Pendant que Lohrâ dormait encore à poings fermés, ils avaient établis un plan pour rentrer dans le château et rôder au sein de celui-ci, sans se faire repérer.
Ils emprunteraient les canalisations les plus larges menant aux cuisines nouvellement installé par le juge Czingorvald. Ces installations étaient assez larges pour laisser passer un homme adulte. A condition de ramper.
De là, ils seraient immédiatement au cœur du château et ne seraient pas repérés par les sentinelles. Ces-dernières ne gardant que les entrées, ou bien surveillant l'extérieur de l'édifice.
Cador expliqua que la sorcière qu'ils traquaient avait un penchant pour le luxe et aimait à toiser les gens de haut. De très haut même. Elle serait probablement dans la partie la plus haute et la plus luxueuse du donjon.
Cherche-chemin émit à son tour l'hypothèse que cette sorcière serait alors dans les appartements privés du baron.
Le chevalier fut assez d'accord avec l'ancien voltigeur. La sorcière pouvait paraître douce et fraîche aux yeux des hommes. La plus belle amante du monde. Par contre, si, comme Cador, vous aviez pu la voir sous sa véritable forme et y survivre pour en parler...
Vellocastus souleva le problème de la garde. Est-ce que la sorcière pouvait corrompre tout un régiment de troupes déjà en place depuis des années ? Ou bien, étaient-ils des traîtres à la solde de l'ennemi ?
C'était un énorme problème. Une bien grande énigme. L'inconnue de l'équation.
Cador ne pouvait rien affirmer. Il ne connaissait pas cette ville. C'était la première fois qu'il s'y rendait et il n'avait jamais croisé aucun régiment de cette ville. Ou alors de très loin sur le champ de bataille, uniquement reconnaissable à leurs drapeaux et étendards.
Cherche-chemin, lui, n'avait plus aucun contact depuis plusieurs années au sein des régiments de la ville. De plus, il était persona non grata dehors. Il ne connaissait pas les régiments. Si ce n'était leur penchant pour la violence contre les gens de la Cité Souterraine pour les régiments de mercenaires.
Seul le sergent pouvait leur parler des troupes stationnées dans le château.
Mais ses explications furent décevantes.
Vellocastus expliqua que depuis que le baron Von Hilden avait pris la place de son père, il avait commencé par congédier un grand nombre de vétérans. Seuls ceux composant des régiments de très haute distinction et pratiquement intouchable avaient été épargnés. Vellocastus en faisait parti. Toutefois, afin de ne pas rester sans défense, le baron procéda à un recrutement massif de voyous, crapules et autres sordides personnages pour porter l'uniforme prestigieux de la cité.
La colère du sergent était tout à fait palpable durant ses explications.
Une fois qu'il eut assez de troupes crapuleuses, le jeune baron décida de changer les affectations : les régiments de renom et au grand passé de combattants d'élites seraient affectés à des avant-postes aux frontières de la baronnie ou bien aux portes de la cité. Les régiments crapuleux seraient affectés aux missions de police et de contrôle des foules, ainsi qu'à la protection rapproché du baron.
Les cas de viols, violences, vols et parfois bien pire que les trois réunis, furent chaque jour plus nombreux. A tel point que des émeutes eurent lieux il y a trois mois de cela. Le baron fit donner la troupe.
Il y eut plus d'une centaine de tués dans les combats parmi les émeutiers et deux fois plus furent emprisonnés et vendus comme esclaves. Bien que cela soit interdit par la Loi Impériale. Beaucoup d'autres furent pendus. Leurs corps étaient d'ailleurs encore exposés deux jours avant l'arrivée de Cador.
Quand aux troupes crapuleuses du baron, ils n'avaient pas subi la moindre perte.
Le chevalier prit la mesure de ce fameux baron. Une de ses hypothèses de départ était qu'il avait été capturé par la sorcière et qu'il pouvait très bien être dans les geôles ou bien mort. Après le récit du sergent, le chevalier raya mentalement cette hypothèse.
Il était bien plus probable que le baron se soit allié à la sorcière. Ou bien qu'il est mis genoux à terre.
La mort de la sorcière ne suffirait pas. Il faudrait aussi s'occuper de toute sa souillure. Baron y compris.
Ils en étaient à peu près là dans leur discussion lorsque Lohrâ commença à bouger et que Cador décida qu'elle avait assez dormis et qu'il était temps de repartir.
Lorsque la jeune fille arriva à leur niveau, ils l'accueillir par des "bonjour" enjoués et souriant. Encore à moitié endormis, la jeune fille marmonna un vague "s'lut" bougon à tous avant de s'asseoir.
Cherche-chemin lui tendit un morceau de viande séchée qu'elle dévora avec appétit. Puis elle en prit un autre. Il prirent alors un encas tous ensemble, avant de ranger leurs couvertures, du moins pour Lohrâ, et leurs dernières affaires, avant de reprendre leur chemin.
Si Lugdum le voulait, ils sortiraient de ces maudits tunnels aujourd'hui et pénétreraient dans le château.

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L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ -Récit terminé -
ParanormalAprès leur défaite, sorciers et guerriers Déchus sont retournés panser leurs plaies dans leur lointain pays. Ruminant leur défaite. Préparant leur retour sanglant. Toutefois, certains d'entre eux sont restés au sein de l'Empire, préparant le terrain...