Chapitre 10, partie 1 : Fuyez ! Pour vos Âmes !

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            Tous pouvaient maintenant constater la disparition de la magie noire qui les maintenait prisonniers ici. La Magie ayant reflué telle une vague sur la plage. Le sergent Vellocastus se tourna alors vers ses compagnons.

" Nous devrions reprendre notre route, maintenant. Qui sait combien de temps votre enchantement tiendra chevalier et quelles autres monstruosités nous attendent encore.

- Vous avez raison sergent, nous devrions repartir maintenant. Dit Cador. Quand à l'enchantement, il devrait pouvoir tenir quelques temps. Je pense même qu'il pourra tenir bien plus longtemps que nécessaire. De cela, j'en suis plus que sûr."

Sur ces mots, la petite troupe se remit en marche, avec Cherche-chemin toujours en tête, les guidant au travers des tunnels sous la cité de Gervaldburg. Ils laissèrent là, étendu au sol, le corps du prêtre-garde. Ils n'avaient pas le temps, ni le matériel, pour enterrer le corps. Cador prononça, toutefois, quelques mots rituels, afin d'apaiser cette âme tourmentée et maudite, pour qu'elle puisse trouver son chemin vers le l'Autre Royaume. Cependant, n'étant pas lui-même prêtre, Cador n'avait pas connaissance de tout le rituel nécessaire pour garantir à cette âme le repos éternel, aussi, ne se contentèrent ils que de ces quelques mots, avant de reprendre la route.

Dorénavant, ils purent rapidement avancer dans les tunnels. Puisqu'en effet, la magie noire ayant été détruite sur cette portion, il ne se trouvait plus rien d'autre comme obstacle qu'un peu de poussière sur leur chemin. Ils ne rencontrèrent plus rien qui souhaita, avidement, leur mort.

Toutefois, sous terre, le temps ne filait pas de la même manière qu'en surface. Si, là-haut, le soleil marquait le rythme de la journée et pouvait vous donner une indication précise du moment qu'il était, dans l'obscurité, sous terre, il n'y avait rien pour vous donner une idée du temps qui passait. Vous pouviez très bien, avoir l'impression de marcher depuis plusieurs heures dans l'obscurité, alors qu'en réalité, une vingtaine de minutes tout juste, venaient de s'écouler.

C'était quelque chose de très déroutant pour Lohrâ. Bien qu'elle connaissait ces tunnels, elle ne faisait qu'y transiter, afin d'apporter quelque paquet, au contenu plus ou moins honnête, d'un point de la ville à un autre. Cela ne lui prenait jamais beaucoup de temps. A ce jour, c'était son plus long séjour sous terre. Et, très honnêtement, elle s'en serait bien passé.

La petite fille sentit remuer et gargouiller son estomac. Elle commençait à avoir drôlement faim. Le festin que lui avait offert Cador, trois jours auparavant, déjà, avait été digéré ; quant au repas qu'ils avaient fait la veille à la table du roi des Petits Rats, il semblait avoir été digéré à son tour. Et, bien qu'elle fut une habituée des privations et des régimes forcés, il n'en demeurait pas moins que Lohrâ avait faim.

Les gargouillis produits par le ventre de la petite fille firent lancer à Cador des regards en coin. Lohrâ lui rendit d'abord son regard, mais, lorsqu'un gargouillement, plus insistant que les autres, la fit se plier légèrement, elle une petite moue honteuse. Elle souhaitait paraître forte, pas faible comme toutes les autres filles de son âge.

Levant le bras, Cador ordonna une halte.

Vellocastus s'approcha, afin d'en demander la raison, le chevalier lui expliqua alors qu'ils avaient déjà bien progressé, depuis leur départ de la Cité D'en-dessous et qu'ils devaient profiter de ce moment de calme pour se restaurer un minimum. Après tout, comme le remarqua Cador, ils ne savaient pas à quel autre moment ils pourraient alors reprendre un peu de force et souffler un peu. De plus, le couloir semblait sûr.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant