QUAND LE RIDEAU TOMBE {FanFiction Mozart l'Opéra Rock}

CHAPITRE 49 (2/2)

PDV de Victoire :

- Tonton Paul ! Crie la petite quand celui-ci entre dans la chambre.
- Marie ! Tu vas bien ma chérie ?
- Oh oui ! Aujourd'hui on a fait de la peinture avec la maîtresse à l'école !
- Oh c'est vrai ?
- Oui c'était trop bien ! J'ai hâte de le dire à papa ! On va bientôt le voir ?

... Ma petite chérie... Paul me regarde dans les yeux, puis Rose. C'était apparemment le meilleur ami de Romain... Va-t-il lui dire ? Cette tâche est plus que délicate... Il regarde Marie, puis me regarde de nouveau et m'implore, les yeux humides :

- Je... Je n'y arriverai pas...

Je regarde Rose. Elle n'y arrivera pas non plus... Et puis c'est moi... Ma... Faute à moi...
Mais comment je vais faire ?

- Tu n'arriveras pas quoi ? Demande Marie.
- Ma... Marie ? Tenté-je.
- Mais pourquoi vous êtes tous tristes ? Il faut être heureux ! Il faut sourire !

... Quand on dit que la vérité sort de la bouche des enfants... Je m'efforce à sourire.

- Marie... Ça te dirait de venir avec moi ? Essayé-je.
- Où ?! S'exclame-t-elle, impatiente.
- On va marcher !
- Oooh... Fait-elle en baissant les yeux.
- ... Il y a un parc à Saint Denis ? Demandé-je à Paul.
- Oui, pas loin.
- Ok merci, je trouverai. On va au parc !
- Ouaaais !!! On va voir Papa ?

S'il te plaît... Ne me complique pas la tâche...

- ... Non, mais je voudrais te parler de lui.
- Oui !!! Et puis de toute façon, mon papa c'est le meilleur !!!

Elle me prend ma deuxième béquille. De ma main libre, je lui prends la sienne tandis qu'elle s'amuse avec ma béquille. Je jette un dernier coup d'œil à Rose et à Paul. Leurs regards me souhaitent bonne chance. Je ne suis pas prête.

Quinze minutes plus tard

PDV de Victoire :

C'est une vraie puce cette gamine. Elle sautille partout mais elle est attentive et proche des autres. On arrive enfin au parc.

- Tu sais, papa il t'aime beaucoup ! Il a dit qu'il pensait être amoureux de toi, que t'étais une super fille, mais qu'avant il avait dit qu'il ne penserait qu'il tomberait amoureux après maman.
- ... C'est vrai ?
- Oui ! Papa, il est trop content depuis cinq jours ! Mais des fois il pleure...
- ...
- Il pleure et il dit que c'est sûr qu'il partira... Il ne m'a même pas dit où !

... Loin... Très loin...

- En tout cas ma journée était trop bien ! Je veux la raconter à papa ! Tu sais où il est ?
- ...

Ça y est... C'est le moment... Comment m'y prendre... Comment dire à une petite fille de cinq ans que son père est...

- Marie... Ton papa... Romain est...

... Je peux pas lui dire qu'il est mort ! Pas comme ça ! Brusquement ! Cinq ans !

- ... Ton papa est monté dans le ciel.
- Il a pris l'avion ? Vvvvv...

Elle se met à imiter l'avion. Victoire t'es pas douée...

- Non non... Il... Est partit aux cieux.
- C'est quoi la différence ?
- Ce que je veux dire c'est qu'il est parti... Loin... Très loin...
- Et il revient quand ?

... Please help me...

- Il... Ne reviendra... Pas...

Ses yeux se mettent à briller. Des larmes commencent à couler.

- Il... Il m'a abandonnée ?

Pourquoi c'est si compliqué...

- Non non ! Il ne t'a pas abandonnée ! Au contraire...
- Bah pourquoi il ne reviendra pas alors ?

Mais que quelqu'un m'aide... Je vous en conjure...

- Écoute... Il ne viendra plus te voir physiquement mais... Il est là, dis-je en pointant son coeur.
- Mais...
- Il t'aime. Il t'aime et il t'aimera à jamais. Même s'il ne peut plus te le dire, il est en toi. Si tu y penses très fort, tu peux même l'entendre. J'en suis sûre.

Elle ferme les yeux.

- Tu as raison ! Je l'entends !

Elle sort un collier à médaillon ouvrable. Elle l'ouvre et en sort une petite photo de Romain.

- Papa m'a dit quand il m'a donné cette photo : "Où que je sois, et où que je ne sois pas, quand tu regarderas cette photo, dis-toi que je serai toujours là, je t'aime".
- C'est... Magnifique...
- Papa disait comme toi pour maman. Il disait qu'elle était partie au cieux, montée dans le ciel.
- Et bien tu vois ? Aujourd'hui, il est allé retrouver ta maman pour toujours.
- ... Il est content ?
- J'en suis persuadée.

Elle sourit puis se précipite sur moi pour me faire un câlin, entourant mes jambes du fait qu'elle est haute comme trois pommes.

- Faut pas pleurer.

Elle lève la tête et me regarde.

- Bah oui, si papa est content en haut avec maman dans le ciel, il faut être content pour lui !
- Tu... As raison.

Elle se remet à faire l'avion dans le parc.

... Je viens de recevoir la plus belle leçon de ma vie par une enfant de cinq ans.