Chapitre 6, partie 4 : Une nuit infernale

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            Cador décida d'adopter une approche prudente, raisonnant très vite. Ils étaient encore en vie, avaient débarrassés une menace immédiate et mortelle devant le donjon, et ils avaient pu entrer. Donc, le roi les voulaient vivants. Sauf qu'ils étaient sous la menace des gardes, ce qui voulait dire que le roi ne leur faisait pas totalement confiance, non plus.

Le chevalier prit la parole d'un ton léger, avec un fugace sourire en coin aux lèvres :

" Hé bien ! Est-ce là une façon de traiter un allié qui vient tout juste de vous débarrasser d'une horde de créatures mortes-vivantes, commença Cador ?"

Le roi des Petits Rats plissa le front, signe qu'il réfléchissait gravement. Il finit par se détendre un peu et répondit, sur un ton prudent :

" J'espère que vous aurez à cœur de me pardonner cette petite offense, à la bienséance, chevalier. Mais, je trouve tout de même assez troublant, le fait que, plusieurs de mes hommes meurent ou disparaissent dans des tunnels où il n'y avait aucun dangers, il y a quelques jours encore, qu'une horde de ces (le roi fit un geste de la main en direction de l'extérieur)... Choses apparaît soudainement, tuant et dévorant tout sur leur passage. Et puis, vous arrivez, en m'annonçant que c'est, là, l'œuvre d'une sorcière. Avouez que c'est assez troublant ! Qu'est-ce qui me prouve que vous n'êtes pas l'auteur de ces monstruosités ?

- Et bien, tout d'abord, le médaillon de cuivre que je porte sur mon armure, est le symbole de mon ordre. Mais je sais, vous allez me répondre que ça ne prouve rien, que j'aurai pu le voler à un cadavre. Pourtant, peut être que le fait d'avoir éradiqué plusieurs de ces monstres depuis notre rencontre, hier, notamment, pour vous sauver la vie, devrais plus vous aider."

Le roi des Petits Rats était, pour ainsi dire, quasiment convaincu que Cador n'était pas son ennemi. Le chevalier, après un court silence, durant lequel on pouvait entendre les échos du massacre perpétré à l'extérieur du donjon, reprit la parole, avec plus de fermeté dans la voix.

" Et surtout, si mon but avait été de vous éliminer, j'ai eu, depuis hier, une bonne trentaine d'occasion, où j'aurai pu vous tuer, sans que personne ne s'en aperçoive. Pourtant...

- Vous ne l'avez pas fait, compléta le roi."

D'un signe de la main de leur chef, les gardes baissèrent leurs armes, mais ils ne se détendirent pas pour autant. Toutefois, les compagnons de Cador, eux, se détendirent et reprirent leur souffle.

" Je suis un chevalier de l'Ordre, reprit Cador, plus fermement, ma mission est de débarrasser l'Empire Krannien de ses ennemis. Quelque soit leur puissance. J'ai déjà triomphé de nombre d'entre eux. Et je continuerai à en triompher. Avec, ou sans votre aide. Bien qu'elle puisse être déterminante dans les instants à venir."

Le roi baissa légèrement la tête, ils n'avaient fais que perdre du temps en palabrant ici, pendant que ses citoyens se faisaient étriper dans les rues de la Cité du dessous. Il fallait se ressaisir, et vite.

" Alors, chevalier, commençons par sécuriser la cité. Avez-vous une idée de l'élément déclencheur de cette invasion ? Un tunnel qu'il faudrait boucher, peut-être ? Ou bien le cimetière qu'il faudrait brûler ?

- Nenni de tout cela, le départ de cette invasion doit être autre. Les morts ne se relèvent pas comme ça. Il faut toujours une intervention, humaine ou non, d'un être vivant, corrompu, cela va de soi. Il faut donc partir du principe qu'au moins un sorcier soit en ville.

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant