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Yoo ! Bien ?

Bon, replongeons nous dans l'Ambren-gate, après la petite parenthèse citronnée et acidulée du chapitre bonus pour les 69k, festoyées à ma façon hihi. Mais dites-pas le contraire, vous avez kiffé lol ; mais en vrai, c'est moi qui vous kiffe !!

Je me permets de vous remettre la musique qui a tourné en boucle pour l'écriture de ce chapitre. Si ça vous soûle, dites-moi, je freinerais la mélomane qui est en moi lol

Bonne lecture. Bonne soirée. Keep Cool (pour les bachoteuses surtout) :) Tchou. Leilou

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Point de vue Ambre

La chanson française a décidé de squatter le salon pendant une semaine, en non-stop. Ma mère s'est acheté un nouvel album, une grande compil de chansons françaises classées par époques. Et celle des années 90, comme pour concurrencer la période faste du rock, à mes yeux a tourné en boucle tout le long de la semaine. Alors que ma mère reprenait à tue-tête les paroles, moi je les vomissais.

Au début, j'ai réussi à me concentrer suffisamment intensément pour ne pas avoir à subir les soucis de cœur de Pagny, Bruel et compagnie. Je me sentais déjà trop occupée à gérer les miens, vivre, dormir, respirer avec, que rajouter une couche en prêtant une oreille aux leurs me paraissait être de trop. J'ai beau eu réclamer auprès de ma mère de changer de cd, débranché discrètement les enceintes en faisant croire à une panne, ils ne m'ont pas lâché de la semaine. Mais bizarrement, plus les journées ont passé, plus je m'y suis faite. Et je n'entendais plus Céline Dion dire qu'il suffisait d'aimer, ou Pascal qu'il était tombée pour elle. Parce que toutes les voix dans ma tête couvraient à elles seules tous ces timbres mélancoliques, romantiques, torturés, sublimes aux yeux de ma mère.

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Ken est parti de lui-même, conscient que vouloir rester était insensé. Et attendre que je lui demande de partir aurait été la fois de trop, celle sur laquelle je n'aurais sans doute pas fait marche arrière cette fois-ci. Alors il a pris les devants, m'a dit qu'il partait, mais espérait derrière que je prenne du temps pour réfléchir et lui pardonner.

Je l'ai regardé partir, sans se retourner, j'aurais voulu le retenir parce que je trouvais ça facile de me laisser comme ça, seule, rongée par ma propre culpabilité et supporter en plus la sienne. Le retenir pour lui demander ce que « se faire chauffer par une meuf » pouvait signifier pour lui. Et ce que ça pouvait signifier pour nous deux. Mais il avait foutrement raison, je devais prendre du temps pour digérer nos fautes. En espérant qu'il en fasse de même de son côté.

En ruminant une après-midi, une de seules que j'ai eues de libre dans la semaine d'ailleurs, je suis retombée sur mon vieux carnet de correspondance de Terminale, noirci par les colles, les retards, les absences et quelques phrases de poètes, d'écrivains ou de philosophes que j'annotais en cours. En parcourant avec une pointe de nostalgie les quelques pages ayant réussi à traverser l'année scolaire, sans finir en boule au fond d'un caniveau ou de mon sac, mes yeux ont été attirés par une courte phrase de La Rochefoucauld, moraliste et écrivain français qu'on avait rapidement étudié en Littérature.

On pardonne tant que l'on aime

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C'est le lundi soir que j'ai reçu un message de Ken.

Je serais tous les soirs après 19 heures sur les quais, en face du musée Orsay, entre les pont Concorde et Royal. Je suis perdu sans toi. Je t'attends. Je t'aime. Ken

J'ai vite compris que pour lui, réfléchir et revenir vers lui devait me prendre une journée, pas plus. Même si au fond de moi, j'aurais voulu courir jusqu'en face du Musée, perdre mes poumons s'il le fallait, je me suis reprise. C'était trop simple de croire que je pouvais lui pardonner si facilement. Il était perdu, mais moi aussi. Ma discussion avec Flav, chez lui le lendemain de mon anniversaire improvisé, me revenait sans cesse. Avant même que Ken soit parti en tournée, des filles venaient déjà barrer mon chemin.

De Rock et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant