De Rock et de Feu

103.

Point de vue Ken

Ayant le pouvoir suprême sur Ambre, avec les ciseaux en main, je la fais languir comme je peux, à mes foutus dépends. Si je m'écoutais, je couperais un grand coup dans la robe, et je la prendrais sur ce bureau branlant. Mais je crains qu'il ne le soit de trop. Et Ambre risquerait d'être déçue.

La partie, débutée y a cinq minutes, bat son plein. J'en suis déjà à trois bretelles, il en reste une. Quelle idée aussi de s'acheter une robe foutue comme ça. Elle pouvait pas la choisir simple ou carrément bustier, ou un bail du genre ? Un simple coup de ciseaux aurait suffi à la délivrer de ce vêtement et m'offrir son corps pour venir m'y fourrer le temps de nous satisfaire mutuellement ?

Non, bien sûr, madame fait dans la complication. Je devrais m'y être habitué depuis le temps, mais faut croire que j'aime faire dans le compliqué, moi aussi. Sinon, pourquoi je me serais épris de cette fille ?

Les deux dernières semaines ont été étonnamment calmes. On a pas mal charbonné avec les répet', des freestyles sur des radios indés et deux concerts sur Paname avec d'autres gars sûrs dans le rap à la capitale. Du coup, je l'ai peu vue, mais au final, je pense que ça l'a aidé à s'organiser derrière pour pouvoir garder la surprise de ce studio, bien au chaud.

L'idée qu'elle ait un chez soi, loin de son daron qui peut pas réellement me blairer, m'enjaille de ouf. Plus besoin de se demander si les gars sont à l'appart, ses vieux dans le leur, une chambre d'hôtel de libre ou une cour vide dans un immeuble à 2 heures du mat' quelque part dans Paris pour qu'on puisse se retrouver tous les deux.

Et dans tout ça, avec son groupe, elle a discuté avec ce mec chelou du label, qu'elle avait presque téj' au bar après leur petit concert, et les autres membres du groupe. Elle n'a rien voulu me dire avant que le projet se concrétise, mais vu le bonheur contenu dans ses pupilles sombres quand elle est passée nous voir chez Elite après le rendez-vous, je présage une bonne nouvelle. Je flippe, égoïstement, à l'idée qu'elle s'éloigne de moi, maintenant qu'elle a ce groupe et que les choses semblent plus concrètes qu'avant avec les trois zinzins débiles.

Le bruit sec du tissu cédant sous la lame aiguisée de mon arme massive, celle qui me fera gagner la partie, me sort de mes égarements pensifs et m'oblige à me replonger direct dans le bain.

Si je veux gagner, faut que je sois plus déter' que ça. Et l'absence de bretelles sur la robe me confirme que la partie est presque finie.

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Point de vue Ambre

Autant je faisais la maligne y a cinq minutes quand Ken me présentait les tenants et aboutissants de la partie, mais là, me sentant à la merci de lui et sa paire de ciseau destructrice, je me suis calmée. Et me laisse faire.

Le froid du métal tempère le temps d'une demi-seconde la chaleur torride occupant mon entièreté corporelle. Sa main venant s'introduire par le bas du jupon n'arrange pas mon état brulant. Il l'a bien compris et vient caresser le haut de mon dos avec les lames, qu'il fait danser sur mon épiderme ultra réceptif. Ma peau s'érige en de millions points. Mon entre-jambe en fait de même. Je ne sais pas si scientifiquement il est possible d'avoir la chair de poule à pareil endroit, mais la sensation est la même. Exquise, en tout cas.

Sa main, douce et intrusive, remonte le long de ma cuisse nue vers ma culotte. Alors que je pense qu'il va l'arracher ou juste tirer dessus, il bifurque vers l'arrière du jupon où il plie le tissu avant de venir avec le ciseau découper lentement, par petite portion, dedans. Il remonte vers le haut, en longeant son ennemie jurée, la fermeture éclair.

Tandis qu'il découpe dans le tissu, son autre main revient finalement vers ma cuisse qu'il masse doucement. Il s'en prend maintenant à ma fesse et abat d'un coup sec, franc, mais relativement doux, la paume de sa main, sur la partie gauche de mon cul, aussi dodue que celle de droite, après tout. La masse graisseuse amortit le choc. Mais pas la sensation érotique diablement puissante que provoque l'onde de choc...