Petit à petit, les rangs arrières virent ce qu'il se passait. Et, de plus en plus de soldats prirent la fuite.
Sortant de sa torpeur, Von Klugenneck sortit, machinalement, son épée du fourreau. Celle-ci se nimba de flammes violettes, aussitôt au contact de l'air. Il s'agissait de l'épée familiale. Une arme qui fut ensorcelée, il y a plusieurs générations, lorsque la famille des Klugenneck fut anoblis, en récompense de ses services envers l'Empire Krannien.
Le commandant, à nouveau pleinement opérationnel, se mit en devoir de rallier ses hommes.
Il parvint, malgré la cohue, à rallier un peu plus de la moitié d'entre eux. Ce n'était pas assez, mais il faudrait faire avec. Au moins, le temps que des renforts arrivent depuis le bas de la cité. Ce qui n'était qu'une question de minutes.
Ainsi, malgré qu'il eut perdu l'avantage numérique, il décida de faire jouer la charge par les tambours. C'était le seul moyen, pour lui et ses hommes, de retrouver leur courage. Mais, le corps-à-corps était également le meilleur moyen pour qu'ils fussent protégés des tirs ennemis.
Hurlant à plein poumon, les soldats des Forces Régulières abaissèrent leurs armes et chargèrent. Les tambours battaient à un rythme effréné. Les mousquets allèrent se positionner partout dans la rue, n'hésitant pas à rentrer dans les maisons, encore occupées par leurs habitants pour la plupart, afin de pouvoir ouvrir le feu, depuis des angles de tir dégagé, sur ces maudits mercenaires qui les attaquaient si lâchement, au beau milieu de la nuit.
Von Klugenneck en tête, les réguliers arrivèrent au contact. Si, bon nombre d'entre eux tombèrent percés d'un carreau d'arbalète, beaucoup d'autres moururent empalés sur les piques ennemies. Mais, la pression exercée par la masse de soldats, lancés à pleine charge, brisa ces premières piques, permettant aux rangs suivant d'atteindre l'ennemi au corps-à-corps.
Les combats furent âpres.
Les réguliers se battirent comme des lions. Ils tentaient d'ouvrir au moins une brèche dans les défenses ennemies. Mais, pour le moment, rien n'y fit.
Ils tuèrent de nombreux mercenaires, mais bien plus des leurs étaient transpercés par les lames ennemies et aucune brèche ne se créait. Le moral des impériaux fléchissait dangereusement.
Pourtant, dans de grands cris et à grand renfort de moulinets du poignet, Von Klugenneck, dont le destrier avait été tué au contact, parvint à ouvrir, miraculeusement, une brèche et à percer la ligne de bataille mercenaire avec sa lame magique.
Des grands cris de joie, mêlés à des cris de haine envers l'ennemi, accompagnaient le commandant, chaque fois qu'il frappait.
Sa lame perforait n'importe quelle cuirasse qui lui était présenté, se traçant un sillon sanglant dans les rangs adverses. Les mercenaires tombaient par poignées entières devant Von Klugenneck.
De plus en plus de ses hommes parvinrent à le suivre, élargissant un peu plus la brèche. Redonnant espoir au camp impérial.
Quelques mercenaires, pris de panique, rompirent les rangs et fuirent. Le doute s'installa sur leur ligne. Ils n'allaient certainement plus tarder à devoir se replier, avant que la furie impériale ne finisse par tous les tuer.
La victoire était maintenant à portée de main de Von Klugenneck et de ses hommes, tout comme la vengeance. D'autant plus, qu'aucune lame mercenaire ne parvenait à percer l'armure du commandant. Ce-dernier était tel un héros des mythes impériaux. A la pointe de l'assaut, entouré d'une poignée de braves et triomphant, alors que tout était, de prime abord, perdu.
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L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ -Récit terminé -
ParanormalAprès leur défaite, sorciers et guerriers Déchus sont retournés panser leurs plaies dans leur lointain pays. Ruminant leur défaite. Préparant leur retour sanglant. Toutefois, certains d'entre eux sont restés au sein de l'Empire, préparant le terrain...