CHAPITRE 37 (1/3)

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Le lendemain, 16h00

PDV de Rose :

Ce soir c'est le grand soir... La fameuse interview... Que Victoire ait été invitée me paraît suspect, et à elle aussi. Sans doute pour parler soit de l'affaire des câbles du cinq décembre soit de la rumeur la disant en couple (Je déteste ce mot ! Je l'ai déjà dit ? Peut-être...) avec Mikele.

Étant au sein de la comédie musicale, je peux vous assurer qu'il y a des couples, mais pas celui-là. Pure invention. Comme beaucoup de propos des magazines "people"...

"People" ouais c'est ça ouais. Ça leur poserait un problème de laisser les célébrités vivre leur vie tranquillement ? Quand ils sont sur scène, c'est leur image publique donc là, oui pour les articles. Mais on parle plus d'eux pour leurs histoires d'amours et leurs problèmes familiaux que pour leurs films ou leurs chansons ! "Il faudrait qu'elle revoit l'ordre de ses priorités"... Exactement ça. Ils n'ont pas demandé à être traqués par des paparazzis. Oui, ces journalistes là m'énervent au plus au haut point. C'est que la cours au buzz et au scoop les fait vivre. Et je trouve ça malsain. Voilà.

Aujourd'hui, je ne travaille pas. Personne ne travaille. C'est une journée repos banalisée pour l'interview.

- Salut.

Salutation de Victoire, très enjouée à l'approche de cet événement... Ironie.

- Salut... Lui réponds-je, autant désespérée qu'elle.
- Alors tu viens ou pas ?
- Pour l'interview ? Bonne question...
- T'as pas demandé ?
- Bah je sais pas à qui demander et si c'est aux producteurs je serais trop timide...
- Tu veux que j'aille leur demander à ta place quoi !

Hum... Bonne solution.

- Si ça ne te gène pas, oui, mais sinon non, tu fais comme tu veux.
- ... T'es trop chiante.

En temps normal je lui aurais souri. Cependant, je n'en ai pas très envie actuellement. Pourquoi ? Je repense à ce qu'il s'est passé hier. Je suis partagé entre « Il a osé, le con ! » et « Dis pas ça, tu le regretteras ! ». Je ne suis pas prête d'avancer.

- Bon et tu veux que je les contacte comment ? Me demande Victoire.
- Bah... Par téléphone ?

Elle part chercher son téléphone, puis revient vers moi.

- Choisis.
- Quoi ?
- Un contact et puis tu l'appelles toi-même.
- Fallait le dire si tu ne voulais pas...

Elle soupire et me tend le téléphone que j'attrape.

- Allô ? Demande la voix au téléphone.
- Allô Merwan ouais vraiment désolée si je te dérange mais avec Victoire on ne savait pas quelque chose et on voulait te demander si tu savais...
- Ok vas-y dis.
- Pour l'interview de ce soir... On se demandait si... Enfin si je vous accompagnerais ou pas.
- Ah ! Ça j'en sais rien... Tu veux que je demande à Dove ?
- Euh... Oui je veux bien si tu peux.

Il revient après deux minutes de silence.

- Il a dit que tu n'étais pas invitée donc tu ne pourras pas parler au micro mais si tu veux rester dans les coulisses, ça, oui, il n'y a pas de problème.
- D'accord merci ! Je vais réfléchir ! Peut-être à ce soir alors !
- Bises, à ce soir peut-être.

Je raccroche. « Je vais réfléchir »... Je suis partagée : à la fois je n'ai pas envie de venir par rapport à ce qu'il s'est passé hier, je n'ai pas envie de le voir -et oui, je n'oublierai pas facilement !- mais j'ai aussi envie d'y aller par curiosité, pour savoir ce qu'ils vont dire... Parce que les écouter à la radio, c'est pas pareil ! On ne voit pas leurs expressions, leurs doutes, leurs sentiments... Juste la voix.

Oui. Si je n'y vais pas je risque de le regretter. Tant pis, je prends sur moi. Après tout, j'en ai tellement l'habitude...

Je m'habille mais ne me maquille pas. Honnêtement, je ne vais pas sortir un excuse bidon. Juste être honnête et dire "j'ai la flemme". C'est tout.

Une heure plus tard

PDV de Victoire :

- Rose ! On y va !
- Ouais ouais, j'arrive...
- T'as l'air très motivée...
- Tellement... Toi aussi, ça se voit à ton sublime sourire que tu meurs d'envie de te retrouver sur le grill !
- Ouais... Ils me parlent une fois de la rumeur je les tue !

Ça, et les câbles aussi, s'ils m'en parlent je les tue ! Enfin "tuer"... Serait-ce un mot assez... Fort ? Mais j'ai dit ça juste pour avoir sa réaction à propos de la rumeur... D'ailleurs, ça s'est passé comment hier quand Mikele s'est excusé ? Quand je leur ai demandé, ni l'un ni l'autre n'avait voulu répondre. Rose n'a eu aucune réaction suite à ma remarque, c'est pas normal.

Comme ils nous ont tous deux laissés plantés sur place à l'arrière du PDS, j'ai dû expliquer à Florent la situation, juste avant que les fans l'attaquent. J'ai juste eu le temps de m'échapper avant que les rumeurs ne repartent de plus belle.

J'ai un très mauvais pressentiment à propos de Rose et Mikelangelo. Mes pressentiments sont rarement faux... C'est... Mort ? Mort de chez mort ? Même si je meurs d'envie de la soûler avec ça, je me rends bien compte que je ne devrais pas. Sauf si je veux perdre une amie de dix ans. C'est au choix. Personnellement , mon choix est fait d'avance.

- Ah ouais c'est vrai y'a la rumeur aussi... Je ne me souvenais plus que des câbles...
- Mais c'était pas moi ! Je suis sûre que c'était Marine !
- J'ai jamais dit le contraire. Je te crois. Vu la chance en or qu'on a eu de les rencontrer, tout ça par hasard grâce à Madame Gascarg qui nous a entendu chanter, ça m'étonnerait que tu veuilles tout foutre en l'air en mettant même sa vie en danger !

Madame Gascard, c'est notre professeure de musique. Et c'est vrai... Je ne ruinerai pas une telle occasion. Enfin même si on travaille dans la troupe depuis quand même presque un mois donc on les connais assez bien ! Enfin Rose travaille, c'est sûr ! Moi je suis plus au moins au chômage avec cette affaire des câbles qui s'est rajoutée à mon palmarès de la malchance. Il faut dire que moi je suis un sacré cas quand même...

- Oui...

Je regarde ma montre. Il est dix-sept heures quinze et continue :

- Oui enfin bon là il faudrait y aller ! Il est quinze et l'interview elle est à dix-huit heures !
- Ok bah vas-y alors.
- Pourquoi ? Tu viens pas ?
- Si si ! Je te suis !

Nous sortons précipitamment de l'appartement. Direction leur maison. Ils ne voulaient pas qu'on y aille en transports en commun, au cas où...

On a l'impression d'être traitée comme des princesses avec Rose. Ce qui peut être autant plaisant que déplaisant en fonction des situations. Là j'avoue, c'est déplaisant. Vive la liberté de circuler !

Sur le chemin, ni elle ni moi ne parle : on doit presser le pas.

On arrive finalement devant chez eux.
Ils nous attendaient.

QUAND LE RIDEAU TOMBE  {FanFiction Mozart l'Opéra Rock}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant