Chapitre 6, partie 3 : Une nuit infernale

51 6 1
                                    


            Ils enchaînèrent ainsi, des coups de plus en plus forts. Mais, sans qu'aucun des adversaire ne parviennent à prendre l'ascendant sur l'autre. Le gredin chargea, en hurlant, Vellocastus, mais cette fois il se contenta de le pousser contre le mur avec son bouclier. Il parvint à bloquer le sergent, qui ne pouvait plus se défendre. Alors, le gredin, poussant toujours le sergent contre le mur, leva son arme, se préparant à donner le coup de grâce. Vellocastus jura et maintint son regard rivé dans les yeux injectés de sang de son adversaire. Puisqu'il devait mourir, alors il mourrait en soldat. Quand bien même personne ne le saurait jamais. Exception faite des dieux.

Pourtant le coup ne vint jamais.

Le gredin se mit à hurler, relâchant son étreinte. Le sergent en profita et le repoussa de son bouclier. Puis, d'un revers de son épée, il le décapita promptement, mettant un terme à ce duel. Ce n'est que lorsque son regard croisa celui de la jeune fille, qui était à quelques pas derrière le cadavre du gredin, qu'il réalisa qu'elle respirait fort. Il baissa les yeux vers le corps sans tête du gredin, un poignard était fiché entre ses omoplates. Le poignard de Lohrâ .

Vellocastus se pencha sur le cadavre et en retira le poignard. Il l'essuya sur la tunique du mort et le tendit à la jeune fille.

" Ne range jamais une arme au fourreau s'il y a encore du sang dessus, expliqua-t'il, ton arme rouillerait et s'émousserait. Et un guerrier, sans arme en bon état, verra ses chances de survie fondre comme neige au soleil.

- D'accord m'sieur le sergent.

- Et merci, brave jeune fille."

Lohrâ ne réalisa pas vraiment ce qu'il venait de se passer. Elle avait vu le sergent sur le point de mourir et n'avait pas réfléchit. Elle avait posé les bouteilles, sortit son poignard et frapper de toutes ses forces sur le gredin. Elle ne l'avait pas tué, non. Mais c'est bien grâce à elle que le sergent était encore en vie. Comme on pouvait changer en quelques heures.

Hier encore, elle aurait laissé le gredin égorger le sergent, sans bouger le petit doigt. Elle serait même aller faire les poches du sergent, après. Mais aujourd'hui...

Ils récupérèrent les bouteilles et coururent vers le donjon. Cador les attendaient toujours au même endroit, quelques chiffons à la main.

" Vous en avez trouvé ?

- Cinq seulement, ça suffira ?

- Il le faudra."

Le chevalier prit une première bouteille, fit sauter le bouchon et en but une rasade.

" Ah... Ça fait du bien par où ça passe. Il est parfait.

- Rassurez-moi chevalier, ce n'était pas simplement pour boire un coup que vous nous avez envoyez chercher cet alcool, questionna le sergent ?

- Non, rassurez-vous mon bon sergent, sourit Cador. Voyez-vous, ces choses là-bas sont dénué de toute intelligence, ou presque. La petite parcelle, qu'ils ont en eux, leur suffit à peine à se déplacer et à frapper leur victime. Faites du bruit plus fort que leur victime et ils ne s'intéresseront plus qu'à vous.

- Vous allez les attirer avec ces bouteilles m'sieur, demanda Lohrâ ?

- Tout juste !"

Pendant qu'il parlait, Cador imbiba un des chiffons et l'enfonça dans le goulot de la bouteille. Puis il sortit un briquet en amadou de son manteau et mit le feu au chiffon, éclairant son visage d'un air sinistre.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant