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Yoo !!

Bien profité de ce weekend ensoleillé ?

On est dimanche, vous devez vous attendre à un chapitre badant comme je sais toujours faire... eh ben figurez vous, que pas tout à fait... Il a fait chaud ce weekend, autant prolonger le délire ! Enfin je vous laisse lire...

Bon courage pour demain, en + c'est une petite semaine, alors on kiffe ! :) Tchou. Leilouu

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Le ciel ensoleillé et printanier de cet après-midi a laissé place à un ciel menaçant, gris et franchement déprimant. L'odeur de la pluie, imminente, rôde à travers les rues parisiennes du quartier de Flav.

Dans ma tête, c'est à peu près le même combat.

- Ambre, j'allais t'en parler...

- Tu sais pas comment me foutre dehors c'est ça ? Fallait pas accepter que...

- Tu me prends pour un crevard ? Tu crois que je t'aurais laissée crécher sous un pont ? Les gars m'ont parlé de cette coloc avant que tu ne... débarques en trombe, il complète en esquissant un sourire appuyé en jouant de son pied avec le rebord du trottoir, les mains dans les poches.

- Mais j'ai pas bien compris l'intérêt de ne rien leur dire ?

- Cette idée de coloc, mes gars y tiennent grave. J'me suis dit qu'ils allaient penser que je ne voulais plus me joindre au jet-pro, si je leur disais que j'avais une nouvelle coloc, rien qu'à moi...

Ça se tient.

- En vrai, je trouve plutôt cool l'idée de coloc avec les gars. Je pouvais pas squatter éternellement chez toi. Disons que ça va me motiver à me trouver un vrai chez-moi.

- Tu vas faire comment, demande Ken, curieux. T'as pas...

- Un rond ? Et alors ?

- De travail, je voulais dire. Au studio, tu sers de bouche trou, c'est toi-même qui me l'a dit. T'auras pas de salaire fixe.

Lui non plus à ce que je sache.

- On s'en fout de ça, c'est pas la question. Je suis une grande fille, je me gère déjà.

Permets-moi d'en douter, hein !

Toujours en bas de l'immeuble de Flav, Ken continue à faire mumuse avec ses pieds et le trottoir. Je suis toujours accolée à la façade rêche, une clope qui se consume allègrement entre mes lèvres sèches.

- C'est juste que tu me dis jamais rien. S'il faut à chaque fois que j'aille voir de très près ce qu'il se passe là en-bas pour que tu me balances un truc, tu vas finir sec comme un raisin de Corinthe, en deux-deux !

Alors qu'un couple de vieux, amoureusement enlacés, passe à notre hauteur, au moment où j'évoque sans détour mes séances de torture, Ken éclate de rire. Et les deux vieux se regardent, outrés par mes propos. Ça va, faites pas genre, hein !

- Ce serait un comble pour moi, le grec.

- Pff, je soupire. Les vannes identitaires, ce sera pour une autre fois. C'est sérieux là, je mens alors que je suis moi aussi au bord du fou rire, en train d'imaginer Ken tout fripé et ratatiné.

Mon raisin s'approche de moi, foutant enfin la paix à ce pauvre trottoir qui n'a rien demandé. A force de jouer avec, je n'aurais pas donné cher de la peau de la semelle de ses Blazer, pourtant neuves. Toujours les mains dans les poches, il vient caler son corps contre le mien, me bloquant contre le mur. Prisonnière de Ken, je réalise que mes sentiments sont pris en otage par lui aussi. Ainsi retenue, c'est comme si je m'interdisais dorénavant tout geste irréfléchi et que je pouvais lui pardonner (presque) tout. A commencer par ce projet derrière mon dos, de monter une coloc avec les deux frangins et Sneaz. Au final, ais-je réellement mon mot à dire ?

De Rock et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant