QUAND LE RIDEAU TOMBE {FanFiction Mozart l'Opéra Rock}

CHAPITRE 78 (1/2)

Rouen, quatre Mai

PDV de Rose :

Je n'aurais jamais pensé le faire un jour. Je suis sur les planches, en répétition pour jouer Constance à la représentation du huit mai ! Bien sûr, Dove ne voulait pas au début. Diane ainsi que Laurie l'ont supplié de me laisser la place, pour me faire plaisir. Elles lui ont rabâché que mon rêve serait d'être sur scène pour une représentation d'un spectacle dont j'étais fan il y a déjà plus d'un an. Certes, je l'aime toujours autant mais maintenant, il est devenu mon quotidien, pour mon plus grand plaisir.

Mikele a aussi supplié Dove pour me faire plaisir... Et puis ça nous permettrait de passer du temps sur scène ensemble. Quand je pense que personne n'est au courant qu'on s'est clairement avoué qu'on s'aime et qu'on "sort ensemble" (je DÉTESTE cette expression, je l'utilise uniquement pour me faire comprendre). On ne montre rien lorsqu'on est en public, on n'a pas trop envie que ça se sache. Et puis de toute façon, même en le cachant de la meilleure des façons, ça va finir par se savoir bien assez tôt.

Victoire voulait elle aussi monter sur scène, mais en Aloysia ! Du coup c'est Melissa et Marjolaine qui ont supplié Dove pour lui donner le rôle pour une représentation.

Donc nous voilà, Victoire et Rose, Aloysia et Constance d'un soir. Avant de décider ça, Dove nous a convoquées dans son bureau pour nous entendre chanter. Évidemment, nous avons chanté Six pieds sous terre avec Victoire. Il nous a félicitées pour notre chant et nous a demandé si nous connaissions les répliques et les déplacements de chacune. Évidemment qu'on les connaît ! Nous avons reproduit quelques scènettes avant qu'il accepte.

- On fera des répétitions avec vous deux, et en costumes ! Donc allez voir les costumières. Mais si les robes ne vont pas, vous ne ferez pas Constance et Aloysia, on est d'accord ?
- Oui ! Avions-nous répondu en chœur.

Nous avons fait les essayages, et je fais à peu près la corpulence et la taille de Laurie donc pour moi ça va. En revanche, Victoire est légèrement serrée dans les robes de Melissa, mais les garde puisque celles de Marjolaine ne lui vont pas du tout. Malgré tout, on ne pourra pas jouer le même soir. Dove ne préférait pas trop se risquer tout de même, ce qu'on comprend très bien. C'est sûr qu'on aurait préféré jouer en même temps mais on fait avec ce qu'on nous donne. Je jouerai le huit mai et Victoire jouera le treize mai.

Évidemment, presque toutes mes scènes sont avec Mikele. Pour celles où il est censé m'embrasser, il se contente d'un simple bisou sur la joue pour ne rien laisser paraître ce qui déplaît fortement à Dove. Il nous a répété je ne sais combien de fois "vous ne me faîtes pas ça sur scène ! Sinon je demande à Diane de reprendre son rôle !"

Mais oui mais oui... Bref. Il y aussi des scènes où Mikele est censé embrasser Victoire. Ça me fait bizarre de me le dire mais je m'en fiche. Ce n'est que de la comédie et puis ils sont bien obligés !

Quatre jours plus tard, huit Mai

PDV de Rose :

Voilà. C'est le jour J. Le jour final qui me dira si les heures d'entraînements de chant et de comédie dont j'ai bénéficié ont servi à quelque chose.

Je n'ai vraiment envie de décevoir personne. Ni Dove, ni Albert, ni Victoire, ni les coachs, ni Mikele, ni le public, ni le reste de l'équipe ni tout le monde. Je veux assurer. Mais j'ai peur. J'ai la boule au ventre. Je suis sûre qu'une fois sur scène, je ne voudrais plus la quitter mais pour l'instant j'ai vraiment peur de monter dessus.

Tout monde me rassure quand et comme il le peut. Diane et Laurie sont aux petits soins avec moi.

Dix minutes avant l'ouverture du rideau, je m'isole dans une loge. Je veux me calmer, respirer un grand coup et me dire que tout ira bien. Je pose mes mains sur la table et reste tête baissée.

- Tout ira bien... Me chuchote-t-on à l'oreille.

Je sursaute et me retourne. Mikele.

- Tu m'as fait peur ! Tu voulais que je fasse un arrêt cardiaque ou quoi ?

Je me mets à rigoler.

- Mais non ! Tout se passera bien ! Tu vas monter sur scène et tu vas assurer crois-moi, me rassure-t-il.
- Non non moi je n'en suis pas si sûre. J'ai peur qu'il y ait un problème.
- Un problème ? Tu chantes bien, tu joues bien et t'es belle, il n'y a pas de problème !
- Wahou ! Trop de compliments ! Vous allez me flatter monsieur ! Pardon, maestro ! Dis-je en éclatant de rire.
- C'est juste vrai. Je suis sûr que tu vas réussir et tu sais pourquoi ?
- Parce que tu m'as vue faire pendant les répétitions ?
- Euh... Oui mais je ne pensais pas trop à ça.
- Pourquoi alors ?
- Parce que je t'aime.

... Je rougis, tente de retenir mon sourire et baisse la tête. Il se baisse pour arriver à mon niveau et pose lentement ses lèvres sur les miennes... Il s'arrête au bout de quelques secondes.

- C'est marrant... Commence-t-il.
- De quoi ?
- Tu embrasses comme la première fois. Comme une petite enfant timide.
- Ah... Désolée.
- Non non ! C'est juste que c'est toujours lent et doux et qu'à chaque fois tu fermes les yeux. Normalement au bout d'un moment on fait des bisous rapides mais toi tu ne le fais pas. C'est toujours lent. Ça me fait penser à une enfant, c'est pour ça.
- Ah et bah... Désolée...
- Non non non ça ne me gêne pas ! Au contraire j'aime bien, c'est mignon.

La porte de la loge s'ouvre. Nous nous retournons rapidement. Même si les cours de comédie m'ont peut-être un peu aidée à mieux contrôler mes émotions, c'est compliqué de ne rien laisser paraître.

- Ah Mikele t'es là ! Le rideau s'ouvre dans cinq minutes ! On t'attend ! Le prévient Merwan.
- Ok j'y vais !

Ils partent tous les deux ensemble, Mikele me lance un dernier regard puissant comme pour dire "tu vas tout défoncer !" Ouais, j'aimerais bien "tout défoncer". On verra seulement de quoi le futur sera fait. Ils referment la porte sur eux et je me retrouve seule en compagnie de ma solitude dans cette loge.

Je souris inconsciemment. Embrasser comme une enfant ? Ça existe ? C'est possible ? Je ne savais pas... Son rapide passage m'a mis un peu de baume au cœur et m'a aidée à me rassurer.

Allez... Je monte sur scène dans une vingtaine de minutes... Courage... Je monterai sur scène avec Laurie et Marjolaine de toute façon, elles me rassureront. Enfin j'espère ! Je reste derrière les rideaux. Tout le monde s'agite silencieusement. C'est une véritable fourmilière que je découvre aujourd'hui, seul jour où je quitte ma loge maquillage pour sortir de mes sentiers battus.

- Rose ! M'interpelle une voix derrière moi. T'en fais pas ça va aller ! Me rassure Victoire.
- Toi tu es plus habituée à la scène que moi...
- C'est normal d'avoir le trac. Et je te rappelle qu'en cours on faisait du théâtre et du chant, et on a eu des cours intensifs ces derniers jours. Tu ne te planteras pas.
- Oui...
- Par contre, Mikelangelo était avec toi... Et tu ne sais pas mentir. Il s'est passé un truc entre vous deux les "amis" ?
- Non, on est amis quoi, dis-je innocemment.
- ... Je t'ai à l'œil... Je vais gérer les lumières. Je te verrai, soit en sûre, m'affirme-t-elle en s'en allant.

Le temps passe... L'ouverture. Penser l'impossible. L'arrivée sonore de Mikele. Son départ avec sa mère. La chanson de l'aubergiste. Le trublion. Fridolin Weber qui lui propose de venir à la maison "boire un chocolat... Avec votre maman !"

... Oh non...

- Laurie, Marjolaine et Rose, c'est à vous, m'assure un des membres technique.

C'est bien ce que je disais... "... Oh non..."
Et dire que Victoire me regarde mais que je ne peux pas la voir... Oh et puis je vais chanter devant des milliers de personnes ! Non non s'il vous plaît, faîtes que tout se passe bien !