CHAPITRE 21 (2/3)

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Au même moment, à l'hôpital

PDV de Rose :

        BIP...
                      BIP...
                                    BIP...
                                                  BIP...

J'entends un petit bruit assez constant depuis déjà de longues minutes, mais impossible de dire ce que ça peut être, et depuis quand il est là.

Je ne sais pas quelle heure il est.
Je ne sais pas où je suis.
Je ne sais pas comment je m'y suis retrouvée.
Je ne sais pas qui est là.
Je ne sais pas pourquoi ils sont là.
Je ne sais pas si je suis seule.
Je ne sais pas ce que je fais.
Je ne sais plus rien...
Je ne sais même pas si je sais qui je suis.

Je serre les poings, forçant mon cerveau à me donner des réponses. Je les veux, il me les faut.

PDV de Merwan :

Je suis arrivé à l'hôpital avec Diane il y a trente minutes. Mikele nous a tout expliqué... On peut lire un immense désespoir dans ses yeux comme je n'en ai jamais vu auparavant. Triste, anxieux, effrayé... Diane est choquée, il y a de quoi.

Des flammes me brûlent les yeux. Mais je n'ai pas envie d'y repenser... De repenser à ce... RAH !!! Non ! Arrête d'y penser et de retourner la scène sous tous les angles dans ta tête jusqu'à la fin de tes jours ! Mais je ne peux pas faire autrement...
À chaque fois que je la vois allongée sur le lit, je me remémore la scène... Mais quel connard... Je vais le retrouver et je vais le... RAAAH !!! Arrête d'y repenser je t'ai dit !!! Je ne sais même pas ce qu'elle a... Je pleure, tout comme Diane et Mikele. Je ne les ai jamais vus comme ça, et je ne me suis jamais senti comme ça.

Mikele est adossé au mur, à l'opposé du lit et a le regard dans le vide. Je ne sais même pas s'il a réussi à comprendre pourquoi il était là, dans une chambre d'hôpital... Diane et moi tenons chacun une main de Rose... Elle la droite, moi la gauche... Personne ne dit rien, tous absorbés par nos propres pensées qui se rejoignent autour d'un même sujet. Nous espérons tous la même chose.

PDV de Rose :

Je me sens voler. J'ouvre les yeux. Noir. Tout. Tout est noir. J'ai l'impression d'être enfermée dans une vague au beau milieu de l'océan Atlantique. Ou un tunnel. Je ne sais pas. Je ne sais plus rien. Je regarde droit devant moi. Une lumière... Une lumière... Je n'ai pas peur. Je suis en paix avec les autres et avec moi-même. Je n'ai pas l'impression de faire partie de ce monde. Je n'ai pas de remords, de souvenirs, de sentiments. Juste le calme et la paix autour de moi, je suis apaisée.

Je m'approche de la lumière. Blanche. Un peu vaporeuse. Elle est rassurante. Plus je m'en approche, mieux je me sens. J'ai l'impression de sourire, de tendre la main.

J'entends des voix. Elles m'aiment. Elles viennent de tous les côtés. Ces voix... Je les connais... Un collègue de mon père, mon arrière-grand-père, ma nourrice, une amie, mon arrière-grand-mère, un autre collègue de mon père.

Angeline... C'est celle dont j'entends le plus la voix. Elle m'appelle. Je ne sais pas où elle est. Je cours. Je cours la rejoindre. J'entends... J'entends... J'entends des voix. D'autres voix...

PDV de Diane :

Je pleure, pleure, pleure et pleure encore. Comme tout le monde. Mon dieu mais qu'est-ce qui lui arrive... Un médecin vient nous expliquer la situation dans laquelle est Rose...

- Bonjour, madame, messieurs... Vous êtes de sa famille ?
- Non... Des amis...

Je ne veux pas parler. Je veux rester avec elle, être tranquille.

- Je viens vous expliquer...

Nous tendons tous l'oreille, mais nos regards ne se décrochent pas du lit. Je murmure un petit "non" comme pour m'assurer que ce qu'il s'apprête à nous avouer est faux. Mes deux amis font de même.

- D'après nos spécialistes, cette demoiselle aurait reçu un coup brutal au niveau la tempe, ce qui aurait provoqué un violent déplacement du cerveau entraînant des...
- Docteur ? Le coupe Mikele, les yeux rivés sur Rose. En plus simple et plus court s'il vous plaît.
- Votre amie est plongée dans le coma.

Non... non... Je vois Mikele détourner le regard, complètement malade, et Merwan serrer les poings.

- Nous ne pouvons rien vous assurer en ce qui concerne sa vie future... Nous ne savons pas non plus quand elle pourrait se réveiller... Nous vous en tiendrons évidemment au courant, ne vous en faites pas... Mais nous pensons que ce ne se fera pas avant quelques semaines... Nous sommes désolés...

Non... Non... Ah non non non non non ça va pas être possible ça ! Non non non ! Il ne se passera rien de tout ça ! NON !!! Rien de rien !!!

Ce n'est pas de l'espoir que j'ai en moi. C'est de la rage. La rage de vaincre.

PDV de Mikelangelo :

Non. Non. Non ! NON !!! Elle aura une vie future. Je le sais. Je le sais ! Elle s'en sortira. Je la connais ! Ok, à peine, mais elle s'en sortira !!! Elle s'en sortira ! Elle s'en sortira...

Les larmes coulent de nouveau sur mes joues sans que je puisse faire quoi que soit. Je n'ai pas envie de bouger. J'ai envie de rien faire, je veux qu'on me laisse seul.

Une infirmière s'approche de moi et me prend par les épaules. Elle me demande si ça ira. Je ne lui réponds pas. Je ne bouge toujours pas.

PDV de Rose :

J'entends... J'entends des voix. D'autres voix... Je ne sais pas de qui.
Un homme... Une femme... Une autre femme... Puis quelques secondes après, celle d'autre homme...

PDV de Mikelangelo :

Ma main se dirige sans que je ne m'en rende compte vers ma poche et en sort mon téléphone...

Je n'ai pas envie de parler, mais il va bien falloir que je le fasse...

- Victoire...
- Allô ? Mikele ?

J'essaye de lui expliquer avec le peu de force qu'il me reste...

- ... D'accord... Merci... Merci de m'avoir prévenue...

Je raccroche le téléphone et m'effondre au sol contre le mur, complètement atterré.

QUAND LE RIDEAU TOMBE  {FanFiction Mozart l'Opéra Rock}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant