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Point de vue Ken

Je bous. Mais autant d'impatience, que d'inquiétude et que d'énervement. Mais putain, ça devait pas se passer comme ça. À 8 heures, elle devait arriver à la gare, je devais la retrouver, la prendre dans mes bras, sentir son odeur se mêler à la mienne, son cœur battre contre le mien et ses lèvres sur les miennes. Au lieu de ça, on poireaute comme des débiles depuis 8 heures ce matin à cette foutue gare. Et les gens nous regardent chelou, je comprends trop ap' pourquoi. Ah, c'est p'tet parce que Flav s'est lancé dans un beat box pour tuer le temps, et qu'Areno freestyle par-dessus, un bonnet péruvien sur le crâne, par trente-cinq degrés ?

Mon bigo vibre, c'est Jazzy, resté à la baraque qui me prévient de l'arrivée d'Ambre, avec un mec dans une décapotable.

- Hein, c'est une blague, je siffle.

- Détends-toi, il a l'air d'avoir l'âge de nos deux darons réunis et sa décapotable, franchement, même en peinture, je la voudrais pas.

- Ouais, ok c'est bon, on se ramène.

Je raccroche et annonce à tout le monde qu'on peut se rentrer, elle est enfin arrivée. Flav, plutôt détendu jusqu'ici, me dit :

- Putain, c'est pas trop tôt. Elle va m'entendre la ti-peu. J'espère qu'elle aura une bonne excuse de ne pas nous avoir prévenus plus tôt.

- Moi je dis, corvée vaisselle le reste du séjour, balance Areno qui voulait nous accompagner.

Moi je dis rien, monte dans la bagnole et réfléchis si je dois lui en vouloir ou pas ?

Elle n'y peut sans doute rien, tu sais.

Ouais, je sais. Mais c'est pour le principe. Cherche pas, je suis vénère. Et p'tet un brin excité quand même à l'idée de la retrouver, ma princesse.

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Je laisse le temps à Flav de se garer dans la cours de notre maison et sors de la voiture, cours vers l'arrière de la maison et tombe sur tous les occupants restés ici, autour d'Ambre, qui leur raconte la misère pour arriver jusqu'ici.

Elle me voit arriver, s'arrête dans sa petite histoire passionnante et me regarde. Ses sourcils se froncent. Elle ne bouge pas. Moi non plus d'ailleurs. J'attends qu'elle vienne vers moi. Flav et Areno me devancent et foncent droit sur elle pour la prendre dans leur bras en l'engueulant gentiment pour son arrivée tardive.

Gênée, elle me fixe et annonce aux autres :

- Bon, je reprendrais la suite plus tard. Enfin, si ça vous intéresse !

Tout le monde acquiesce et se disperse. Très vite, on se retrouve tous les deux sur la terrasse, à l'ombre de branchages feuillus de cet arbre impressionnant bordant le mur de la maison. Elle déverrouille enfin ses jambes, sublimes dans ce mini short en jeans, son boule un brin serré dedans, et avance vers moi. J'essaie de ne pas bouger, par fierté ou débilité, je sais pas trop, reste que très vite, je la retrouve très proche de moi. Aussi proche que ce long baiser qu'elle m'offre avant de se reculer et murmurer :

- Je gardais le meilleur pour la fin.

Comment voulez-vous qu'avec un regard pareil, une moue comme la sienne, ce baiser enivrant, je lui fasse la misère ? Je suis bien trop heureux de la retrouver pour faire ma mauvaise tête et lui en vouloir pour un truc qu'elle n'a pas cherché.

- Tu m'as manqué, elle ajoute.

- Toi aussi, t'as pas idée.

- Ouais, j'ai p'tet voulu en rajouter un peu en arrivant avec 4 heures de retard.

De Rock et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant