29.

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Une immense partie de moi rêve de l'embrasser mais la partie restante m'intime de ne pas trop m'enflammer avant que je sois sûre que Framal avait raison et que en effet, Ken veuille bien de moi à nouveau. Championne toute catégorie pour noyer le poisson, je lui demande :

- Pourquoi Nekfeu ? La dernière fois, c'était Nek le Fennec, je capte quedal !

- Trop long comme blaze, ma p'tite !

- Mais alors pourquoi le feu à la fin ? Pour celui que tu as toujours au cul ?

Maso, je suis maso. Je sais que les filles l'aiment beaucoup, ce petit cul et qu'il leur rend bien. Alors pourquoi parler de toutes ces meufs qu'il n'approchera plus ?

Dans tes rêves les plus dingues, Ambre.

- Non, pour celui qui est en moi, me répond-il en levant les yeux au ciel.

Ouf, pas de courant d'air dans ce caveau.

- Mon corps est un brasier tout entier, je n'ai aucune putain d'idée de comment l'éteindre, je sais même pas si j'en ai vraiment envie, reprend-il. Et la foudre contenue dans tes yeux là maintenant, ça ne m'aide pas, ça ne fait qu'entretenir le foyer.

Je ne sais pas comment sont mes yeux, seul lui saurait me le dire, mais je sens mon cœur bouillir intensément en l'entendant me confier qu'il est aussi atteint que moi. Chacun l'exprime différemment, mais on crame autant de l'intérieur. A petit feu chez moi, à coup de grandes flammes chez lui. Rien de plus inspiré ne me vient à l'esprit, peut-être encore en mode battle :

- Y a une lance à incendie devant le bar si tu veux, mais pas celle que tu déclenches quand t'es avec la meuf du Logik !

- Tu sais que t'es une vraie galère, frangine ? Aide-moi à l'éteindre. Reste avec moi, me lâche pas !

Voilà une demande formulée explicitement et clairement. A laquelle je vais répondre par la positive, parce que j'en ai foutrement envie, mais en émettant une seule réserve :

- Si tu me promets d'arrêter de dire des horreurs pareilles à un looser qui n'a rien demandé, je veux bien !

Il soupire comme s'il était soulagé, ou peut-être gavé par ma remarque débile. Reste qu'il éclate de rire, relève les yeux au ciel, pose ses mains sur mes hanches avant de me gronder :

- Ambre, c'est la base d'un Contenders !!

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Sans grande surprise, ni sans grande objectivité non plus, l'arbitre de tout à l'heure déclare vainqueur Nekfeu, applaudit par une foule en délire. Ouais bon, j'abuse un peu. Mais j'aime cette sensation de le voir applaudit vivement pour son taf et son talent. Il checke avec fair-play son adversaire d'un soir avant de venir nous retrouver. Tout le monde trépigne d'impatience d'aller fêter cette victoire chez Doum's qui propose son appartement, en discussion au téléphone avec Sneaz. On passe encore une petite heure dans le caveau avant de se diriger vers la sortie.

Pendant que je discutais avec Flav de tout et de rien, mais surtout de rien, comme si le sujet « Ken » était tabou entre nous, j'ai remarqué que plusieurs filles sont venues féliciter la star du moment. Avec plus ou moins de classe et de retenue. Mais à aucun moment je n'ai pu leur en vouloir puisque c'est pas marqué sur son front que j'ai été engagée auprès de lui pour maitriser son corps en flamme. Et la jalousie, franchement, ce truc de merde qui pourrit les couples, très peu pour moi. Durant mes quatre ans de relation avec Hugo, la seule chose pour laquelle j'étais jalouse, et je n'ai malheureusement pas fait le poids, c'était sa putain de dope. Il m'a trompé qu'une fois avec elle, mais ça a duré une éternité.

De Rock et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant