Lohrâ fut rassurer d'entendre que ces hommes ne tireraient pas sur Cador s'il arrivait, donc ils étaient de son côté. Mais comment être sûre qu'ils ne lui tireraient pas dessus si elle se montrait, elle ?
Après tout, elle n'était qu'une jeune fille au milieu d'une tourmente. Elle se prit à regretter les vectitöden de l'autre nuit. Au moins, avec eux, c'est beaucoup plus simple de savoir qui est votre allié, de qui est votre ennemi.
Prenant son courage à deux mains, la jeune fille sortit timidement de sa cachette. Elle fut aussitôt repéré par un mousquet. Celui-ci commença par lever son arme, par réflexe, puis se ravisa lorsqu'il vit que ce n'était qu'une petite fille qui approchait.
Toutes les têtes se tournèrent vers elle. Les soldats étant bien surpris de voir une jeune fille de huit ans au beau milieu d'un champ de bataille.
Pourtant, ils la laissèrent s'approcher sans encombre.
Celui avec le chapeau à plumes, le lieutenant apparemment, la toisa du regard. Puis, lorsqu'elle fut à sa hauteur. Il lui demanda :
" Peut-on savoir ce qu'une enfant fait ici ?
- Ben... Commença Lohrâ, totalement intimidée par le soldat. En fait, j'ai pu m'échapper des autres soldats, ceux qu'vous appelé des "mercenaires". Ils voulaient m'tuer aussi. Alors j'ai couru, couru. Et puis, j'suis arrivée ici. J'les vu, continua Lohrâ en pointant du doigt les artilleurs, foutre la pâtée aux autres mercenaires, mais comme j'savais pas si vous étiez d'mon côté ou pas, j'suis restée cachée.
- Ce n'est pas une place pour une enfant ici. Décréta le lieutenant."
Lohrâ était bien d'accord avec lui, même si elle n'appréciait pas le moindre du monde le ton employé par ce petit lieutenant.
" En même temps, j'ai jamais rien d'mandé moi ! Ils ont aussi essayés d'me tuer ! Vous êtes pas eul' seul à qui y essayent de trouer la peau.
- Un peu de respect, petite fille ! Tu n'as rien à faire ici !
- Mais où est-ce qu'je peux aller, alors ?
- Commence par aller au diable ! Fout le camp d'ici !"
Le lieutenant, s'en retourna, énervé de perdre son temps avec une gamine.
Mais Lohrâ n'apprécia vraiment pas l'attitude du lieutenant. Elle se mit en devoir de marquer son mécontentement en chargeant le lieutenant et en le rouant de coups.
Toutefois, il s'agissait d'un homme en arme, dans la force de l'âge. Les faibles coups portés par Lohrâ ne lui firent aucun mal. Mais ils l'exaspérèrent. Aussi, se retournant vers la jeune fille, le lieutenant lui décocha une féroce gifle au visage.
La jeune fille tomba à la renverse, la joue gauche rougit par le coup. Mais c'était sa fierté qui en avait le plus souffert de cette gifle. Elle jeta un regard empreint de haine à ce lieutenant.
Puis elle se rua à nouveau dessus, en hurlant de toutes ses forces.
Elle frappa, encore et encore. Mais aucun de ses coups ne portait. Elle fut, à nouveau, mise à terre par l'officier.
Exaspéré au plus haut point, le lieutenant sortit son épée du fourreau et la brandit. Dans l'intention de trancher en deux la petite fille qui l'énervait tant.
Le vieil artilleur s'interposa soudain. Les bras écartés, afin de calmer les esprits.
" Mon lieutenant, ce n'est qu'une petite fille ! Gardez votre haine pour les mercenaires, elle vous sera plus utile à ce moment-là."
Le lieutenant réfléchit encore quelques instants. L'artilleur avait raison. De plus, tuer une petite fille n'allait pas aider à remonter le moral de ses hommes. Il baissa doucement son bras.
" Dégagez-moi ça, artilleur ! Elle n'a rien à faire ici !
- A vos ordre, mon lieutenant."
L'artilleur se retourna vers Lohrâ, lui souriant d'un air bienveillant. Il l'a prit par les épaules, cherchant à l'apaiser et lui demanda son prénom.
Lohrâ lui répondit. Elle lui expliqua aussi qu'elle était arrivée avec le chevalier et qu'elle voulait le retrouver. et vite, car le temps pressait.
L'artilleur l'écouta attentivement. Puis il lui désigna une porte.
" Tu vois cette porte ? La jeune fille acquiesça tandis qu'elle suivait la direction indiquée par l'index du soldat. Tu vas aller par-là. Tu verras des escaliers. Grimpe-les, puis en haut, tu trouveras une énorme cloche. Est-ce que tu pourrais la sonner pour nous ?
- Pourquoi ?
- En la sonnant, tu alerteras toute la ville et nos compagnons affectés ailleurs en ville seront alertés de ce qu'il se passe ici. Et puis, ça aidera sûrement ton ami le chevalier à te retrouver en venant ici."
Lohrâ hocha la tête, satisfaite des explications de l'artilleur. Elle voulait, plus que tout, retrouver Cador et Vellocastus. Eux seuls pouvait la protéger des mercenaires. Sans oublier Cherche-chemin, l'ancien voltigeur ayant beaucoup de ressources;
La jeune fille commença à se diriger vers la porte, lorsque des coups de feu retentirent, à nouveau, dans la cour.
Les mercenaires étaient de retour. Et ils étaient en force : plus d'une cinquantaine.
Les soldats réguliers cherchèrent des abris. Deux d'entre eux furent touchés par les projectiles ennemis avant d'y parvenir. Puis, la riposte ne tarda pas à éclater.
De violents échanges de tirs eurent lieu, à nouveau, et le canon refit entendre le son de son rugissement. Son boulet de fer s'en alla arracher un énorme pan du mur, en face. Plusieurs corps brisés chutèrent avec les morceaux de briques. Quelques morceaux, détachés de leurs corps, s'envolèrent également.
Se relevant prestement, l'artilleur grisonnant repoussa la jeune fille.
" Cours ! Sauve-toi ! Hurla-t'il à Lohrâ."
La jeune fille ne demanda pas son reste et courut vers la porte. Lorsqu'elle la referma, elle aperçut l'artilleur allongé au sol. Une flaque de sang commençant à s'étendre sous lui, le torse perforé par plusieurs impacts de balles.
Lohrâ se dépêcha de finir de fermer la porte, puis de la verrouiller.
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L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ -Récit terminé -
ParanormalAprès leur défaite, sorciers et guerriers Déchus sont retournés panser leurs plaies dans leur lointain pays. Ruminant leur défaite. Préparant leur retour sanglant. Toutefois, certains d'entre eux sont restés au sein de l'Empire, préparant le terrain...