Le soir venu, je décidais de rester dans ma chambre pour réfléchir.
Je voulais rester loin de mes nouveaux colocataires, afin de protéger mon esprit. Je ne souhaitais être influencée par personne ; ni par la gentillesse de Tobias, ni par le magnétisme de Klaus, ni par la bonne humeur de Teodora ou par la froideur de Lune.
Ma nouvelle amie Teodora frappa à l'heure du dîner, mais je ne répondis pas, prostrée dans ma chambre. Teodora frappa à plusieurs reprises, appelant mon prénom. Je savais qu'elle savait que j'étais là, mais je faisais la morte. La politesse prenant le dessus, Teodora n'insista pas, et au bout de quelques minutes, j'entendis ses pas s'éloigner dans le couloir.
Poussant un soupir de soulagement, je me rendais dans la salle de bain et me fit couler un bain. Farfouillant dans les tiroirs, je dénichais une huile de bain parfumée à la fleur d'oranger. Je fis couler dans l'eau chaude la quasi-totalité du flacon, et une délicieuse odeur commença à envahir la pièce. Je me sentis instantanément plus calme.
Nue, je me glissais dans l'eau chaude, et l'huile m'enveloppa comme un cocon soyeux. M'amusant à plonger mes mains dans l'eau chaude puis à les enlever, je réfléchissais aux options qui s'offraient à moi.
Tobias ne semblait pas disposé à me livrer la vérité. Selon lui, je devais faire preuve de foi et de patience. Je lui avais dit que j'en étais capable, mais en réalité, je commençais à en douter. Quant à Klaus et Lune, il était hors de question que j'aille leur parler. Ce premier me détestait, quant à la deuxième, j'aurais préféré mettre mes fesses nues dans la neige pendant des jours entiers plutôt que de lui parler directement.
Il ne restait donc que Teodora. Elle était forcément au courant de ce qui se tramait ici. Et elle était le genre de personne qui semblait toujours disposée à faire plaisir aux autres. Elle semblait jeune, naïve. Comme l'ancienne Agnes.
Ce n'était pas là une critique, mais juste une constatation. En réalité, j'aimais beaucoup Teodora. Elle était son propre soleil, et gravitait autour des gens, les réchauffant de sa chaleur. Oui, c'était une bonne idée. J'irai parler à Teodora, de préférence sans personne autour. Oui, j'allais me glisser dans sa chambre, ce soir, ou cette nuit. Sans la présence de Lune rodant autour d'elle, peut-être la langue de Teodora allait-elle se délier.
Maintenant que j'avais mis mon plan en place, je pouvais enfin profiter de mon bain. Je laissais mon esprit divaguer et décidais de sortir seulement au moment où l'eau devint froide et mes doigts fripés. M'enroulant dans une épaisse serviette tiède laissée sur le radiateur, je me rendais dans mon dressing.
A peine quatre jours après mon arrivée ici, Teodora avait entreprit de garnir mon dressing de vêtements en tout genre. Je n'avais pas protestée, encore bien trop sur la réserve à ce moment-là.
Le dressing débordait donc de partout : vêtements de tous les jours, vêtements de sport, vêtements de nuit ... Mais il y avait aussi des pièces provocantes telles que des robes de cocktails, des vêtements de nuit en satin et des sous-vêtements dont la vue me faisais rougir.
J'ignorais pourquoi Teodora avait ressenti le besoin de m'acheter de tels vêtements. J'ignorais si j'allais avoir l'occasion d'utiliser les robes de cocktails, et encore moins les sous-vêtements affriolants. De plus, la totalité de ce dressing devait valoir une petite fortune. Certaines pièces révélaient des origines griffées, et je culpabilisais que de quasi-étrangers dépensent autant d'argent pour moi.
Je ne culpabilisais pas non plus outre-mesure, car ici l'argent semblait être quelque chose dont on disposait à l'infini. Au fil des semaines, à force de m'approprier certaines pièces, j'avais constaté à quel point certains meubles étaient chers et les matériaux précieux.
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Club Eleven
VampireLa vie d'Agnes Wallenberg est orchestrée comme du papier à musique. Issue de l'aristocratie suédoise, aux valeurs, aux croyances, et aux règles strictes, elle n'a jamais fait de vagues. L'année de son dix-septième anniversaire, elle apprend la vérit...