CHAPITRE 33

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Le lendemain

PDV de Rose :

J'ai un rendez-vous au Palais des Sports à neuf heures pour commencer à me familiariser avec toute l'équipe et avec le maquillage. Je ne suis pas très zen, mais je n'ai pas non plus le cœur qui s'emballe.

Justine et Cécile dorment chez nous. Il est évident qu'elles ne se sont pas réservées de chambre d'hôtel. À vrai dire, ça ne me dérange pas du tout qu'elles squattent chez moi, j'adore avoir de la compagnie. Surtout leur compagnie. Elles dorment dans le salon sur le canapé. Enfin, elles essaient tant bien que mal de se le partager...

Je le sais puisqu'elles sont encore actuellement en train de dormir. Ma cousine ronfle... Fort, très fort. Et s'étale. Beaucoup. Pour le plus grand malheur de Cécile qui, malgré son sommeil, manifeste bien son mécontentement par des petits coups de pied. De les voir dormir encore si profondément à cette heure-ci... Bon ok, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Mais bref.

Donc de les voir encore dormir si profondément me fait penser que toute la troupe m'a vue ainsi pendant deux semaines. Je sais que je n'y suis pour rien dans mon coma, mais ce n'est pas pour autant que je m'en veux pas. Je m'en veux, même si je sais que ça ne sert à rien, le mal a déjà été fait...

Je finis de manger tranquillement mon petit-déjeuner. Il est huit heures et quart. Victoire s'est réveillée en même temps que moi, à huit heures.

Je m'habille, me lave les dents, me maquille et me coiffe. Une fois prête, je mets mes chaussures et attends patiemment devant la porte que Victoire finisse de se préparer. Il est huit heures quarante.

Quelques secondes plus tard, Victoire est enfin prête. Je laisse un message sur la table pour prévenir nos hôtes de notre sortie puis nous partons en direction du Palais des Sports.

- Ça va toi ? Me demande-t-elle sur le chemin.

Mais quelle question...

- Oui, pourquoi ça n'irait pas ?
- C'est notre première journée de "travail", peut-être que tu stresses !
- Ah oui... Ah bah non alors, je ne suis pas stressée. En même temps je stresse beaucoup moins que toi, donc c'est normal !

Je ne sais pas ce qu'elle me répond, je ne l'écoute pas, je suis trop dans mes pensées.

Et oui, encore !
...
Euh... Attendez... Je viens de capter un truc là... Je ne sais pas quelle émotion je ressens mais... Le baiser qui m'a réveillée... C'était mon premier... Déroulé dans un contexte plus ou moins bizarre... Je ne me sens pas trop bien à la suite de cette idée. Ça me perturbe de me le dire. En était-ce un forcé ? Je me le demande.
Certains arguments me prouvent que oui, d'autres, le contraire.

Nous sommes déjà arrivées en face du Palais des Sports. Il y a quelques passants et déjà quelques fans. Nous allons devant la porte. Victoire sonne, c'est Albert lui-même qui vient nous ouvrir. Je me retourne pour voir des fans qui nous toisent et chuchotent à l'oreille de leurs copines. Génial. Ça commence déjà ? Les ragots, je veux dire...

- Rose et Victoire ?
- Oui, bonjour ! Commencé-je.
- Salut ! Alors vous êtes prêtes pour votre première journée ?

Euh... Bof...

- Oui ! Ça va être génial, je n'en doute pas ! S'enthousiasme Victoire.
- Oh oui ! Bon, rentrez, ne restez pas dehors, je vais vous faire visiter !

Une demie-heure de visite après, nous nous retrouvons dans la salle de spectacle. Le meilleur pour la fin, comme on dit. La salle est immense, grandiose et remplie de sièges bleus. C'est seulement la deuxième fois que je la vois vide, ça fait bizarre.

La scène est occupée par Florent et Yamin qui révisent leurs scènes sous l'œil exigeant de Dove. J'adore ce duo. Le meilleur, selon moi. Florent nous fait un petit signe de la main et Yamin des clins d'œils vraiment très... Discrets... Ironie, évidemment.

Je me dirige vers la loge maquillage ; la visite est finie. Je pousse doucement la porte. C'est le calme plat dans la pièce, pas un chat. Elle est spacieuse. Une longue table longe le mur avec un immense miroir longeant le mur lui aussi. Des pinceaux, des fonds de teints, des poudres, des mascaras, des blushs -n'est-ce pas, Yamin ?-, des fards à paupières, des paillettes et des faux-cils trônent sur la table. Je m'approche de tout le maquillage. Ma curiosité l'emporte. Je soulève tous les produits un par un, observant leur composition et leurs propriétés. C'est vraiment loin d'être du maquillage de marché...

J'entends la porte s'ouvrir et grincer. Je sursaute puis me retourne. C'est Solal. Il vient me passer le bonjour. Ce que je lui rends volontairement.

Mon téléphone sonne. Je décroche, Solal toujours à côté de moi.

- Allô ?
- Allô, c'est Océane ! Qu'est-ce que tu fous ?
- Quoi ?
- Qu'est-ce que tu fous ?
- Mais de quoi ?
- Ça fait deux mois que tu viens plus en cours !
- Euh oui, et ?
- Et bah reviens !
- Mais j'avais prévenu les profs que je ne pouvais pas venir pendant quelques jours à cause d'un voyage à Paris !
- Quelques jours sont-ce deux mois ?

C'est vrai... Pourquoi est-ce que je ne vais plus en cours ? Ça fait un mois que je suis sensée être revenue !

- Non ! Mais je leur avais demandé de nous laisser un mois avec Victoire...
- D'accord, alors je te repose ma question : un mois est-ce deux mois ?
- Euh... Non...
- Voilà ! Et puis qu'est-ce que tu fiches à Paris ?! T'apprends par cœur tous les noms de rue ?!
- Non je suis...
- T'es quoi ?
- J'ai rencontré Mozart L'Opéra Rock et...
- Et quoi ?
- Et...

Je ne sais pas comment le dire.

- Et ? J'attends !
- J'ai été prise.
- Quoi ?!
- J'ai été embauchée. Je suis remplaçante maquilleuse pendant son congé maternité.
- T'es pas sérieuse là ?!
- Si.
- Et Victoire alors ?
- Embauchée en remplaçante technicienne...
- Putain...
- Quoi ?
- Mais moi qu'est-ce que je vais faire ?! J'en peux plus d'être toute seule en Cambridge ! Ça me soule trop ce cours là !

Cette remarque me décroche un sourire.

- J'en sais rien, comme tu veux, au pire tu sèches.

Je conseille ça, moi ? Ça ne me correspond pas du tout...

- Oui bah non moi je veux faire médecine !
- Et alors ?
- Et alors je veux avoir mon diplôme et mon cabinet !
- Et en quoi te servirait le Cambridge ?
- Bah... Si j'ai des patients anglais ! Et ça me fera toujours un diplôme de plus, au cas où...
- Et bien continue tes études alors, si c'est ce que tu veux faire. Fais ce que tu souhaites faire, crois en tes rêves. C'est pas moi qui te dirai le contraire.

Quelques secondes de silence s'installent puis sa voix le brise, d'un air convaincu, comme à son habitude :

- Je monte à Paris vous rejoindre.

Elle raccroche sur cette phrase, sans plus d'explications. Je relève les yeux. Solal n'est plus seul. Melissa Maeva et Merwan se sont rajoutés à la liste. Tous me dévisagent.

Une explication s'impose ?

QUAND LE RIDEAU TOMBE  {FanFiction Mozart l'Opéra Rock}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant