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Yooo !

Bon, publi' avec les poules. Enfin vu l'heure, ce n'est plus de quelques poules dont il est question, mais de toute une basse-cour. Même le dindon est choqué... Bref...

Non, mais je me claque le bide (vous allez finir par croire que ma vie est rythmée par la bouffe - c'est pas tout à fait faux) après avec une cops en mode tacos-burritos-nachos-cerveza lol ; alors dans le doute de ne plus être capable d'appuyer sur deux touches du clavier... lol

Bon allez, bonne lecture. Bonne soirée. Adios los Chicanos ! (ça veut sûrement rien dire mais ça sonnait bien). Leilos (putain mais baffez moi, sérieux !!)

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Excitée à mort, j'avais donné rendez-vous aux garçons du groupe chez Flav pour 20 heures. Sans donner plus de précisions. Au fur et à mesure que ça se rapprochait, je me demandais si je ne faisais pas une connerie. Ils ont toujours revendiqué leur indépendance, leur débrouille. En leur offrant ce matos, c'est comme si je remettais tout ça en cause. Mais bon, c'était acheté, et je n'aurais pas su quoi faire d'une MPC.

Ken est descendu cherché deux ou trois conneries pour l'appartement puis est remonté. J'étais en train de m'entraîner au clavier, de m'acharner sur un foutu passage qui ne voulait pas rentrer. Il a posé brutalement les deux sacs de courses sur la petite table, m'effrayant au passage. J'ai arrêté net ma montée en Si bémol Majeur, et je l'ai entendu soupirer. J'ai pensé de suite que ma présence, qui plus est musicale, commençait à le peser. Alors j'ai balancé, d'un coup, sans bavures :

- T'inquiète, je vais me tirer. J'ai bien vu que je suis de trop ici.

Il a laissé tomber ses bras sur l'amoncellement de conneries salées et sucrées qu'il avait achetées, étalées sur la table. Mon cœur a foiré un battement quand j'ai vu qu'il allait me répondre :

- C'est pas toi...

- Tu soupires alors que je joue mon morceau, tu me parles presque plus depuis hier. Alors je suis en droit de penser que c'est moi...

- Non, c'est moi, j'ai oublié les pizzas à la caisse...

Se mettre dans un état pareil pour deux pizzas ? On me l'a fait pas, à moi. Il y avait autre chose, j'en étais sûre. Alors j'ai reposé sur le clavier sur le lit et je me suis levée pour me mettre face à lui. Ses yeux trahissaient une sorte de malaise, de colère profondément ancrée en lui qui ne demandait qu'à sortir de sa cachette.

- Ken, arrête de me raconter des cracks. Rien à voir avec la pizza. Depuis que tu m'as expliquée pour cette Suga, tu t'es renfermé. Tu parles presque plus. Le pire de tout, tu ne ris même plus. Et tu m'as pas encore touchée.

Il a pincé ses lèvres en fixant le parquet poussiéreux. Ses deux mains plongées dans les poches de son jeans jouaient avec le denim intérieur. Sa jugulaire tambourinait son cou violemment, et ça me faisait presque flipper.

J'ai posé une main sur son bras. Si ce geste pouvait encore m'horrifier, me dégouter sur moi, quelques mois en arrière, j'espérais qu'en le reproduisant sur Ken, cette fois-ci, ça l'aiderait.

J'ai senti sa peau se tendre, se perdre entre des millions de points de chair de poule. Son duvet fin s'est hérissé. Ma main ne voulait plus le lâcher tant qu'il ne m'avait pas dit ce qu'il le chagrinait à ce point.

- C'est pas de ta faute. C'est la mienne. Te parler de Suga, ce qu'elle provoqué chez moi, et qui se répercute aujourd'hui sur toi, ça m'a mis mal. Je me dis que tu ne mérites pas tout ça. Je suis un vrai connard. Je ne suis même pas foutu de te prononcer à voix haute tout ce que je ressens pour toi. Te dire que je t'aime me parait comme impossible sans souffrir. Tout ça à cause d'une sale pute qui a voulu jouer avec moi...

De Rock et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant