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Yoo !

En fait, j'ai bien charbonné. Alors je vous livre un petit (désolée, oui, il est assez petit) Chapitre PDV KEN only... :)

Et je pense publier à nouveau Jeudi ou Vendredi et Dimanche. Mais un plus long chapitre, promis. Voili voilou.

Bonne lecture. Bonne soirée. Tchou. Leilou

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Point de vue Ken

Une odeur, ma préférée, celle après une partie de sexe, plane dans ma piaule et vient faire frissonner mes narines. J'ouvre un œil et je me rassure d'un coup. Elle n'est pas partie dans la nuit, après tout ce que je lui raconté. Son petit corps bandant est toujours allongé à côté du mien. Je l'observe tranquillement. Chaque recoin de son visage endormi et presque serein. Ses sourcils épais. Son petit nez légèrement en trompette. Sa bouche ourlée et gourmande. Les minuscules plis dans le coin de ses yeux, clos.

Malgré son cadavre de pilon dans la bouche, la cendre sur ses seins ronds, et mon DBZ ouvert sur le ventre, je ne peux que la trouver belle.

Je n'apprécie pas de fou cette nouvelle manie qu'elle a de fumer des pilons, elle qui qui crachait encore dessus il y a deux mois. Ou trois, quand je le voyais encore avant de jouer au con. Je lui pique le reste du pilon, en prenant soin de ne pas la réveiller. Mais j'ai dû m'y prendre comme un manche. Elle ouvre ses yeux dans lesquels je me plonge immédiatement. Elle a l'air heureuse de me voir. Mais contrariée par quelque chose.

- Bonjour ma belle. Bien dormi ?

Elle s'étire avec la grâce d'un raton laveur, en poussant un cri bizarre, mais je m'en fous. Putain, elle est là. Mais jusqu'à combien de temps ?

En même temps, je lui ai proposé de venir « vivre » ici, alors que c'était tout sauf prévu, et que ça risque de compromettre deux ou trois trucs. Avec les deux reufs, on attend quelques plaquettes de teush, qu'un poto de Mekra devrait nous filer, qu'on doit écouler rapidos si on veut toucher notre part dessus à chacun. J'ai reçu mon dernier relevé des charges pour cette piaule de merde, et c'est pas beau à voir, vu le temps que j'y passe. Mais je dois le payer, si je veux pas d'emmerdes supplémentaires sur le dos.

Peut-être en te trouvant un nouveau travail, légal ?

Ouais, merci, je suis au courant. Ça me gave bien assez d'en venir à dealer avec les deux reuftons, la condamnation pour la hèbs de Mouss m'a bien refroidi. Mais on a dit qu'on le ferait. Ils ont besoin autant que moi de ce blé, je vais pas les lâcher sous prétexte que je flippe de me faire serrer. Au pire, je risque quoi ? Six mois en sursis ? Et après ? Je dois me tenir à carreaux. Et je crois que si Ambre l'apprenait, je prendrais pire que 6 mois au chtar.

Toute façon, la sortie de l'EP se profile à l'horizon. En grande partie grâce à Flav. Sans qui on ne ferait rien de tout ça aujourd'hui. On en a bien conscience, même si on donne plus souvent l'impression de se branler. Ambre a mis la main à la pâte au projet, je trouve ça cool de sa part. Même si ça soule un peu les gars que Flav l'inclue dans nos bails. Au fond, on devrait être heureux qu'elle ait fait bouger les choses avec Flav en s'occupant de toute la paperasse à la con.

Quand le skeud sortira, je compte bien charbonner sévère pour partir sur les routes. Fonk' va nous mitonner une bête de tournée, je le sens. C'est que comme ça qu'on ramassera un max de blé. Pour la vente du skeud, j'en sais rien, Flav m'a dit qu'il gérait déjà tout ça pour nous. Dans tout ça, ce qu'il m'importe c'est de pouvoir faire ce que j'aime faire, rapper avec ma bande de déglinguo. Si Ambre peut être dans les parages, ça peut être encore mieux. Faut quand même que je m'assure que ça ne gêne pas les gars. J'ai cru comprendre qu'entre elle et Mekra, c'est pas l'amour fou. Tu m'étonnes, t'as vu les deux têtes de mules ? Mais je voudrais pas qu'un jour, ça parte en couilles entre eux. Ni pour elle. Ni pour lui.

La barre sur le front à Ambre est de sortie. Elle m'est directement adressée, ce qui me sort de mes pensées. Elle peste parce que je lui ai piqué la fin de son pilon. Qu'est-ce que je disais ?

- Je suis pas sûr que fumer de bon matin soit bon pour toi, je gronde contre mon gré.

- Je décide ce qui est bon pour moi, elle se braque en m'offrant sa plus belle moue.

J'essaie de la fixer sévèrement, mais j'y arrive pas. Sa moue est trop perturbante pour que je sois convaincant.

- Je sais, t'es une grande fille, je réponds sur un ton faussement lassé. Mais si tu l'es réellement, tu saurais me raconter tout le DBZ que tu as lu, non ?

Elle rougie et évite mon regard. Elle veut faire la maligne, elle veut jouer ?

- Euh, bah ya un mec, Sango-quelque chose qui veut tuer... Mister Freeze, un nom du genre, mais il n'y arrive pas, parce que...

- Sûre de ça, je demande hyper sérieusement, mais au bord du fou rire.

Elle se met à bafouiller un truc qu'elle seule comprend.

- Rooo, ça va, j'ai rien compris à ton truc. J'étais fatiguée hier soir.

Je hoche la tête en marmonnant un « mmmh » qui l'incite à continuer à m'avouer qu'elle me balade sévère.

- Et puis, c'est p'tet l'effet du pilon qui m'a...

Elle se planque sous le coussin. Alors je continue à sa place, hyper heureux de la charrier un peu :

- C'est pas plutôt à cause de ta connaissance aigue des mangas qui a fait que tu m'as lu 20 pages à l'envers ??

Elle sort de sa cachette d'un coup, ses grands yeux bruns sortent de leur orbite.

- Tu déconnes, elle me souffle dans un grand sourire gêné.

- Pas le moins du monde, je réplique, mort de rire.

Je passe mon bras derrière sa nuque que je replie pour la rapprocher de moi. De mon autre main, je lui assène une légère savonnette, en prenant le soin particulier d'ébouriffer à donf' sa crinière sauvage.

- Putain, ça turbine sévère là-dedans, plus que ce que je ne croyais.

- Mmh, moque toi, Samaras. La vengeance sera terrible !

De l'avoir dans mes bras, rien que pour moi, contrariée après moi, je me dis qu'en acceptant la proposition de coloc' que Sneaz m'a faite la semaine dernière avec les deux Akrour, je serais bien con. Mais elle l'a dit elle-même. Elle ne restera pas. Et c'est pas ma piaule de luxe qui va la retenir. Elle a besoin de son monde à elle. Je la connais, maintenant.

En attendant de me décider à lui en parler, de me décider tout court, d'un de mes baisers langoureux, je lui fais comprendre que c'est d'un petit-déjeuner spécial dont j'ai besoin histoire d'attaquer comme il se doit cette nouvelle journée.



De Rock et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant