QUAND LE RIDEAU TOMBE {FanFiction Mozart l'Opéra Rock}

CHAPITRE 73 (2/2)

Quatorze Mars, Strasbourg, 13h00

PDV de Victoire :

Je suis seule dans la loge technique, tête dans les mains, pensant à tout ce qui se passe pour moi. Deux. Deux semaines que je doit subir les sales coups que Marine me fait. Deux semaines que presque plus personne ne me fait confiance. Deux semaines pendant lesquelles je vis seule.

Sauf quelques minutes par jour, lorsque Merwan décide de me rendre visite. Ça m'étonne que ce soit lui et même pas une fille ou même Florent qui vienne me voir, puisque Merwan est beaucoup plus proche de Rose que de moi, mais sa compagnie me fait quand même très plaisir, surtout pendant cette période où tout le monde s'éloigne de moi.

Mais aujourd'hui, il n'arrive pas en faisant une blague. Il est énervé, lui, le clown, est énervé. Il me raconte que Marine lui a tout répété ce que j'avais dit sur lui. Qu'il était tellement grand et difforme que seul le rôle d'un ivrogne lui allait ainsi qu'il était tellement moche qu'il avait bien besoin du rôle du clown pour se cacher sous tout ce maquillage.

Ah oui aussi j'aurais dit de Diane qu'elle n'était qu'une grosse blondasse chauffeuse de mecs qui n'arrivait même pas à la cheville de Claire, alors qu'elle se croit nettement au-dessus d'elle. Car oui aussi, j'aurais dit qu'il n'y a qu'une Constance Weber qui est Claire et Diane ne pourrait jamais rivaliser avec elle.

Il repart immédiatement, encore plus énervé qu'au début, sans me laisser le temps de me défendre. Encore une fois, un des sales coups de Marine. Évidemment que je n'ai rien fait ni rien dit ! Je ne pense rien de tout ça, pourquoi je l'aurais dit ?! Mais surtout... Comment ils peuvent se laisser berner aussi facilement ?

Florent arrive à son tour dans la loge, dépité. Il n'ose même plus me regarder dans les yeux. Pourquoi ? Apparemment j'aurais aussi insulté Marine de pute et je m'amuserais à cacher son maquillage tous les matins avant que tout le monde n'arrive pour que personne ne me voit et ne me suspecte. Et la pauvre petite Marine se serait effondrée dans les bras de Florent en lui expliquant cela...

Parce que, évidemment, depuis le début je serais fausse avec la troupe et je serais la pire profiteuse qu'elle n'ait jamais vu en vingt-quatre ans d'existence. Mon seul but serait de me faire connaître, d'accéder à la célébrité et c'est pour ça que j'aurais répété que j'étais enceinte aux médias. Pour qu'on puisse entendre et voir plus souvent mon nom puisque sa fréquence d'apparition dans les journaux ne m'était pas suffisante ! ... J'ai envie de l'étriper. Qu'elle meure dans d'atroces souffrances. Même une décapitation irait trop vite.

- Et tu la crois elle ? Lui demandé-je, les larmes aux yeux.
- ...
- Tu peux répondre oui, de toute façon plus personne ne me parle. Même Merwan m'en veut. Je n'ai plus rien à perdre...
- ...
- Vous savez quoi ? Virez-moi directement. Appelle Dove et Albert qu'on en finisse pour de bon. Si vous ne vous rendez pas compte du manège dans lequel elle vous a TOUS mis, et que vous préférez la croire ELLE plutôt que moi et bien virez-moi. Les problèmes s'arrêteront. J'en ai ras-le-bol. Elle vous a retourné le cerveau à une vitesse pas croyable. Je me demande comment elle à fait. Même toi, mon grand frère, mon meilleur ami, tu ne me crois pas...

Il hésite longuement, ses yeux se mettent à briller. Il déglutit et commence :

- J'ai retrouvé les chemises de Salieri dans un pot de peinture rouge acrylique ce matin... Elles sont foutues. Marine m'a dit qu'elle t'a vue les mettre dedans ce matin pendant qu'elle installait son maquillage. Elle a entendu du bruit dans ma loge mais elle est arrivée trop tard... Le pire c'est que des traces de peinture rouge ont été retrouvées sur le lit de Marine dans l'hôtel, pour l'accuser. Les costumières m'ont dit qu'elle essayeront de refaire des chemises bouffantes mais elle ne peuvent rien me promettre. Elles sont incapables de me dire si j'en aurai pour les prochaines représentations...
- Mais c'est pas possible...