L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ -Récit terminé -

Chapitre 4, partie 4 : Sous la Cité

            La sorcière ne répondit pas. Elle fixa ses yeux dans ceux de Cador et s'apprêtait à lancer une puissante attaque magique.

Mais Cador fut plus rapide et il lui transperça son cœur impie.

La lame du chevalier passa en travers du corps de la sorcière, celle-ci n'émettant pas le moindre son. Puis, l'âme de la jeune femme, qui était allée se réfugier dans l'épée de Cador, se mit en devoir de brûler la sorcière. Vengeant son propre trépas contre celle qui en était responsable. C'est à ce moment, alors qu'elle commençait à se consumer, que la sorcière se mit à hurler. A hurler, d'une longue et sinistre plainte. Une plainte à vous glacer le sang.

Puis, soudain, l'épée maléfique de la sorcière devint une fumée verdâtre, dans laquelle, tous, pouvaient voir les visages grimaçant de haine des victimes de la sorcière. Ces âmes damnées allèrent consumer, eux aussi, le monstre responsable de leurs malheurs et se vengèrent cruellement.

Lorsque ces âmes en eurent finies, la sorcière avait été réduit à l'état de petits ossements. Ossements que Cador dispersa par magie, sous forme de poussière, afin que jamais elle ne soit ramenée à la vie. Les âmes damnées par la sorcière formèrent un dernier tourbillon avant d'aller se perdre et de disparaître. Ils étaient enfin libre et avaient rejoint le royaume des morts.

L'épée du chevalier se mit à luire, elle aussi. L'âme de la jeune femme s'en détacha et disparut à son tour. S'évaporant dans le néant. Rejoignant son ultime habitat, elle aussi.

Cador s'autorisa un fin sourire. Une sorcière de moins était toujours une bonne chose. Une cabale de sorcières mortes serait encore mieux.

Et ils avaient libéré des âmes torturées. C'était une récompense des plus gratifiante, car ça n'était pas toujours le cas.

Il se retourna vers ses compagnons.

"Est-ce que tous le monde va bien, demanda-t'il ?

- Je vais bien, répondit Vellocastus.

- Ainsi que moi, continua le roi."

Lorsque la sorcière fut morte, les monstres retrouvèrent leur apparence humaine d'origine, mais, hélas, les hommes de main du roi étaient bel et bien morts. C'est alors que Cador remarqua qu'il manquait quelqu'un.

"Attendez... Sergent, où se trouve notre jeune voleuse ?"

Le sergent se mit à la chercher du regard à son tour. Il fit le tour de la pièce, mais il ne trouva aucune trace de la jeune Lohrâ. Où avait-elle bien pu disparaître ?

"N'vous inquiétez pas, j'suis là et j'vais bien, fit une petite voix derrière eux."

La petite voleuse sorti des ombres d'un tunnel et marcha droit sur Cador. Elle semblait être encore un peu effrayée des horreurs qu'elle venait de voir. Pourtant sa démarche était sûre et elle se dirigeait droit vers les trois hommes adultes.

"Tu vas bien, lui demanda le sergent ?

- Oui m'sieur le sergent ! Pendant que vous vous battiez avec c'te sorcière-là, j'nous ai trouvé le chemin pour aller chez elle.

- Mais tu n'es pas rentrée dedans, n'est-ce pas, interrogea Cador ?"

La jeune fille soutint son regard et après un court silence fit "non".