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- Bonjour toi, souffle contre ma nuque Ken.

Son bras est enroulé autour de mon ventre, qu'il sert délicatement. Je m'étire, mais je sens une vive douleur au niveau de ce dernier. Je me redresse, en me défaisant de l'emprise agréable de Ken. Je soulève mon tee-shirt et tombe nez à nez sur de beaux bleus autour de mon nombril. J'en repère un sur le bras et sur le haut de la poitrine. Les stigmates de cette soirée me rappellent qu'on n'efface pas comme ça le passé. Encore moins le plus récent.

- Salut, je dis non sans réussir à retenir un petit cri de douleur.

Fais pas ta douillette.

Va voir ailleurs si j'y suis, toi.

- Ça va, s'inquiète Ken en s'asseyant à côté de moi.

- Oui, t'inquiète. Juste quelques bleus...

Il soulève mon tee-shirt et remarque à son tour les traces bleutées ourlant mon nombril.

- Faut soigner ça.

- Ken, ce sont des bleus... je n'ai déjà presque rien mis sur...ma brûlure...à l'époque, alors sur trois bleus, faudrait pas abuser.

- Ça me rend ouf...

- Si on peut éviter de remettre sur le tapis la fin de soirée chaotique de hier, s'il te plait ? Retenons le meilleur : votre concert, vous avez déchiré grave, je suis pas encore sûre de te l'avoir assez dit...

- Ambre, arrête...

Je soupire, et vais pour me lever, mais Ken retient mon poignet :

- Si tu as besoin d'en parler... je suis là...

- Non, Ken, je n'ai PLUS envie d'en parler. T'es mon mec, pas mon psy. T'es mignon à vouloir toujours t'inquiéter pour moi, mais ça va le faire. J'ai prévu plein de trucs aujourd'hui. Ça va m'occuper l'esprit.

- Quel genre de trucs ?

- Ramener des affaires de chez moi, acheter deux ou trois trucs, remplir le frigo, et...

- Et ?

- Oh, c'est trois fois rien, mais j'avais pour but de continuer d'étrenner ce studio...

- Trois fois rien, s'offusque Ken.

Je ris, me penche vers lui et l'embrasse. Tandis qu'il se saisit de mes hanches, je le rassure :

- Mais tu vas assurer, non ?

- Tu m'as déjà vu ne pas assurer ? Et t'as pensé à quoi, pour étrenner cet endroit ?

- La douche m'a l'air plutôt pas mal...

A sa mine réjouie, qui s'éclaircit alors qu'il était encore un peu endormi, la marque de son propre bras sur la joue, je me dois de le calmer sur le champ :

- Quand j'aurais ramené des serviettes et des fringues de rechanges.

- Ooh, t'es chiante...

- Je sais, tu me le répètes assez souvent.

- Tu fais rien pour t'améliorer, non plus !

C'en est trop. Oubliant mes bleus, je me jette sur lui pour lui faire payer son insolence. Comme deux gamins, on se chamaille bruyamment. Histoire de bien me faire voir dès le second jour ici.

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Et les montées-descentes de Ken et Mekra, Fram' et Flav dans les escaliers, chargés de mes affaires depuis tout à l'heure ne va pas m'aider à me faire mieux voir. Parce qu'ils se sentent obligés de foutre le bordel, c'est plus fort qu'eux. Non, remonter de la Clio mes quelques cartons au studio ne peut pas se faire dans le calme. Impossible, apparemment.

De Rock et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant