Chapitre 15, partie 4 : un drôle de bain

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            La pauvre Cassiopius n'eut pas le temps de comprendre ce dont parlait la comtesse qu'elle fut prise de soubresauts. Elle se retrouva à quatre pattes, hurlant de douleur. Son visage se déforma, son nez s'épatant, deux gros furoncles y poussant. Son visage se tortura au point d'en devenir méconnaissable. Elle grossit de façon démesuré, au point que ses vêtements se déchirèrent par endroit. Sa poitrine devaint grosse et bien trop lourde et vint lui tomber au niveau du nombril.

Lorsque la jeune femme se releva, à la place de la belle femme, ne se tenait plus qu'une matrone à l'air patibulaire et dont toute beauté avait disparu. Des larmes coulèrent de ses yeux, pleurant sa jeunesse et sa fraîcheur disparus.

Satisfaite quant au résultat, la comtesse reporta à nouveau son attention sur Sanya, toujours dans les airs.

" Quant à toi, la punition doit être à la hauteur de ta faute. Tu m'as manqué de respect en me répondant, et cela, je ne peux le tolérer. Cracha la comtesse."

Puis, se tournant vers Lohrâ :

" Ce soir, mon futur époux donne une grande fête, afin de célébrer notre prochaine victoire sur nos ennemis. Je vais avoir besoin d'une nouvelle robe. Une qui soit digne d'une princesse impériale. Que penses-tu d'une robe violette ?"

Sans attendre de réponse, la comtesse reporta son regard vers Sanya et eut un ricanement sonore.

La jeune fille resta interdite. Elle n'écoutait pas vraiment ce que lui disait la comtesse, ce qu'il se passait sous ses yeux accaparait toute son attention.

Sanya se mit à hurler.

Lohrâ vit alors les vêtements de la pauvre servante prendre feu et être rapidement consumés, la laissant nue dans les airs et à la vue de tous. Puis, comme si elle était faite de fil, sa peau, puis sa chair se détachèrent d'elle pour former une grosse bobine de fils de chair. ne laissant plus que les os.

A nouveau par réflexe, en clignant des yeux Lohrâ fit affluer la magie en elle et vit alors la scène différemment.

Elle revit l'hideuse femme ridée et fripée que semblait être la comtesse pointer du doigt ce qui restait de la servante. Celle-ci n'était plus qu'un squelette encore recouvert de son âme.

Alors, Lohrâ comprit que la comtesse ne faisait pas que s'attaquer à la chair de la femme, mais aussi à son âme, puisqu'une autre bobine se formait, invisible à l'œil nu, faite à partir de l'âme de la pauvre Sanya.

Lorsque tout fut finit, il ne restait plus que les os, flottant dans les airs.

D'un geste, la comtesse les laissa retomber au sol. Ils allèrent heurter dans un grand fracas le plancher, s'éparpillant en tout sens.

Puis, d'un autre geste du doigt, la comtesse fit se dérouler les bobines de chairs et d'âme autour d'elle. Sa robe pourpre se déchira avant de tomber au sollLaissant la comtesse complètement nue. Puis, les fils s'enroulèrent autour d'elle et commencèrent à former une nouvelle robe.

Celle-ci se décomposait en deux parties : un corset noir, laissant sa poitrine voluptueuse apparaître à la limite de l'indécence, et d'une robe proprement dite, de couleur violette. Lohrâ vit avec sa vision magique le visage grimaçant de la pauvre Sanya s'imprimer fugacement dans la robe avant de disparaître complètement. Entièrement avalée et dévorée par la terrible comtesse.

Une fois ceci fait, la comtesse s'intéressa à nouveau aux os qui trainaient sur le parquet. Et d'un claquement de doigts, ceux-ci se ressoudèrent et le squelette recomposé attendit là.

Voyant toujours à travers la magie, Lohrâ observa alors une sorte d'âme noire prendre possession de ces os. Une lueur maléfique vint alors briller férocement dans les orbites du crâne.

D'un ordre mental, la comtesse envoya ce squelette quelque part ailleurs dans le château, Lohrâ ne savait où.

Lorsque la porte se fut refermer sur le squelette, la comtesse se tourna vers la petite fille et lui sourit de toutes ses dents. Elle fit gonfler sa robe en tournant sur elle-même et demanda à la jeune fille :

" Alors ? Que penses-tu de cette robe ? Crois-tu qu'elle plaira à mon futur époux ?



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Et voilà, la sorcière vous a été présenté ! Autant dire que c'est une véritable méchante ! Tant qu'à faire...

Toutefois, comme les corrections avancent gentiment, vous noterez beaucoup de différences avec la suite. Car j'ai dû entièrement repenser et revoir la Sorcière.


Cependant, je pense que le jeu en valait la chandelle, car cette méchante-ci a plus de personnalité et est à la hauteur des mésaventures qu'ont déjà connu Cador, Lohrâ, Vellocastus et Cherche-chemin, qui d'ailleurs n'en n'ont toujours pas fini avec...

A suivre donc ;)

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant