Chapitre 16, partie 3 : de vieux sergents !

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- Personne n'est prêt de l'oublier ça. Pas plus que la disparition du frère aîné du baron...

- Attendez sergent, coupa Cador, vous avez dit "frère aîné" ?

- Oui chevalier, le baron actuel n'est que le cadet. Son frère aîné a disparu il y a plusieurs années déjà. Beaucoup le crois mort. D'autres pensent qu'il est parti s'enrôler dans la Confrérie des Oubliés. Pour ma part, je pense surtout qu'il a dût être assassiné par son frangin.

- Et sa "fiancée" ? demanda Cador. Est-elle arrivée depuis longtemps ? Ou bien, était-elle déjà passée par ici auparavant ?

- Holà, non, pas tant que ça, messire. Ça doit à peine faire une semaine qu'elle est arrivée ici. Plus ou moins. Répondit le doyen. Par contre, oui, les rumeurs disent que ça fait un paquet de temps que ces deux-là se connaissent. Apparemment, ils entretenaient une sacrée correspondance à coup de lettres et de vers. Je crois me souvenir qu'elle était déjà venue ici, une fois, il y a quelques années. Mais, je ne suis pas sûr.

- Mais voilà qu'elle est revenue et ils se sont fiancés aussi sec ! Finit Fusch. Faut croire que ça devait les démanger depuis quelques temps. "

Plus Cador écoutait ces sergent et plus son malaise grandissait. Comment l'Ordre n'avait pu voir la pestilence de la trahison se répandre dans cette cité ? Comment des êtres abjects, telles les sorcières, pouvaient s'être installés ici, au grand jour, sans que personne ne bouge ?

Il était temps qu'un chevalier de l'Ordre s'intéresse à cette cité. Toutefois, seul, il ne pourrait pas faire grand-chose d'autre qu'agiter la fourmilière. Il lui faudrait plus de ses compagnons chevaliers avec lui. Ainsi qu'une armée.

Le chevalier se pencha un peu plus près de la table, prenant un air de conspirateur, qui ne passerait pas inaperçu, malgré qu'il eut brouillé la perception de la discussion aux autres personnes.

Cador expliqua que le banquet qui venait de se livrer à la table du baron, était un banquet de la Victoire. Nul besoin d'expliquer aux sergents de quoi il retournait, ils connaissaient mieux leur ville et ses traditions que Cador.

Il expliqua également qu'il y avait fort à parier qu'une attaque aurait lieu tôt dans la matinée du lendemain.

Le plan des traîtres étaient aisé à deviner : ils allaient prendre le contrôle de la cité en assassinant tous les soldats des forces régulières et en asservissant les survivants. Puis, la cité sera donnée directement à l'Ennemi. Et une nouvelle guerre des sorciers pourra alors recommencer. Cette fois, avec un accès direct et sécurisé dans l'Empire.

Toutes ces hypothèses étaient, plus ou moins, certifiées par les racontars du mercenaire qu'avait interrogé Cador en venant ici.

Mais, l'Empire pourra t-il tenir face à une seconde invasion aussi fantastique que meurtrière ?

De cela, le chevalier en doutait.

Il était temps d'agir.

Aussi, le chevalier demanda aux sergents, fidèles guerriers de l'Empire, de se tenir prêts. Ainsi que d'avertir discrètement leurs hommes. Fusch souleva le problème de prévenir les forces régulières en-dehors du château.

L'un des jumeaux se proposa pour aller faire le tour des tavernes, du moins en partie, afin de prévenir les autres. De toute manière, depuis cinq jours, toutes les troupes de mercenaires ont été renvoyées dans le château. Exceptées quelques troupes aux endroits clefs. Ce qui devrait leur faciliter le travail d'avertissement.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant