Chapitre 27 : Le Mot de la Fin

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            Avec la mort de la sorcière, et la fin de la pluie maudite, les vectitöden restant devinrent totalement léthargiques. N'étant plus poussés par leur marionnettiste, ils n'attaquaient plus que de façon encore plus désordonnée et sans aucun élan. Les forces impériales, appuyées par les troupes de miséreux du Roi des Petits Rats, ainsi qu'avec les mercenaires les ayant ralliés, mirent un terme à la non-vie de ces monstres. De nombreux habitants, ayant survécus à cet enfer, sortirent de chez eux, afin de participer à ce que l'on appelait déjà le Grand Nettoyage.

Quelques mercenaires, cependant, étaient restés fidèles à leur défunt employeur, feu le baron Von Hilden. Acculés dans le château par les troupes menées par Vellocastus et le Roi des Petits Rats en personne, ils furent exterminés. Nombre de soldats impériaux et de guerriers pouilleux tombèrent encore, sous les coups des mercenaires, avant que le dernier d'entre eux ne fut occis par le Roi des Petits Rats, de sa main.

Malgré la victoire, les impériaux n'avaient pas le cœur à la fête. Le bilan était bien trop lourd. Beaucoup d'entre eux étaient morts lors de cette terrible nuit. Des régiments entiers avaient disparu, tués par les mercenaires ou les vectitöden, les survivants amalgamés dans les autres régiments, ou bien courant quelque part dans la nature, en pleine déroute. Des familles entières avaient été massacrées dans leur sommeil. Les dégâts matériels étaient, également, considérables.

De plus, avec la mort du baron Von Hilden, on chercha un héritier pour prendre sa succession, ainsi qu'il était stipulé dans les lois impériales. On se tourna vers le Roi des Petits Rats dès lors qu'il proclama être le frère aîné de feu le baron. Si, au départ, personne ne voulut le croire, on croisa rapidement les témoignages de ceux qui avaient côtoyé les enfants du baron père. Beaucoup reconnurent une certaine ressemblance physique, mais aucun ne pouvait être formel. Pas après tant d'années. Finalement, ce fut la magie qui permit de le reconnaître. La congrégation de druides assermentés à la cité usèrent de leur magie, afin de reconnaître les liens de sang. La vérité fut établie : le Roi des Petits Rats était, de son véritable nom, Fannios Von Hilden, disparu lors d'une chasse, il y a plusieurs années et considéré comme mort.

Dès lors, plus aucun doute n'était possible. Fannios fut reconnu comme étant le nouveau baron, protecteur de la cité de Gervaldburg et de ses habitants. En quelques jours, il s'imposa comme un bon dirigeant. Il permit à tous les laissés-pour-compte de Gervaldburg, de refaire surface et de se réintégrer à la société.

Avec autant de victimes, en si peu de temps, il y avait assez d'opportunités pour chacun, pour tirer son épingle du jeu.

Sur ordre du nouveau baron, on comptabilisa les pertes totales militaires, comme civiles. Si le quart des soldats s'était dispersé, aux premières heures de la bataille, au-delà des murs de la cité, on dénombra plus de la moitié des forces totales qui ont été tuées ou blessées, aussi bien face aux mercenaires qu'au vectitöden. Au final, il ne restait que juste assez de combattants pour défendre les portes et quelques portions du mur d'enceinte de la cité.

On procéda donc à un recrutement massif de nouveaux soldats. Parmi les nouvelles recrues, beaucoup étaient d'anciens traîne-savates du Roi des Petits Rats. Ils furent intégrés parmi les régiments existant, représentant, parfois, la majorité des troupes. Certains reçurent des grades d'officiers et commandèrent à des régiments mixtes. Parmi eux, la capitaine Turdicia. Cette-dernière, non contente de se voir attribuer un office, avec une importante solde, fut accueillis par le seigneur-général Dacios, chez lui, en attendant qu'elle eut son propre logement décent.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant