Chapitre 3, partie 2 : A la chasse à la sorcière

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            Il était de notoriété publique que les soldats de la cité n'étaient pas mauvais au combat non plus.

Et au pire, elle courrait très bien et très vite lorsque les circonstances l'exigeaient. Elle n'avait pas du tout l'intention de se faire tuer à cause de deux inconnus. Certainement pas !

Puis, la jeune voleuse les mena au travers des ruelles sombres de la basse ville. Ils s'agissaient des quartiers les plus mal famés de la cité, mais également des plus anciens. Plus anciens encore que le donjon lui-même. Certains dataient de l'époque korrigane.

Les bâtiments étaient décatis et, pour la plupart, tombaient en ruines. Par endroit, on trouvait les traces d'anciennes guerres sur les murs de certains immeubles. Mais plus personne ne savait de quelle guerre il pouvait bien s'agir. Il y en avait eu tellement dans les temps anciens de la Grande Déchéance. Mais c'était il y a tellement longtemps que le peuple avait eu le temps d'oublier. La bibliothèque du donjon recelait encore des traces manuscrites et des histoires des héros de ces guerres oubliées. Mais plus personne ne les consultait, alors...

Ils marchèrent ainsi pendant une bonne heure avant de s'arrêter devant une bâtisse au torchis noir de suie qui fut, autrefois, une auberge. Comme l'indiquait le panneau de bois accroché par une chaîne d'acier toute rouillée en travers du bâtiment. "Au soldat brave" pouvait-on encore y lire. "ça faisait bien longtemps que pas un seul brave soldat n'était passé par cette auberge", dit le sergent.

Il ne pouvait pas avoir plus raison. Cette auberge avait été abandonnée suite à une guerre contre des Déchus quatre siècles plus tôt. Le quart à peine de la population avait survécu aux combats d'alors.

"L'entrée se trouve là jeune fille, demanda soudainement Cador ?

- Si fait m'sieur le chevalier !

- Alors, allons-y, guide-nous à travers les tunnels. Je saurais me souvenir de toi.

- J'y compte bien, répondit Laura. J'y compte bien."

Cador fut surpris par le ton léger qu'employa la jeune fille. Décidément, elle n'avait de cesse de le surprendre. Oui, ça avait été une très bonne idée de lui donner le médaillon de l'Ordre. Elle ferait une bonne recrue. Pas comme son précédent écuyer...

Le chevalier chassa ces pensées de son esprit alors qu'il suivit Laura à l'intérieur de l'auberge. L'odeur forte de moisissure fut la première chose qui le frappa.

Suivi, aussitôt, par les restes de magie imprégnant encore les lieux, après 400 ans.

L'intérieure de l'auberge était sens dessus dessous. Elle avait été laissé en l'état lorsqu'elle avait été abandonnée. Plusieurs tables et chaises étaient brisées. D'anciennes armes traînaient au sol : des épées, des hallebardes, des boucliers... Certaines étaient encore agrippées aux doigts morts des squelettes de leurs anciens propriétaires. Il y avaient des ossements humains un peu partout. Ainsi que quelques armures rouillées de Déchus. Vident depuis bien longtemps, les corps des Déchus se consumant de l'intérieur à leur mort.

D'après ce que l'on en disait, en tout cas.

Alors que Cador observait la pièce, il ressentit toute la magie présente dans la pièce. Il y en avait beaucoup trop pour un endroit qui n'était plus visité, qu'épisodiquement par les "Rats" de la ville. Quelque chose, ou quelqu'un d'autre était passé par ici.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant