Chapitre 17, partie 3 : La Nuit des Longs Couteaux

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            Le capitaine donna ses ordres en conséquence.

C'est alors que le jumeau parla. Mais, ses forces l'abandonnant, ses paroles ne furent que des murmures que personne ne compri. Le capitaine et le chef des factionnaires se penchèrent sur lui, l'encourageant à répéter ce qu'il venait de dire.

Gastoscius réussit à déglutir difficilement, il avait le goût du sang dans la bouche, mais il parvint à parler.

" Trahison... Le baron... nous a... trahis...

- Tiens bon le coup mon gars, on va te soigner en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Tenta de la rassurer le chef des factionnaires.

- Prévenir... Autres... Trahison..."

Rendant son dernier soupir, l'arbalétrier mourut. Les yeux ouverts. Or, dans tout l'Empire on disait que, lorsqu'un homme mourrait en gardant les yeux ouverts, c'est que d'autres morts allaient suivre la sienne.

" Pauvre type... Soupira le capitaine. Avez-vous eu le temps de voir qui a fait ça ?

- Oui, mon capitaine. Répondit le chef des factionnaires. C'étaient des mercenaires du baron, ils avaient tentés de cacher leurs uniformes mais on a quand même réussi à voir leurs couleurs.

- Des mercenaires ? ça n'a pas de sens !

- Mon capitaine, si je puis me permettre, l'arbalétrier a parlé de trahison.

- Oui, que le baron nous aurait trahis. Mais c'est complètement fou ! pourquoi le baron viendrait-il trahir sa cité et pourquoi ordonnerait-il l'assassinat d'un de ses hommes ? Non, c'est forcément autre chose."

Tout à leurs réflexions, le capitaine et les hommes l'entourant n'entendirent pas tout de suite le tambour. Puis, un des soldats des étages du dessus, accourut vers son supérieur. Tournant la tête dans sa direction, le capitaine savait déjà en voyant les yeux inquiets du soldat et avant qu'il eut le temps de dire quoi que ce soit, que quelque chose n'allait pas.

Puis, le capitaine entendit les tambours.

" Mon capitaine ! Des mouvements de troupes à l'intérieur de la cité ont été repéré et on entend des bruits de combats dans le château !"

Personne dans l'assistance ne comprenait plus rien. Quelles pouvaient bien être ces troupes qui progressaient dans la cité ? Comment étaient-elles entrées dans la cité ? Sans que personne ne fasse rien ? Et ces clameurs de combats dans le château ?

Le capitaine réfléchit à toute vitesse. Il devait prendre une décision. Aussi folle fut-elle.

Finalement, il prit sa décision.

" Que l'on batte le rappel. Je veux voir tout le monde en tenue de combat dans cinq minutes. Sergents ! Faites équiper vos hommes ! et que l'on informe les autres Forces Régulières ! Allons découvrir ce qu'il se passe ici !"

Vellocastus attendait, aux aguets, la moindre trace de trahison autour de lui. Sa patience ne fut pas déçu. Quelques heures seulement après qu'ils furent tous couchés, la porte s'ouvrit en silence. Vellocastus vit alors une dizaines de mercenaires entrer dans la pièce. Ils avaient l'épée au poing et des chiffons entouraient leurs bottes, afin d'étouffer le bruit de leurs pas sur le parquet, leur permettant de rester le plus discret possible.

Les mercenaires commencèrent à se déployer dans la chambre. L'un d'entre eux s'approcha de Vellocastus. Levant son arme, l'homme avait l'intention, clairement affichée, de tuer le sergent dans son sommeil.

Toutefois, Vellocastus ne l'entendit pas de cette oreille.

Prenant son adversaire par surprise, le sergent transperça son cœur de sa lame, cachée sous son drap. Une expression de surprise se dessina sur le mercenaire avant qu'il ne s'écroule, mort.

Le bruit attira le regard des autres mercenaires. Ces-derniers ne parvinrent pas à comprendre tout de suite la situation. Vellocastus profita de ce bref pour instant pour hurler l'alerte.

Ces camarades sergents se réveillèrent en sursaut et, voyant les mercenaires armés, prêts à les tuer, ils empoignèrent leurs lames.

Tout ne devint, alors, que confusion dans la chambrée. Les sergents sautant à la gorge de leurs ennemis, tandis que ceux-ci se défendirent. Mais, l'effet de surprise fut, contre toute attente, du côté des sergents. Et rapidement, tous les mercenaires furent passés au fil de l'épée.

Les sous-officiers des Forces Régulières s'observèrent un court instant, reprenant leur souffle.

" Par Lugdum, c'est quoi ce bordel ? Demanda Fratios.

- Trahison. Lui répondit dans un souffle le doyen. C'est l'heure des traîtres. Il faut lancer l'alerte.

- Je suis d'accord avec le doyen. Dit Fusch. Rejoignons nos hommes et partons au clocher. Nous devrions pouvoir alerter toute la ville comme ça.

- Alors ne perdons pas de temps. Décréta Vellocastus. Retrouvons vos hommes et lançons l'assaut aux traîtres."

Les sergents poussèrent un cri de guerre rageur et guttural, levant leurs épées en l'air.

Ils s'équipèrent de leurs uniformes et armures, puis partirent au pas de course en direction des dortoirs de leurs hommes.

En chemin ils trouvèrent les corps sans vie de plusieurs soldats des Forces Régulières. Ainsi que quelques mercenaires. La trahison avait commencé. Vellocastus espérait simplement que les soldats faisaient front et se battaient. Ce qui permettrait de gagner un peu de temps.

Ses prières furent exaucées lorsqu'ils entendirent les clameurs de combat venant des dortoirs des Forces Régulières de la garnison. Mais de nombreux corps jonchaient le sol. bien trop portaient les couleurs des Forces. Malgré la présence de beaucoup de mercenaires de la Compagnie Blanche.

Débouchant dans la première pièce de l'immense dortoir, les sergents tombèrent nez-à-dos avec les mercenaires. Ils n'hésitèrent pas et se lancèrent aussitôt dans la mêlée. Les mercenaires ne virent pas tout de suite qu'ils étaient aussi attaqués par l'arrière. Mais, lorsque leurs camarades furent poignardés dans le dos, ils durent défendre leur vie.

Bientôt, le poids du nombre des Forces Régulières de la garnison finit par peser dans la balance. Et bientôt, tous les mercenaires dans le dortoir girent au sol. Morts.

Les soldats étaient totalement perdu. Rapidement le sergent Fusch, qui était de leur régiment, prit les choses en main. Bientôt, les soldats finirent de récupérer leur équipement et s'organisèrent. Une partie d'entre eux resteront pour s'occuper des blessés et de les défendre. La majorité partira à l'assaut du clocher.

Pendant ce temps, Vellocastus partit à la recherche de Cador et de Cherche-chemin. Il eut à traverser une bonne partie du château. Seul, il ne pouvait se permettre de combattre plus de deux adversaires à la fois. Aussi, progressait-il en se cachant du mieux qu'il le put. Mais cela le ralentissait bien trop à son goût. Mais, il valait mieux être ralentit que mort.

Alors qu'il grimpait un escalier, il se retrouva face-à-face avec cinq mercenaires.

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L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant