Chapitre 23, partie 3 : Le sursaut

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            Peu après la mort du duc, une ultime charge des mercenaires vint à bout des ultimes survivants parmi les chevaliers impériaux. Ils moururent tous. Sans reculer. Avec panache et en ayant provoqué des dégâts et des pertes très lourdes chez les mercenaires.

Tandis que s'effondrait le dernier chevalier, un éclaireur, envoyé par le seigneur-général Dacios, revint faire son funeste rapport.

Courbant la tête, le seigneur-général se sentit soudain très vieux et très fatigué. Tel qu'il l'avait craint, il n'aurait jamais son soutien de cavalerie et les chevaliers ne pourraient jamais venir renforcer ses troupes à pieds.

Relevant la tête, il jeta un coup d'œil autour de lui : les pertes étaient terribles. Les renforts ne semblaient plus être en mesure d'arriver et ses hommes étaient au bord du point de rupture. Rien n'y faisait : ils ne pouvaient pas avancer. Ils tenaient la ligne, mais ils finiraient bien par céder. Ce n'était plus qu'une question de temps.

Puis, un miracle se produisit.

Le sergent qui accompagnait ce jeune lieutenant et arrivé en renfort, quelques minutes plus tôt, réussit à faire se serrer les rangs. La discipline permit aux soldats impériaux de mieux tenir la ligne et les cadavres ennemis s'amoncelaient à leurs pieds, de plus en plus vite et de plus en plus nombreux.

Dacios y vit une opportunité. Il rejoignit à nouveau la ligne et alla se placer au premier rang. Les lances et les hallebardes impériales, appuyées par les épées et les mousquets, repoussèrent dans un premier temps les mercenaires, puis, ordonnant aux tambours de battre la marche, la ligne impériale se remit à avancer.

Ils repartaient enfin à l'assaut.

L'avancée impériale fut spectaculaire. Sans pour autant rompre le combat, les mercenaires reculaient, malgré eux. Leurs pertes devenant de plus en plus lourdes. Leurs étendards magiques étant soit capturés, soit détruits.

Les tambours impériaux battaient sans cesse, roulant tels des coups de tonnerre, donnant du courage aux hommes et leur indiquant la cadence à suivre. Marchant à l'unisson. Marchant vers la mort.

Marchant vers la gloire.

Les impériaux parvinrent à éradiquer les mercenaires aux masques ouvragés et aux étendards magiques. Seulement, une nouvelle ligne de tireurs mercenaires, abrités derrière des pavois, leur fit face. Et bientôt, une grêle de carreaux faucha les soldats impériaux aux faibles protections. Semblant être capable de briser leur élan.

Dacios ordonna alors de mettre à l'avant les bannières ennemies capturées. Elles furent rapidement amenées à l'avant et leurs bulles de protections magiques vinrent faire leur office, mais au bénéfice des impériaux, cette fois-ci. Aussi, sous leur couvert, les impériaux reprirent leur avance.

Hélas, surgissant des ruelles et des bâtiments alentour, des mercenaires, armés de lames et autres armes contondantes en tous genres, se jetèrent sur les flancs des impériaux, perpétrant un véritable carnage. La situation devint rapidement critique, puisque les mercenaires assaillirent en priorité les porteurs des bannières capturées. Si trop de ces bannières venaient à être détruites, les arbalétriers pourraient reprendre leur travail de mort.

Le seigneur-général Dacios défendit, personnellement, l'une de ces bannières capturées. Il terrassa les trois mercenaires qui tentèrent de trop s'en approcher.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant