~ Chapitre 32

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Comme hypnotisée par ses propos, je cessais de marcher en direction de la boite de nuit. Klaus s'arrêta à son tour, intrigué par mon attitude.

- Qu'est-ce que tu fais, Agnes ? Viens, tu vas attraper froid.

Le son de sa voix me ramena à la réalité et je le jaugeais du regard ; uniquement vêtu d'une chemise blanche en lin et d'un pantalon noir tout simple, il attirait tous les regards sur lui, en particulier ceux de la gente féminine. Je ne l'avais jamais remarqué jusqu'à présent, bien entendu. Après tout, c'était ma première sortie en contact avec le monde extérieur. Mais je voyais très clairement des jeunes femmes en train de faire la queue pour rentrer dans la boîte observer Klaus avec avidité. Certaines avaient ôté leurs manteaux, d'autres relevaient leur jupe de quelques centimètres pour dévoiler davantage de peau.

Le froid était mordant, mais pourtant Klaus ne semblait pas en souffrir outre mesure. Cela me rappelait le soir où j'étais arrivé dans ma nouvelle maison. Tobias m'avait attendu sur le porche de la maison, uniquement vêtu d'un t-shirt, malgré le froid. Voilà une question supplémentaire à noter dans un coin de mon esprit.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? demandais-je, émergeant enfin de mes pensées.

- Qu'est-ce que quoi veut dire ? s'agaça-il immédiatement.

- Que tu ne me laisse pas sans protection, qu'est-ce que ça veut dire ?

Je vis Klaus se mordre l'intérieur de la joue. J'étais quasiment sûre qu'il était en train de résister à l'envie de m'envoyer sur les roses. Comme toujours, dès qu'il s'agissait de répondre à mes questions, même les plus simples, il se braquait.

- Ce n'est qu'une simple constatation ; je ne te laisse pas sans protection. Teodora a beaucoup trop confiance en elle et si elle croit qu'elle peut vous protéger toutes les deux elle se trompe. En plus de ça, si elle ne revient pas en un seul morceau, Lune me fichera à la porte.

- Alors tu fais ça uniquement pour Teodora, si je comprends bien ? demandais-je d'une voix qui avait du mal à ne pas trembler de vexation.

Klaus soupira.

- Je fais ça pour vous deux. Je préfère que quelqu'un garde un œil sur vous, c'est tout. Mais ça ne change rien sur les rapports qu'il y a entre toi et moi.

Bien qu'encore une fois, pour ne pas changer, ses propos me blessaient, je relevais dignement le menton et dit sans le regarder :

- Très bien, je comprends.

Derechef, Klaus soupira, mais nous nous dirigeâmes vers la boîte dont la file laissait présager une longue attente dans le froid. Teodora, tout comme Klaus, ne semblait pas souffrir du froid outre mesure, mais elle était plutôt impatiente, et elle trépignait. Un videur se trouvait à l'entrée, un autre déambulait le long de la queue. De grands faisceaux de lumière nous aveuglait par moments, et j'étais obligée de fermer les yeux. J'espérais sincèrement que des gens ne vivaient pas aux alentours, sinon je plaignais leurs tympans. Une musique sourde au rythme rapide s'échappait par moment de la porte, quand cette dernière s'ouvrait.

Alors que pour la troisième fois au moins j'étais éblouie pour les spots, le vigile qui patrouillait s'approcha de nous et fit signe à Klaus et Teodora de doubler les autres.

- Ce n'est pas trop tôt, marmonna cette dernière.

- Elle est avec nous, dit Klaus en me désignant du doigt derrière lui.

Le vigile me jaugea quelques instants, tandis que le spot brûlait de nouveau ma rétine. Il haussa les épaules et me fit signe de suivre mes amis.

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