Il déposa mon cappuccino sur la table et s'installa en face de moi. Il retira son blouson puis ses gants. Il déroula son écharpe de son cou et la posa sur ses cuisses. Il enroula ses doigts autour de sa boisson chaude et il me regarda._ « Ça va mieux ? Me demanda-t-il.
_ Hum... Désolé... On aurait pu y rester un peu plus longtemps.
_ Tu n'étais pas en état, me dit-il sérieusement.
_ ... »
Je me sentais minable. Il avait exigé qu'on parte puis on était venu dans ce café. J'avais gâché la sortie. Je me sentais vraiment con. Je ne savais même pas pourquoi j'avais réagi comme ça. C'était idiot, on était d'accord ? Paniquer sans raison... Il devait me prendre pour un boulet, un pauvre type avec un problème psychologique. Je fixai mon café fumant. La crème sur le dessus me donnait envie mais j'allais me brûler, je le savais. « Donner envie », « me brûler »... Elle m'avait donné envie et je m'étais brûlé. Je soupirai. Pourquoi je repensais à ça ? Ha... Car ça allait faire six ans bientôt... Six ans... Il aurait dû avoir six ans. J'eus les larmes aux yeux.
_ « On aurait dû rentrer, me dit-il à voix basse.
_ ...
_ Viens, on rentre, dit-il en se levant.
_ ... Où ?
_ Chez toi. Tu pleures. »
J'essuyai la larme sur ma joue en reniflant. Il se rhabilla et on sortit du café avec nos gobelets chauds. On marcha tous les deux tranquillement alors que j'avais un poids énorme dans le torse. Au bout de six ans, il était peut-être temps que j'en parle, non ? Non, c'était impossible. Je reniflai à plusieurs reprises. On mit une bonne heure pour rentrer chez moi à pieds. On avait fini nos gobelets et jeté à la poubelle. On arriva devant le petit portail de mon immeuble et j'entrai le premier. Je montai les marches doucement et j'ouvris mon appartement. Il me suivit, les mains dans les poches. Je compris qu'il voulait entrer. Je le laissai me suivre sans rien dire puis je fermai la porte derrière lui. Il retira son blouson, son écharpe et les jeta sur un fauteuil. Je fis pareil mais dans des gestes lents et faibles. Je rangeai mes affaires et je m'affalai sur mon canapé. J'avais envie d'hiberner pour cette période. Je voulais m'enfermer et disparaitre pendant un mois. Je me mis en boule sur mon canapé. JungKook s'installa dans le fauteuil sans rien dire. Je fermai les yeux, fatigué.
_ « Hum, c'est le livre dont tu me parlais ? Me demanda-t-il en prenant mon bouquin d'art dans ma bibliothèque.
_ Oui... Soupirai-je.
_ Il est énorme.
_ Oui. »
C'était elle qui me l'avait offert. Mais...
_ « Heu... Attends. »
Je me levai du canapé mais il venait d'ouvrir le bouquin au marque-page. Le marque-page qui était... Il hésita mais comprit. Il venait de la découvrir. Il venait de voir une de mes principales causes de douleur, une de mes souffrances, une de mes plaies qui n'allait jamais se refermer. Je restai figé, debout, devant lui. Il fut perturbé. Il remit le « marque-page » à sa place et ferma le livre. Je fermai les yeux en laissant couler des larmes silencieuses. Je le sentis me prendre dans ses bras. J'ouvris les yeux et je fus surpris car il me serrait vraiment fort. Il me fit mal mais je continuai à pleurer.
VOUS LISEZ
Believe In Me
FanfictionJ'ai des tatouages, des piercings, une libido que je soulage dans des chiottes avec des inconnus, je suis tatoueur professionnel, sans diplôme, juste avec un talent, je suis parano aussi et j'ai un passé qui me torture chaque jour. J'aime boire, fum...