Plus d'un guerrier vétéran aurait pourtant été tué depuis bien longtemps, en affrontant les pièges de la sorcière. Pourtant, ils étaient toujours là, tous les quatre. Peut être que les dieux, eux-mêmes, surveillaient l'avancement de cette mission. Peut-être même Lugdum en personne, veillait-il sur eux.
Le picotement, extrêmement désagréable, dût au baume soignant, interrompit le flot de pensées de Cador. Puis, son corps commença à s'y habituer et finalement, le picotement ne fut plus que relégué dans un recoin de son cerveau.
C'est alors que Cador donna le signal du départ.
Ils arrivaient bientôt à la conclusion de toute cette aventure. Il était temps que le chevalier exerce la Justice Impériale et le châtiment qui va avec à cette sorcière et ses acolytes. Trop de temps avait passé avant que Cador ne puisse leur infliger ce qu'ils méritaient.
Quittant cette salle et les deux corps arachnéens, le petit groupe déboucha sur une autre salle, plus petite, au fond de laquelle se trouvait un escalier en colimaçon. Cherche-chemin nota que cette salle-ci devait être régulièrement utilisée, car l'endroit était propre et rangé. Aussi, fut-il unanimement décrété qu'il ne valait mieux pas s'attarder ici. Une mauvaise rencontre pouvait gâcher tous leurs efforts.
Aussi, grimpèrent-ils les marches.
Lohrâ trouva rapidement le temps long. Ces marches n'en finissaient pas. Mais combien pouvait-il bien y en avoir ? Elle n'en savait rien et n'arrêtait pas de pester. Ses cuisses lui brûlaient sous de tels efforts. Elle était fatiguée et n'avait qu'une hâte : de sortir de là !
Puis, Cherche-chemin annonça qu'ils étaient très proches de la sortie.
C'était la meilleure annonce que Lohrâ eut jamais entendu de toute sa courte vie. Enfin, ils allaient sortir de ces tunnels répugnants et maudits.
Elle n'eut pas longtemps à encore grimper. Ils débouchèrent sur une petite pièce. Au milieu de celle-ci se tenait une échelle menant à une trappe.
Se postant en cercle autour de l'échelle, tous les membres de cette petite troupe levèrent le nez vers ladite trappe. Elle symbolisait, pour eux, la fin d'une étape et d'une traversée extrêmement dangereuse.
Cador brisa le silence en premier. Et, s'adressant aux autres, il dit :
" Et bien, nous y voilà. Tant bien que mal. Merci Cherche-chemin, vous avez remplit votre office et votre aide nous fut très précieuse. Si vous le souhaitez, vous pouvez retourner à la Cité d'en-dessous.
- Vous savez quoi chevalier ? Finalement, je souhaiterais continuer à vous aider. Vous semblez pouvoir nous aider, nous, les Petits Rats, comme les citoyens modestes de la Cité, en nous débarrassant de ce méprisable baron et de cet odieux juge corrompu. Si vous voulez bien accepter mon aide, bien sûr.
- Evidemment que je l'accepte ! S'empressa de répondre Cador. Plus on de fous...
- En plus, je n'ai aucune envie de retourner dans ces tunnels. J'ai eu mon compte de monstruosité pour plusieurs vies ! "
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L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ -Récit terminé -
ParanormalAprès leur défaite, sorciers et guerriers Déchus sont retournés panser leurs plaies dans leur lointain pays. Ruminant leur défaite. Préparant leur retour sanglant. Toutefois, certains d'entre eux sont restés au sein de l'Empire, préparant le terrain...