Chapitre 17, partie 4 : La Nuit des Longs Couteaux

37 6 0
                                    


            Leurs tuniques étaient tâchées de sang, à tel point qu'ils donnaient l'impression d'avoir pris un bain de sang. Leurs épées dégoulinaient, elles-aussi, du fluide vital de leurs victimes. Ces hommes affichaient clairement le but de leur mission : tuer tous ceux qui n'étaient pas des mercenaires, ni des traîtres.

Le sergent ne pouvait dire combien de malheureux soldats, ces hommes avaient tués. Mais il ne pouvait reculer et devait les affronter. Seul.

Les mercenaires s'approchèrent d'abord lentement, formant un arc-de-cercle. Puis l'un d'entre eux courut sur le sergent.

Vellocastus détourna le coup de haut avec son bouclier, avant de riposter et d'éventrer son adversaire. Le corps de celui-ci roulait à peine sur le côté du sergent que déjà, Vellocastus devait défendre sa vie face à un nouvel adversaire.

Le ballet mortel reprit. Mais cette fois, Vellocastus eut à se défendre contre deux ennemis simultanément. Parant. Bloquant. Frappant. Mais rien n'y fit. Il ne parvenait pas à entamer ne serait-ce que leurs armures.

Le sergent savait que plus le temps passerait et plus il serait vulnérable à ce que l'un d'eux se glisse dans son dos et ne le tue par-derrière.

Vellocastus hurla de rage et s'élança en avant. Surprenant ses deux adversaires. L'un d'eux fut décapité par un revers de l'épée du sergent, tandis que l'autre, prenant le bouclier sur le nez, fut bousculé sur le côté et s'en alla rouler tout au bout de l'escalier. Le visage en sang et assommé.

Sa charge mena Vellocastus au contact d'un autre mercenaire. L'homme eut tout juste le temps de se mettre en garde et de recevoir le coup de taille du sergent. Puis, il frappa à son tour. Mais le bouclier du sergent le protégeait. Mais le mercenaire, lui, n'en n'avait pas de bouclier. Il fut bientôt occis par Vellocastus.

Le sergent n'eut pas un moment de répit, car ses deux derniers adversaires se jetèrent sur lui. Il leva son bouclier afin de se protéger des coups rageurs des mercenaires.

Il parvint à en désarmer un en lui coupant la main droite, celle tenant son épée. Puis il lui envoya son poing ganté de fer dans la figure. Le mercenaire s'effondra au sol en hurlant et en se tordant de douleur.

Puis, Vellocastus ressentit une vive douleur à la cuisse droite. Il leva son épée par réflexe. Ce qui lui sauva la vie. En effet, la lame du dernier mercenaire fut déviée in extremis par la lame du sergent.

C'était le mercenaire qui avait roulé au bas de l'escalier, au début de ce combat. L'homme avait un visage haineux, et ne semblait nullement enclin à la moindre pitié.

Vellocastus ploya sa jambe entaillée malgré lui. Il allait être tué s'il ne ripostait pas immédiatement.

Puisant dans ses réserves de volonté, le sergent se releva d'un bond. Bouclier placé en avant. Prenant son adversaire à contre-pied, il l'assomma avec son bouclier, puis, pointant son épée, le sergent parvint à le transpercer au niveau du cœur. Tuant le mercenaire sur le coup.

Retirant son épée du corps, ce-dernier alla s'écraser au sol. Puis roula sur quelques marches avant de s'arrêter.

Le sergent avait le souffle coupé. Il venait d'affronter seul et de vaincre, cinq mercenaires. Il sourit de savoir qu'il n'était pas aussi rouillé que le prétendait ses hommes. Toutefois, sa blessure à la jambe droite le faisait souffrir. Et, non sans appréhension, il regarda sa blessure. Celle-ci n'était pas profonde et se situait sur la cuisse. Seule la pointe de l'épée était parvenue à l'entailler. Il avait eu beaucoup de chance. La blessure ne saignera pas beaucoup et ne le mettait pas en danger. Toutefois, quelques centimètre plus profond et il y perdait la vie.

Durcissant son regard, Vellocastus reprit sa route. Il devait retrouver Cador et Cherche-chemin, pour pouvoir organiser la riposte et s'attaquer à la sorcière.

Mais, il devait également retrouver la jeune Lohrâ, afin de la mettre à l'abri. Qui sait ce que les mercenaires pourraient faire en trouvant cette pauvre enfant.

Quand bien même la petite fille l'eut sauvé d'un fantôme meurtrier et eut fait, courageusement, face à une horde de zombies, il s'agissait cette fois d'une bataille contre des humains.

Les pires des adversaires.

Elle était donc en très grand danger et le temps pressait. Vellocastus s'en voudrait à mort, s'il ne parvenait pas à mettre la jeune fille à l'abri.

Plus le sergent progressait dans le château et plus les bruits de combat étaient forts. Maintenant, toute la garnison devait être au courant de la trahison du baron et devait se défendre. Mais combien de malheureux avaient été assassinés dans leur sommeil ou bien dans le dos par des mercenaires grassement payés pour le faire.

Mais Vellocastus ne doutait pas de la victoire. rien n'empêchera les Forces Régulières de la cité de Gervaldburg de reprendre l'ascendant et de triompher. Le baron sera mis à bas. La sorcière brûlée. Les mercenaires survivants emprisonnés. Et la cité nettoyée des traîtres et de ses ennemis.

Malheureusement, voyant le nombre de corps de soldats réguliers sans vie jonchant les couloirs du château, Vellocastus se demanda quel prix formidable, en vies humaines, cela allait coûter.

Le sergent finit par arriver à la chambre de ses compagnons.

La porte avait été enfoncé. La plupart des meubles étaient sens dessus dessous. Plusieurs corps de mercenaires gisaient au sol. Certains des corps fumaient de brûlures causées par une lame enflammée.

L'appréhension de Vellocastus grandissait à mesure qu'il découvrait le macabre tableau. Toutefois il soupira de contentement lorsqu'il ne trouva pas trace des corps de Cador et Cherche-chemin. Ils devaient être vivants, quelque part dans le château, à se battre.

Le sergent décida alors de tenter de retrouver la jeune Lohrâ. Il allait l'amener jusqu'à sa garnison. Ses hommes la protégeraient.

mily:"TiM5TT{

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant