Chapitre 18, partie 4 : Trahison

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            La porte, elle, se tenait toujours fièrement devant les deux hommes. Continuant à les narguer de parvenir à la détruire.

Cador ne put réprimer un juron. Puis, se saisissant à nouveau du tonnelet de poudre, il se mit en devoir d'y glisser plus de poudre. Il bourra la machine. Fit glisser un autre boulet.

Mit à nouveau le feu aux poudres.

Et, dans un grand fracas, le boulet fut expulsé du canon, avec assez de force cette fois-ci. La porte fut pulvérisée. La voie était libre.

Satisfait, le chevalier se dirigea vers la porte lorsque le bruit d'un claquement, suivit par le vrombissement d'une abeille à son oreille, ainsi que par un nouveau claquement, sur le mur face à lui, le fit se stopper net. Le chevalier ne reconnut que trop bien, ce claquement. Il savait, également, qu'aucune abeille saine d'esprit ne viendrait s'aventurer en pareil lieux, à une heure aussi tardive dans la nuit.

De manière brusque, le chevalier se retourna vers l'origine de ce claquement. Il découvrit alors la petite troupe de mercenaires qui se frayaient un chemin dans la cour. La ferme intention de les tuer, lui et Cherche-chemin, se lisait sur leurs visages.

Il comprit ce qui avait provoqué cet étrange bruit. Et, comme il ne l'avait que trop bien deviné, il n'y avait pas plus d'abeille ici que de bonté dans le cœur de la sorcière.

Certains mercenaires étaient armés de mousquet, alors que d'autres avaient des épées ou des hallebardes.

Cador et Cherche-chemin cherchèrent à se mettre, d'abord,à l'abris des mousquets. Pour cela, ils foncèrent droit dans le couloir menant au clocher.

Ils allaient continuer leur course, lorsqu'une nouvelle clameur se fit entendre.

Cador se retourna et découvrit qu'un autre groupe de guerriers venait de faire son apparition dans la cour. Ceux-là, toutefois, étaient des soldats des Forces Régulières.

Ils prirent les mercenaires de flanc et par surprise.

Des échanges de tirs, frénétiques, eurent lieu et plusieurs mercenaires s'écroulèrent au sol, morts. Quelques soldats réguliers furent également touchés.

La lutte au corps-à-corps qui s'ensuivit, devint acharnée. Toutefois, les réguliers prirent rapidement l'avantage et parvinrent à mettre en déroute les derniers mercenaires. La cour était à nouveau impériale.

Cador, quittant son abris, se rapprocha des soldats réguliers, suivit d'un Cherche-chemin quelque peu surprit par un tel coup de chance. Et, bien heureux de ne pas avoir été tué par les mercenaires.

" Qui commande ici ? Demanda Cador.

- Moi, chevalier. Répondit une voix familière.

- Si je m'attendais à ça !

- Sergent Armnios pour vous servir, chevalier.

- Combien êtes-vous sergent ? Demanda Cador.

- Bof... environ une trentaine, répondit vaguement le sergent en se tournant vers ses hommes."

S'ils étaient assurément des Forces Régulières, ils étaient originaires des différents régiments en garnison au château. Une dizaine d'entre eux étaient des tireurs au mousquet, quelques uns avaient une lance ou une hallebarde, mais la majorité était armé d'une épée et d'un long bouclier ovale.

Plusieurs portaient les stigmates dues à de violents combats. Ces hommes, bien qu'épuisés, étaient prêts à en découdre à nouveau.

Et cela plaisait beaucoup au chevalier.

" Avec Cherche-chemin, nous tentions de nous rendre au clocher d'alarme. Il faut prévenir la ville de ce qu'il se passe entre les murs de ce château, avant qu'il ne soit trop tard et que les troupes des mercenaires ne se déversent dans les rues pour tuer tout ce qui porte un uniforme régulier.

- On est avec vous chevalier !"

Hochant la tête, Cador se retourna et marcha d'un pas preste, vers le couloir menant au clocher d'alarme. Il fallait faire vite maintenant.

Le chevalier était heureux que ces hommes fussent apparus au bon moment, leur aide serait précieuse pour ce qui les attendait sûrement en-haut. 

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant