CHAPITRE 20 (1/2)

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PDV de Rose :

Adossée à un mur, je regarde d'un œil distrait mon téléphone, plus absorbée par le ronronnement des moteurs, crescendo puis decrescendo. C'est à la fois rassurant et stressant.

FLASHBACK

À la maison, après les explications qu'on a eu avec Victoire, Mikele est venu me voir pour me dire que le déjeuner est reporté à demain midi, rendez-vous devant la Gare Montparnasse à midi.
Je suis rentrée avec Victoire à l'appartement. Je la calme et la rassure sans cesse. Enfin, je crois la rassurer mais je ne sais pas si ça marche. J'ai passé toute la soirée seule dans ma chambre à penser. À tout. Des heures et des heures de réflexions ne m'ont pas suffi. Je me suis endormie difficilement. Trop d'images dans la tête, trop de phrases, trop de sentiments, trop de ressentis, trop d'émotions. Trop de tout.
Je pense à mon déjeuner que j'aurai le demain... Ça me fait penser que j'ai totalement oublié d'en parler à Victoire. Je me suis tellement occupée d'elle... Tant pis, je lui dirai ça demain matin.

Après dix heures de sommeil réparateur, je me suis réveillée le sourire aux lèvres, inventant dans ma tête le fil rouge de ma journée spéciale qui est déjà commencée. J'ai tout expliqué à Victoire, elle m'écoute. Ou peut-être pas, je dirai plutôt même qu'elle m'entend. Je préfère la laisser dans sa bulle. Dans ce cas, ça vaut mieux. Je me suis tranquillement préparée. Je n'ai pas sorti le grand jeu. Selon moi, ça ne sert à rien. Enfin, ça ne sert à rien dans mon cas. Oh et puis je ne cherche pas à le séduire non plus !
Je pars de la maison, laissant Victoire seule ce qui ne me rassure pas trop vu son état. Sur le pas de la porte je lui répète :

- On s'envoit des messages hein ?

Obtenant pour seule réponse un "Ouais, ouais" passif.

FIN DU FLASHBACK

Il est midi dix, et il n'est pas là. Je suis arrivée il y a déjà cinq minutes. Je lui envoie un énième message. Qu'est-ce qu'il m'a pris d'arriver à l'heure ? Je sais très bien qu'il est toujours en retard... J'envoie encore des messages quand une main se pose violemment sur le mur, à quelques centimètres seulement de ma tête, me faisant sursauter.
Je l'observe attentivement. Très pâle avec un tatouage sur chaque phalange. Une main d'homme.

- Eh toi !

Un sifflement me perce les tympans. Je rêve ou on vient de me siffler comme si j'étais un chien ?!

Je longe son bras de mon regard pour trouver son visage. Il est blond, mais pas d'un blond naturel, d'un blond décoloré avec les côtés rasés. Il a des yeux noirs desquels ne ressort aucune émotion. L'homme plie son bras pour avoir tout son avant-bras collé au mur. Il se rapproche de moi. Oh non... Ça va pas commencer... Je me concentre pour rester impassible. Je sors mon téléphone et envoie rapidement "au secours" à Victoire, sentant le danger approcher. Espérons-qu'elle le lise. J'ai fait tout ça sans qu'il ne s'en rende compte : j'envoie tellement de messages que je n'ai même plus besoin de regarder mon clavier quand j'en écris, mes doigts sont habitués ! Je peux envoyer des messages sans baisser le regard, c'est ce que j'ai fait, et c'est ce qui a empêché l'homme de me remarquer.

- Eh tu sais que t'es putain de bonne à baiser toi !

Perdue entre choquée et énervée, je me décroche du mur pour m'éloigner, mets mes écouteurs pour l'ignorer et faire comme si je ne l'écoutais pas, mais il m'attrape le bras... Le même bras qui a été retourné la veille par Victoire. Je ne peux m'empêcher de retenir un cri de douleur.

- Aaah !

Je le regarde droit dans les yeux. On se fusille du regard, le mien est noir comme il ne l'a jamais été auparavant. Il resserre de plus en plus sa main, me broyant complètement le bras.

QUAND LE RIDEAU TOMBE  {FanFiction Mozart l'Opéra Rock}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant