Chapitre 14, partie 1 : Une Prison Dorée.

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            Chacun ayant dû remettre ses armes aux soldats les encerclant, ils étaient désormais totalement désarmés. Cador se maudissait intérieurement d'avoir foncé, tête baissée, dans un piège aussi grossier. Il aurait dû s'en douter que la sorcière ne se laisserait pas faire aussi aisément, qu'il leur serait extrêmement difficile de traverser le château, sans se faire repérer.

Il avait été trop présomptueux et maintenant, ils allaient en payer le prix fort.

Le chevalier se savait ne pas être en danger, car d'une simple impulsion mentale, il pourrait faire parler la magie et abattre les soldats. Mais, ce faisant, il n'était pas sûr que ses trois compagnons aient eu le temps d'esquisser le moindre mouvement, ou même de ne pas être blessés dans l'affrontement qui s'en suivrait. Surtout, être traqué en permanence n'était pas pour lui plaire. Il valait mieux se faire des soldats réguliers des alliés, et non pas les jeter dans les bras de l'ennemi.

La mort dans l'âme, Cador ne tenta rien. La patience était leur meilleure alliée. Elle et une bonne dose de chance.

Arborant un large sourire triomphant sur le visage, le capitaine en charge de la petite troupe dévisageait chacun de ses prisonniers. Son regard revenait très souvent vers Vellocastus. Ce-dernier gardait un air sérieux et semblait se retenir de ne pas aller étrangler cet officier.

Puis, d'un geste de la main, le capitaine fit signe de se mettre en mouvement.

Les soldats encadrèrent leurs prisonniers et se mirent à avancer, forçant Cador et ses compagnons à faire de même.

Ils traversèrent plusieurs couloirs et grimpèrent deux autres escaliers très larges. Arrivés au sommet du second, ils débouchèrent sur un immense hall. Le sergent le reconnut comme étant celui que l'on nommait le "hall des triomphes".

En effet, plusieurs bannières de guerre, prises à l'ennemi, pendaient de part et d'autres du hall, comme autant de symboles à la gloire des forces armées de Gervaldburg et de ses barons.

Lohrâ, qui observait les bannières de manière ostentatoire, s'aperçut que certaines venaient de contrées qui ne devaient pas être particulièrement hospitalières. D'autres étaient de magnifiques étendards brodés au fil d'or. Il y avait là tous les styles de bannières et étendards qui devaient exister dans le monde. Plusieurs de ces drapeaux avaient été prises lors de guerres contre les sorciers et les Déchus. D'autres venaient d'autres pays qui étaient inconnus de Lohrâ. Enfin, plusieurs étaient incontestablement impériales. Reste de guerres fraternelles oubliées.

La traversée du hall parut interminable à la jeune fille. Ils avaient dû marcher au moins une vingtaine de minutes, estima t'elle. Il est vrai que ce hall était plus long encore, qu'il n'était large. A son extrémité se trouvait une immense porte en bois précieux, à deux battants. Une dizaine de gardes, en uniformes d'apparat, se tenaient sur le seuil de la porte.

En se rapprochant, Lohrâ commença à distinguer leur uniforme. Chaque garde portait une armure ouvragée, une cape blanche venait draper leurs épaules. Ils portaient, en-dessous de l'armure, une tunique blanche immaculée, ainsi que des bas de la même blancheurs. Seule une rayure sur le côté de chaque jambe, venait casser ce blanc étincelant. Les gardes portaient de grands chapeaux de cuir, dans lesquels étaient fichées de grandes plumes blanches et bleues nuit. Ils avaient une fière allure.

La jeune fille trouvait ces tenues très belles pour des soldats. Elle se demandait s'ils étaient comme le sergent, bons, gentils, loyaux et, surtout, honnêtes.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant