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Samedi 30 juillet. 23h52.

Point de vue Ken

Le départ est prévu pour minuit, et elle n'est toujours pas là. Sa façon à elle de me punir de ma bourde de mercredi ? Pourtant, elle s'est déjà bien lâchée jeudi en me rejoignant comme prévu à la salle de boxe :

- Coucou ma puce, j'ai tenté doucement en la voyant se diriger vers moi.

- C'est quoi ce faux plan de merde que tu m'as fait hier soir ?

- J'étais crevé, je suis rentré pensant faire une micro sieste avant de te rejoindre et...

J'ai regardé le sol, honteux d'avoir à lui mentir. Mekra m'observait de loin, appuyant son regard sur moi, pour me soutenir que son plan était parfait. Mais j'ai préféré être honnête, comme Ambre l'est avec moi.

- J'ai zappé, j'ai marmonné.

- Zappé ?

Elle a grogné comme un rott' enragé, ça m'a presque fait peur.

- Ouais, je sais, ça te doit te paraitre gros, mais on parlait vacances avec les gars... et puis, j'ai essayé de t'appeler, t'as pas répondu.

- Je rêve, elle a rétorqué. Est-ce que monsieur Samaras ne serait pas en train de retourner la situation à son avantage ?

- Pas du tout.

Le reste du S nous écoutait, discrètement, et semblait au bord du fou rire. Wech, y a quoi de drôle à se prendre un savon de ta meuf ?

- Je t'ai attendu, comme une conne et surtout affamée. Puis j'ai fini par m'endormir, crevée. Mais le ventre vide. C'est la faim qui m'a réveillée à 4 h du mat', j'allais plus t'appeler. Heureusement que la boulangerie en bas de chez moi ouvrait 30 minutes après. Parce que si j'avais dû compter sur toi...

- Je suis désolé, j'ai l'air d'un con, je sais vraiment pas quoi te dire.

- Ce qui est fait est fait. Mais je le prends mal, mais grave. Comment t'as pu m'oublier ?

Si seulement j'avais une réponse rationnelle à ça. Je l'ai alors prise dans mes bras, soufflé plusieurs fois de suite « pardon » à l'oreille et proposé de me faire pardonner, à ma manière le reste de la journée, quand le tournage aura pris fin.

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Les gars tiennent plus en place, les bagnoles sont chargées à blinde. Flav s'énerve :

- Heureusement que j'ai dit à tout le monde de prendre le minimum. Y a une machine à laver à la villa, un supermarché à 3 minutes en tire, et toute la literie. Franchement, quand je regarde le sac de Sneaz, je me demande si ce que je dis est clair.

- Fonk', tu parles de Sneaz, se met à rire Lo.

Sneaz fait genre qu'il n'a rien à se reprocher, mais il peut vu la gueule de son sac. Le mien à côté, fait office de trousse de toilette sérieux.

Alors que Flav motive les troupes à monter dans les bagnoles, on s'est tous rejoint sur un parking d'un centre commercial de Montrouge, je crois voir dans les reflets jaunâtres des réverbères du parking une touffe hirsute, un boule se remuant rapidement dans la nuit. Mon cœur rate un étage quand je la vois se mettre à trottiner vers moi. Putain, sortez les violons les gars, j'ai l'impression d'être dans un film.

- Désolée, Bruno voulait plus me lâcher.

J'ai oublié qu'elle passait la soirée au studio pour prendre de l'avance sur la session prévue mercredi et jeudi prochain. Pas grave, elle est là. Je la prends dans mes bras, avant de m'en détacher et attraper son visage, fatigué mais souriant, de mes mains et je verrouille mes lèvres aux siennes durant un long baiser. Le genre de baiser qu'elle m'offre le matin au réveil, ou en me retrouvant le soir après nos journées chargées respectives, et dont je vais devoir m'en passer 5 longs jours. Du baiser, et de tout le reste. De mon Ambrée que j'aime de fou.

De Rock et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant