Chapitre 14, partie 2 : Une Prison Dorée

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            Cependant, le chevalier ne broncha pas, ne bougeant pas d'un centimètre. Lançant un bref regard emplis de mépris pour ce petit capitaine, il s'en débarrassa d'une tape sur la main posée sur son épaule, comme à un enfant pas sage.

Puis, tournant à nouveau son regard vers le jeune baron hautain, il sortit d'une poche intérieure, son médaillon ailé de cuivre. Cador reprit la parole :

" Je suis le chevalier Cador Brycham, membre de l'Ordre et dépositaire de l'Epée de Justice. Tonna-t'il. Suis-je en présence du baron Von Hilden ?

Décontenancé, le baron devint un bref instant livide. La réputation des chevaliers de l'Ordre le précédant, Cador observa l'effet sur ce répugnant personnage. Celui-ci était totalement apeuré. L'adage voulait que seuls ceux ayant des choses à se reprocher vis-à-vis de la Loi Impériale puissent avoir peur des chevaliers de l'Ordre.

Le chevalier avait de plus en plus de soupçons de trahison, à l'encontre de cet odieux personnage.

Le jeune baron reprit difficilement la parole :

" Ou... Oui. Je suis le baron Markus Von Hilden. Bégaya t'il.

- Baron, reprit Cador, je vous présente, humblement, mes excuses pour cette malheureuse intrusion en votre demeure."

Surprit de voir le chevalier s'incliner devant lui et abaisser son ton, le baron reprit un petit peu confiance et parla plus distinctement cette fois-ci.

" Messire chevalier, que venez-vous donc faire ici ? Quelle quête a bien pu vous mener jusque dans mon château ancestral ?

- Un dangereux sorcier, j'en ai bien peur, monseigneur.

- Il n'y a aucun sorcier ici, soyez-en assuré messire chevalier."

Le baron mentait très mal, de l'avis de Cador. Un instant de panique était apparu dans ses yeux, lorsque le chevalier parla d'un sorcier. Il espérait simplement que le doute s'insinuerai dans le baron, afin qu'il soit convaincu que Cador et ses compagnons n'étaient pas à la recherche d'une femme. Leur laissant un peu de champ libre.

Cependant, le chevalier avait vu juste sur un point : la sorcière était bien quelque part dans ce château. De plus, elle semblait avoir le concours du jeune baron. Restait à déterminer si ce concours était volontaire ou non.

Cador reprit la conversation :

" Monseigneur, dans notre chasse, mes compagnons et moi-même sommes avons parcouru du chemin, nous menant aux sous-sols de votre glorieuse cité, où nous parvînmes à coincé le sorcier que nous recherchions. Nous l'avons affronté et tué. Malheureusement, nous nous sommes perdu dans ces maudits tunnels souterrains. C'est par l'effet du plus pur hasard, si nous sommes ressorti de ces tunnels en plein milieu de votre demeure."

Le baron se détendit, semblant se satisfaire de ces explications. Il continua d'écouter avec attention.

" Monseigneur, poursuivit Cador, je me permets de vous demander à ce que nous puissions vous acheter un peu de nourriture et un peu de poudre, afin que nous puissions rentrer à Krankdorf où je dois faire mon rapport concernant cette chasse.

- Bien entendu messire chevalier. Répondit le baron après un moment d'hésitation. Mais vous pourriez certainement nous narrer vos aventures à ma table ce soir, peut être ? La route jusqu'à la capitale est longue et dangereuse, même pour une troupe comme la vôtre. Et le soleil sera coucher avant même votre départ. Aussi, je vous pris d'accepter de rester au château pour cette nuit."

L'Epée de Justice, livre I : Lohrâ  -Récit terminé -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant