CHAPITRE 17

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PDV de Rose :

Oh non...

- Et vous n'avez rien fait pour la rattraper ?
- Non, m'avoue simplement Florent.
- Vous, vous n'avez rien essayé ! Parce que Maeva et moi, on a essayé de la rattraper mais on n'a pas réussi... Précise Melissa.

Je me prends la tête dans les mains et me masse les tempes...
Mon dieu... Mais qu'est-ce qu'il nous arrive ?

- On fait quoi alors ? Demande Merwan.
- Bah je ne peux pas la laisser comme ça !
- Mais tu n'as plus de bras ! Intervient Mikelangelo.
- Mais si ne vous inquiétez pas et...
- Non, je suis d'accord avec Mikele. Ton bras est en vrac.

Moi qui croyais que Diane m'aiderait...

- Mais c'est ma meilleure amie !
- ...
- Je dois aller la retrouver.
- Non, tu dois surtout aller aux urgences, me conseille Solal.

Personne n'est de mon avis décidément.

- Non, je ne vais pas aux urgences parce que mon amie m'a retourné le bras. Ce n'est pas grave, et puis au pire elle m'a déboité l'épaule ! Ça lui est déjà arrivé quand elle faisait du tennis et... Bon je vais trop loin. Mais après elle est allée chez le kiné puis c'était bon !

J'entends Mikele chuchoter à Florent :

- C'est quoi un kiné ?

Florent le regarda d'un air désespéré...

- C'est l'abréviation de "kinésithérapeute".
- Kinésithéquoi ?
- Laisse tomber Mikele...

Je reprends :

- Maeva ?
- Oui ?
- Tu es d'accord avec moi ?
- Euh... Bah en fait euh...
- Ça, ça veut dire "non"...

Personne ! Vraiment personne n'est de mon avis !

Je me lève de ma chaise, faisant face à toute la troupe. Je suis gênée mais prends mon courage à deux mains.

- Je pars la chercher.
- Non ! Tu restes là !
- Qui m'aime me suive.

Mikele se retourne vers Diane, le regard interrogé. Décidément, il ne doit pas connaître beaucoup d'expressions ! Il va vraiment falloir que je lui donne des cours sur les expressions françaises, vous m'y ferez penser.
Je pousse intérieurement un soupir de désespoir.

- Personne ? Très bien ! J'irai toute seule !
- Hors de question !

Ah ! Florent vient de se réveiller...

- Qu'est-ce qui m'en empêchera ?
- Nous.
- Vous pourrez toujours essayer, je ne lâcherai pas. Parole d'honneur.
- Tu ne partiras pas !

Le ton de sa voix commence à monter.

- Écoutez, je vais d'abord voir à son appartement et...
- Avec nous.
- Et pourquoi ? Je la connais depuis dix ans ! Je peux y aller toute seule.
- Mais au cas où... On... On ne peut pas te laisser toute seule, insiste Melissa.
- Au cas où quoi ?
- Au cas où Victoire fasse une bêtise, complète Solal d'un air sombre.

... Mais... Non ! Victoire ne peut pas faire ça.

- Pourquoi elle en ferait une ?
- Après ce qu'elle vient de nous dire, elle ne sait plus vraiment où elle en est...
- ...
- On ne la connaît pas encore très bien, mais je suis sûr que maintenant, elle pourrait faire quelque chose que nous regretterions toute notre vie...
- NON ! Crié-je, en colère.

Pour que je sois en colère, je vous le dit, c'est qu'il faut vraiment m'énerver.

- Jamais elle ne pourrait faire ce genre de choses. Victoire n'est pas le genre de fille à faire quelque chose sans y avoir réfléchi mille fois avant.
- Elle est pourtant partie sur un coup de tête...
- Elle avait une bonne raison ! Elle n'aurait jamais voulu vous décevoir, vous, THE troupe des comédies musicales ! Elle n'aurait jamais accepté votre aide, vous l'auriez perçu comme un signe de faiblesse ! Et puis sans vous mentir, elle est très têtue.
- Évidemment que non !
- De quoi ? Qu'elle est têtue ou qu'elle est faible ?
- Qu'elle est faible.
- Mais elle, elle le pense. Elle a un gros manque de confiance en elle malgré ce qu'elle laisse paraître en extérieur. Mais je la connaîs mieux que vous tous ici, ce n'est pas un reproche, et je peux vous assurer que ce n'est pas une raison valable pour faire une connerie !

Tu vois Victoire, je te défends bien ! Je tiens tête à la troupe ! Je suis fière de moi.
Hum, reprenons :

- Vous comprenez ?
- Oui mais...
- Mais quoi ?
- Ce que j'ai appris d'elle en un jour, ajoute Merwan, c'est que Victoire est imprévisible ! Elle a plein de côtés différents, plusieurs personnalités différentes et que là, elle serait capable de tout !
- Mais non ! M'obstiné-je.
- Rose... M'interpelle doucement Mikele. Vois la vérité en face...

Il a abandonné son sourire...
Non... Non ! Est-ce qu'il... a raison ?

- Vous pensez vraiment qu'elle pourrait... Le faire ?

Je sens ma gorge se nouer.

- Peut-être... Répond Solal, d'un air encore plus sombre que tout à l'heure.

Florent baisse le regard. Et j'en fait de même.

Non Victoire... Je t'en prie... Ne fais pas ça...

- Bon, je compte la revoir encore vivante. Et je pense que vous aussi... Enfin je l'espère.
- Mais bien sûr que oui ! Me répondent-ils en chœur.

J'avale ma salive pour éviter que ma voix ne déraille de trop, pour éviter de pleurer devant eux. Ça calme instantanément ma voix, même si on peut encore y entendre de l'inquiétude.

- Alors, laissez-moi la chercher, je vous en supplie...
- Tu n'iras pas toute seule, insiste Solal.
- ...
- Je suis d'accord, renchérit Diane.
- J'irai avec qui alors ?
- Euh...
- S'il vous plaît, choisissez, on perd du temps...
- Tu penses qu'elle serait contente de voir qui ?
- Elle vous adore tous... Mais elle préfère Salieri et Aloysia dans la comédie donc... Florent et Melissa peut-être ? Mais elle vous adore vraiment tous !
- D'accord ! Se réjouit Melissa.
- Mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée de faire venir Florent tout de suite, après ce qu'il s'est passé ce matin...
- Pas grave, je comprends... Elle t'a raconté ?
- Oui... Enfin un peu, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle m'a retourné le bras !
- Ah ! C'est ça une clé de bras ! S'exclame Mikelangelo.

En temps normal, j'éclaterai de rire. Mais vu les circonstances...

- Pardon... S'excuse-t-il.

Melissa regarde Florent, se lève puis marche dans ma direction et me demande :

- Bon, on y va ?
- Oui ! On va d'abord voir à l'appartement si elle y est, si oui, on vous appelle, si non bah... On vous appelle aussi pour que nous puissions tous la chercher.
- Ok.

On se dirige tranquillement vers la porte quand Melissa et moi nous regardons dans les yeux. Elle comprend tout de suite le message que je veux lui faire passer.
Je retourne rapidement dans le salon. Je veux leur dire une dernière chose.

- Désolée.
- De quoi ? Demande Diane.
- De vous avoir mal parlé.
- Mais tu ne nous as pas mal parlé ! Tu étais juste en panique pour ta meilleure amie ! Ça se comprend !
- ...
- En tout cas moi, je ne t'en veux pas !

Elle regarde un à un tous ses collègues, recherchant leur avis, puis continue :

- Ils ne t'en veulent pas non plus.
- On peut parler tout seul... Lui fait remarquer Solal.
- Ah ! Oui... Désolée...
- Pas grave... Quant à toi Rose, files retrouver Victoire, ne perdez pas plus de temps.
- Oui ! Cette fois j'y vais, c'est promis ! Euh... Mikele ?
- Oui ?
- Tu devrais t'habiller, tu vas prendre froid. Et je ne pense pas que les fans ne soient contents d'avoir leur Mozart malade, lui dis-je en retenant un petit sourire.
- "Contentes" plutôt, non ? Me demande Solal avec un large sourire.
- De ?
- Que les fans ne soient contentes d'avoir leur Mozart malade.

Je ne prends pas la peine de lui répondre, gênée, prise à mon propre jeu.

Mikele rougit de plus en plus, ce qui cette fois, me fait réellement sourire.

Avant de refermer la porte sur Melissa et moi, je jette un dernier coup d'œil à toute la troupe et plus particulièrement à Florent, guettant sa réaction.
Il prends sa guitare et joue quelques accords, comme pour s'évader de ses problèmes.
En même temps, je le comprends, il y a de quoi...

QUAND LE RIDEAU TOMBE  {FanFiction Mozart l'Opéra Rock}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant