CHAPITRE 83

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Dix Juillet, Paris Bercy

PDV de Rose :

Il pleut des pétales de roses sur scène. Ça y est, ce n'est plus bientôt la fin, c'est la fin...

Je ne savais pas si j'irai sur scène pour ce final mais Mikele m'a demandé de venir, sans pour autant lui avoir besoin de lui poser la question. Comme s'il avait lu en moi.

La salle est pleine à craquer. Noire de monde, illuminée par les flashs d'un grand nombre de portables. Le public chante avec nous, Je dors sur des roses et son cri du cœur. Certains prennent des vidéos, d'autres pleurent, quelques-uns se prennent dans les bras. Tout ça aussi bien sur scène que dans le public.

Et oui... C'est la fin... Tout le monde est affecté. Pendant le spectacle, ils ont absolument tous versé une larme. Tous sans exception. Ou au moins une voix tremblotante. Même Florent a versé des larmes lors de l'Assasymphonie.

Mais bon, de ce que je vois, Maeva me semble être la plus touchée... Je m'approche d'elle et lui fais un câlin.

Après de longues minutes trop courtes, le rideau se ferme pour une dernière fois. Maeva s'écroule au sol. Solal reste avec elle. Marjolaine, Diane et Laurie se prennent dans les bras. Mikele fait des embrassades à tout le monde. Florent, toujours accompagné de sa guitare, tente de ne pas trop montrer ses émotions, sans succès. Merwan et Melissa... Ils errent sans but, la tête ailleurs jusqu'à ce qu'ils tombent sur quelqu'un. Cette grande aventure est terminée...

Une fois rhabillés en civils et les dernières dédicaces faites, nous nous retrouvons dans la loge des garçons.

Nous décidons de "fêter" la fin de Mozart l'Opéra Rock en boîte de nuit. Original, n'est-ce pas ? En vérité nous voulons juste profiter des derniers moments que nous passerons tous ensemble. Certes, on se reverra, mais trouver une date qui convienne à tout le monde risque d'être compliqué donc nous nous reverrons quelques uns de temps en temps, mais les moments passés au grand complet risquent de se faire rares...

Évidemment que Mikele et moi allons nous revoir. Je ne sais juste pas comment je vais bien pouvoir faire sachant que j'habite Marseille et lui Paris... J'espère qu'on trouvera un arrangement pour se voir plus souvent.

Arrivés en boîte, commandes prises et servies, ils me racontent d'autres souvenirs qu'ils ont eu pendant ces dernières années avec la troupe.

- Il y a des choses qui m'énervent chez Mikele... Commence Florent en souriant.

L'intéressé pouffe déjà de rire dans son coin.

- Après les spectacles, je me fais souvent des tisanes avec du miel et cætera... Je tourne le dos cinq minutes, et après il n'y a plus rien ! Pareil pour la tarte d'anniversaire d'Emmanuelle ! Elle m'avait laissé la dernière part dans ma loge et... Quand je suis revenu, il ne restait plus que des miettes et un minuscule bout de gâteau !
- J'ai laissé un petit bout, comme ça, symboliquement, se défend Mikele.
- Non non ne t'expliques pas. Tu es fautif, c'est tout. Ne te trouve pas d'excuses, rié-je.

Maeva continue :

- Quand j'étais en collocation avec lui, il ne faisait JAMAIS la vaisselle ! Je te jure, JAMAIS ! J'étais obligée de la faire à chaque fois sinon on était bon à manger dans des assiettes en carton !
- Comment ça tu ne fais pas la vaisselle ?! Je vais te la faire faire, moi ! M'énervé-je faussement envers Mikele.
- C'est pas de ma faute ! Je sais pas faire ! Je suis lent ! Je commence après le repas, et le soir c'est toujours pas fini ! En plus j'utilise beaucoup d'eau !
- Mouais mouais... Je vais te faire prendre des cours de vaisselle moi tu vas voir ! Le préviens-je.
- Sinon les laves-vaisselles c'est bien aussi, m'informe Mikele.
- Non non, ne cherche pas, tu n'y échapperas pas ! Conclus-je en riant.

Solal commence à son tour :

- La première fois que Corentin a fait le photographe pour le mariage entre Wolfgang et Constance ! Oh je m'en souviens ! Il est arrivé en courant sur scène, sauf que les vigiles n'étaient pas au courant qu'il y avait ça dans la mise en scène donc ils ont débarqué sur scène et ils l'ont dégagé violemment. Nous on était morts de rire ! Mikele il n'arrivait plus à se retenir !

C'est bizarre mais... Dès que Mikele parle, j'ai envie de l'embrasser... Ce dernier poursuit :

- Une fois j'étais arrivé sur scène sans me rendre compte que j'étais en train de manger une clémentine ! C'était pour la scène de la mort de Mozart. Je savais pas comment m'en débarrasser. J'ai essayé de la mettre dans l'encrier du bureau puis je l'ai laissée à Nuno qui me l'a remise dans la main je fois que j'étais étendu sur le lit. Après je l'ai discrètement glissée sous l'oreiller. On a traîné cette clémentine pendant toute la scène, c'était très... déstabilisant !
- Non ! Sérieux ? M'étonné-je.
- Oui je te jure.
- Wow. Mon dieu, et bah ça je le savais pas ! Rié-je.

Tout le monde rigole de bon cœur. Quelques minutes plus tard, les garçons partent rechercher des boissons. Diane en profite pour me glisser quelques mots à l'oreille.

- Il t'aime vraiment Mikele, tu sais.

Je ne réponds rien. Je suis incapable de dire quelque chose comme "je sais" ou "j'espère". Je ne vois pas quel type de réponse il faut donner à ces remarques.

- Il a toujours été là pour toi. Enfin nous aussi ! Mais lui c'était plus... Spécial. Pendant le coma, pendant que le fou te retenait et te frappait, pendant que tu le méprisais, même pendant qu'il était avec Angel il était toujours là pour toi ! Me fait remarquer Melissa.

C'est vrai... J'ai seulement mis trop de temps à m'en rendre compte.

- Et puis vous êtes trop mignons tous les deux ! Ajoute Maeva. Vraiment, quand vous êtes ensemble, on dirait que...

Elle s'arrête instantanément en voyant les garçons revenir avec les de verres remplis.

La soirée -enfin la nuit- reprend comme elle avait commencé quand soudain, mon téléphone sonne. Mon visage se crispe à la vue de ce contact.

- C'est qui ? Me demande Mikele.
- Nebout... Soufflé-je.
- Ah...
- Non sérieux j'ai pas envie de répondre mais... Je pense que je n'ai pas réellement le choix.

Je décroche.

- Allô, lancé-je sans émotion.

Tous les regards se posent sur moi.

- ...
- ... D'accord...
- ...
- Oui. J'y serai.
- ...
- Ok bah ils y seront aussi.
- ...
- Au revoir.

Je raccroche, regard dans le vide.

- Il t'as dit quoi ? Me questionne Melissa.
- Le procès est demain. Ils tiennent des personnes depuis plusieurs jours déjà.
- C'est cool alors ! Se réjouit Mikele.
- Et vous devez être là, finis-je glacialement. Apparemment comme vous connaissiez Victoire, vous devez être là.
- Euh... Démarre Florent.
- Je n'en sais pas plus, le coupé-je, yeux dans le vague.
- ... Au moins on sera tous ensemble ! Positive Diane avec un grand sourire.

Je ne lui réponds pas. Je suis sous le choc.

- On les connaît... Ceux qui se sont fait arrêtés...
- C'est qui ? S'empresse de demander Merwan.

Sous tous les regards insistants, je finis par avouer.

- ... La bande de Leblanc, la belle secrétaire brune athlétique du commissariat... Qui avait un penchant pour toi, Florent...

Je le vois se crisper.

- Ce serait elle qui... La chef de tout. Toutes les emmerdes, dont... La mort de Victoire.

Plus personne ne parle.

- Et dans sa bande... Continué-je, une dénommée Marine.

Je lance de nouveau un rapide regard à Florent. Cette nouvelle le fait se tasser encore plus. Il est honteux et ça se voit. Je ne peux rien faire pour lui. Je trouve ça plus judicieux de le faire se remettre de la nouvelle tout seul.

Je les regarde tous. Et dire que c'est probablement une des dernières fois où nous serons tous ensemble... Demain puis... La vie nous le dira.

QUAND LE RIDEAU TOMBE  {FanFiction Mozart l'Opéra Rock}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant