Chapitre 25, partie 3 : Golem

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            Cador para sans difficulté la sorcière, mais cinq nouvelles lames magiques fondirent sur lui. Le combat devint plus intense pour Cador qui dût lutter pour sa survie, avec toutes ses forces, tant physique, que mentale et magique.

Avec son épée, le chevalier retenait la sorcière, de son esprit, il insufflait assez de magie dans sa lame pour la rendre plus solide que jamais. Toutefois, il paraît également au plus pressé, à savoir, détruire l'enchantement de la sorcière qui maintenait les cinq lames mentales dans le plan physique.

Se concentrant, il réussit, à nouveau, à déliter le sortilège de la sorcière. De nouveau, une intense lumière violacée marqua la destruction des lames magiques. Bien que, cette fois, il dût également les briser, les unes après les autres, de coups féroces qui les brisèrent. La sorcière profita de ce moment pour s'éloigner du chevalier.

Observant fixement Cador, elle se mit à murmurer une incantation. Le chevalier vit un des pavés, aux pieds de la sorcière, se détacher du reste du sol et s'élever d'un mètre dans les airs. Il se mit à grossir. Grossir. Bientôt, il dépassa de deux têtes la sorcière, alors que des bras, des pieds et une tête apparurent.

La sorcière venait d'invoquer un des êtres du Grand Néant, lui permettant de "vivre" au travers d'une pierre. Cador savait que ces êtres obéissaient aux sorciers et magiciens les ayant invoqués, au doigt et à l'œil, en guise de remerciement pour cette parodie de vie qu'ils leur offraient. Cependant, réussir une telle invocation n'était pas à la portée du premier magicien venu. La moindre erreur était fatale et plus d'un sorcier s'était retrouvé sous la forme d'un caillou, morceau d'argile ou flaque de boue pour avoir tenter une telle invocation. Sans succès.

Et sans chance de pouvoir inverser le sort, puisqu'il n'avait plus aucune conscience. Sans pour autant être mort. Un sort, bien peu enviable.

Cador savait qu'il affrontait une des plus puissantes sorcières de son temps. Sa seule rage ne lui suffira pas à l'abattre. Il devait trouver autre chose. Mais, surtout, il devait réfléchir.

Tandis que Cador évaluait la nouvelle situation, une immense épée de pierre apparut dans la main droite de l'être de pierre. Posant les pieds au sol, il se mit alors en marche vers Cador, avec la ferme intention de le tuer. Promptement.

Cador prit son pistolet en main, vérifiant qu'il fut chargé. Il était vide.

Le chevalier attrapa une gousse de poudre dans la poche qu'il avait spécialement dévolu au transport de sa poudre noire. Il déchira le haut de la gousse, faite de papier et vida la quasi-totalité de son contenu dans la gueule du canon du pistolet. Il tassa rapidement la poudre, avec la baguette prévue à cet effet.

Le monstre de pierre fut sur lui.

Ayant gardé un œil sur la chose de pierre, le chevalier évita le coup de taille, en se baissant subitement, puis il se faufila entre ses jambes. Lente d'esprit, la créature ne réagit pas assez vite et Cador courrait déjà à l'opposé d'elle.

Finissant de charger son arme, le chevalier continuait de surveiller la créature de pierre, ainsi que son invocatrice.

Hors de portée de la créature, Cador eut assez de temps pour finir de tasser a poudre, avant d'insérer une de ses balles d'argent dans le canon de son arme. Ramenant le chien de l'arme en arrière, puis en glissant un peu de poudre dans la lumière, le chevalier s'apprêta à tirer, lorsque la créature fut sur lui.

L'épée de pierre ne rencontra que le sol, mais l'onde du choc projeta Cador au sol. Roulant sur lui-même, le chevalier se retrouva sur le dos, à la merci du monstre.

L'être du Grand Néant tourna son hideuse tête vers le chevalier. Le regard empreint de haine. Lentement, il tira sa lame de pierre du sol, laissant un immense sillon marquer l'endroit où il avait frappé.

Le chevalier ne pouvait plus s'échapper. Levant le bras, il mit en joue son redoutable adversaire et ouvrit le feu.

La balle d'argent, trois fois bénie, alla se loger directement dans le front de la créature. Un tir d'une précision mortelle.

Un tir qui aurait, à coup sûr, terrassé le moindre ennemi de chair. Seulement, l'être du Grand Néant s'étant incarné dans de la pierre, l'impact de la balle ne fit que le surprendre. Il porta un énorme doigt à son front pour caresser le trou qui marquait le point d'impact de la balle d'argent.

La créature ne sembla pas apprécier cette blessure et hurla de rage vers Cador avant de lever son arme et de frapper de toutes ses forces. Mais le chevalier, aux réflexes encore améliorés par l'adrénaline, roula sur le côté et évita cette terrible attaque.

Cador se releva rapidement et frappa, de son épée, sur le côté du monstre. Ne parvenant qu'à faire sauter un peu de pierre, son attaque ayant été totalement inefficace.

Voyant cela, la sorcière se mit à pouffer de rire. Elle ne pensait pas le chevalier désespéré à se point. Pourtant, son envie de rire lui passa bien vite, alors qu'elle remarque d'étranges zébrures bleues se répandre, sur tout le corps de son esclave de pierre.

L'argent de la balle du chevalier n'avait pas eu pour but de tuer la créature. C'était impossible avec une arme de si petit calibre. Par contre, cela permettait de l'affaiblir assez, en déliant la magie qui la maintenait dans ce monde. Le chevalier n'avait plus, alors, qu'à frapper, la magie contenue dans sa lame détruisant, à chaque coup, un peu plus, les liens de l'être du Grand Néant.

Cependant, ce monstre restait très dangereux. Aussi, Cador dût défendre sa vie, face aux attaques désespérées et formidables, du géant de pierre. Déviant au dernier moment, ou bien en faisant un pas de côté, évitant d'être coupé en deux, dans le sens de la longueur.

Puis, à force de frapper sur la créature, le chevalier parvint à en venir à bout. Lézardé de partout, l'être habitant la pierre ploya le genou et leva un regard plein de haine et de mépris à cet humain l'ayant vaincu. Il poussa un beuglement assourdissant avant de tomber en poussière, que le vent, au sommet du donjon, dispersa rapidement.

Epuisé, mais vainqueur, Cador se tourna vers la sorcière. Il n'en n'avait pas fini avec elle.

Mais elle, elle n'en n'avait pas encore fini avec la cité.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant